- Électromyographie
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Électromyogramme
Technique, principes, résultats normaux et pathologiques :
– L'électrodiagnostic consiste à étudier la réponse musculaire après une stimulation électrique indirecte du muscle.
– La détection étudie les potentiels émis par le muscle lors de contractions volontaires de celui- ci. On observe normalement quelques potentiels d'unités motrices battant à basse fréquence lors d'une contraction modérée et un phénomène de « recrutement » temporel et spatial lors d'une contraction plus forte (davantage d'unités motrices sont activées et battent à une fréquence plus élevée au fur et à mesure que l'effort est plus soutenu). Cette analyse est suivie sur un écran, et imprimée, mais repose aussi sur une analyse à l’oreille des potentiels musculaires
On y associe l'étude des vitesses de conduction nerveuses (VCN) la stimulation et la détection. On peut étudier les VCN motrices ou/et sensitives. Les valeurs normales des VCN sont de 50 m/s environ.
– En cas d'atteinte centrale, il n'y a pas d'anomalies de l'EMG. Cet examen n'a en effet d'intérêt que dans les atteintes périphériques du système nerveux.
– En cas d'atteinte neurogène on observe une fibrillation sur le tracé de repos. Au cours de la contraction, il y a une sommation temporelle sans sommation spatiale : on a au maximum l'aspect dit de « tracé simple accéléré ». Les VCN sont précocement et fortement abaissées dans les atteintes tronculaires (polynévrites axonales, en particulier) et beaucoup moins dans les atteintes radiculaires. En cas d'atteinte primitivement musculaire (myosite, myopathie), le tracé de repos reste normal et lors de la contraction le tracé s'enrichit de manière trop rapide avec un aspect particulier des potentiels électriques qui sont de petite taille, polyphasiques, déchiquetés.
Sommaire
Précautions
L'interprétation d'un EMG nécessite une bonne habitude de la part du médecin neurologue, une coopération du malade et des renseignements cliniques suffisants. Il n'y a ni contre-indication, ni surveillance particulière après l'examen. Les aiguilles utilisées sont jetables, la seule contre-indication (relative) de l'examen en détection est représentée par un traitement anticoagulant efficace ou des troubles sévères de l'hémostase. L'examen est expliqué au patient, il est éventuellement un peu désagréable, mais non douloureux.
Indications
L'EMG permet de distinguer une atteinte neurogène périphérique d'une atteinte primitivement myogène, aide à différencier une atteinte tronculaire d'une atteinte radiculaire par l'étude des VCN. Il peut permettre de préciser la diffusion et la topographie d'une atteinte périphérique. Il permet de dépister une neuropathie débutante et/ou latente. il aide au diagnostic de myasthénie (recherche de bloc neuro-musculaire). Il peut avoir un intérêt pronostique par sa répétabilité pour suivre, par exemple, l'évolution d'un syndrome de Guillain-Barré ou d'un syndrome du canal carpien. Intérêt également dans l'étude des blocs neuromusculaires et en particulier dans la mise en évidence du phénomène ou bloc myasthénique.
Aspects techniques
L'électrodiagnostic donne un accès à tous les troncs nerveux et tous les muscles assez superficiels. Le protocole d'examen c'est-à-dire le choix des différents territoires à explorer et des différentes techniques à appliquer dépend du tableau clinique. L'électromyogramme répond à des questions lesquelles découlent d'un tableau clinique donné et ces questions ou du moins la clinique doivent être correctement précisées par le clinicien : à l'électromyographiste ensuite de savoir conduire son examen en choisissant correctement territoires et techniques.
Mesure de la vitesse de conduction nerveuse motrice (VCNM) : elle consiste à stimuler un tronc nerveux (médian, ulnaire, sciatique poplité externe...) à l'aide d'un choc électrique bref et à recueillir en aval la réponse d'un muscle distal faisant partie du territoire moteur du nerf stimulé. Le nerf est stimulé en deux points de son trajet. On recueille une réponse plus tardive pour le site de stimulation proximal que lors de la stimulation distale : la différence du temps de latence entre les deux réponses correspond au temps de conduction sur le tronc nerveux entre les deux points de stimulation. La longueur du nerf entre les deux points de stimulation est mesurée directement sur la peau. Le rapport de cette distance au temps de conduction représente alors la vitesse de conduction nerveuse motrice le long de ce segment de nerf examiné.
La rapidité de la conduction nerveuse est assurée par la gaine de myéline gaine isolante entourant les axones et constituée par les cellules de Schwann. Le déplacement de l'influx nerveux s'effectue de manière saltatoire entre les nœuds de Ranvier c'est-à-dire les interstices entre les cellules de Schwann : il sera d'autant plus rapide que les cellules seront grandes écartant davantage la distance entre deux nœuds. La diminution de la vitesse de conduction nerveuse motrice traduit l'existence d'un trouble de la fonction myélinique le long des fibres nerveuses motrices.
La VCNM varie selon les nerfs et parallèlement à la myélinisation progressive des nerfs elle augmente avec l'âge : elle est mature entre 3 et 5 ans (elle est de l'ordre de 20 à 25 m/s chez le nouveau-né de 50 m/s chez l'adulte).
La latence de la réponse au point de stimulation distale est variable selon l'âge et le nerf exploré. Elle constitue un indice important de la conduction distale.
Mesure de la vitesse de conduction nerveuse sensitive (VCNS) : On stimule la peau entre deux électrodes circulaires placées autour des doigts et on recueille les réponses encore une fois distale et proximale sur le nerf correspondant à la zone cutanée stimulée. Comme pour la VCNM, la VCNS est égale au rapport de la distance entre les deux points de recueil et du temps de conduction entre ces deux points.
Elle varie selon les nerfs et la maturation parallèlement à la myélinisation progressive des nerfs entre 3 et 5 ans : elle est de l'ordre de 20 à 25 m/s ; chez le nouveau-né de 50 m/s chez l'adulte.
Bibliographie
- La contraction musculaire
- University of Vienna : cours Biomedical Engineering, Electromyography (EMG)
- Montage électronique simple d'enregistrement d'EMG
- Portail de la médecine
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