Élections législatives portugaises de 1995

Les élections législatives portugaises de 1995 (Eleições legislativas portuguesas de 1995) se sont tenues au Portugal le 1^er octobre 1995, afin d'élire les deux cent trente députés de la septième législature de l'Assemblée de la République, pour un mandat de quatre ans. Elles ont été remportées par le Parti socialiste (PS). Comme le précédent, ce scrutin s'est tenu à terme de la législature.

Contexte

Lors des élections législatives du 6 octobre 1991, le Parti social-démocrate (PPD/PSD), d'Aníbal Cavaco Silva, au pouvoir depuis 1985, avait réussi à conserver sa majorité absolue, acquise en 1987, avec 50,6 % des voix, tandis que le PS remontait de 22 % à 29 %. Malgré cette performance, le secrétaire général du parti et maire de Lisbonne, Jorge Sampaio, était remplacé en 1992 par le député António Guterres.

Alors que les six premières années de pouvoir social-démocrate avaient été marquées par un fort développement économique, notamment avec la construction d'infrastructures permise par les fonds structurels européens et des mesures de libéralisation, le Portugal a connu, à partir de 1991, une importante crise économique qui a conduit à une augmentation de l'inflation et du déficit public, sans pour autant affecter le taux de chômage.

Toutefois, après l'avertissement des élections locales du 12 décembre 1993, au cours desquelles la gauche a dépassé 50 % des voix et obtenu la majorité absolue à Lisbonne et Porto, le Premier ministre a décidé, au cours de l'année 1994, de passer la main. Son ministre de la Défense, Fernando Nogueira, a alors été choisi pour lui succéder à la tête du PPD/PSD. Autre changement significatif, le Centre démocratique et social (CDS), fondé comme un parti chrétien-démocrate, s'est transformé, sous la présidence de Manuel Monteiro et l'influence de Paulo Portas, en Parti populaire (CDS/PP), aux orientations nettement plus conservatrices.

Mode de scrutin

Le mode de scrutin retenu prévoit l'élection des députés au scrutin proportionnel suivant la méthode d'Hondt, connue pour avantager les partis arrivés en tête. La loi électorale établit à 230 le nombre de sièges à pourvoir. Les députés sont élus dans vingt-deux circonscriptions électorales, à savoir les dix-huit districts du Portugal, les Açores, l'île de Madère, le continent européen et le reste du monde.

Principaux partis et chefs de file

Résultats

Scores

Analyse

Après dix années dans l'opposition, et deux changements de secrétaire général, le PS, réorienté vers une ligne clairement sociale-démocrate sous l'impulsion d'António Guterres, retrouve le pouvoir avec son meilleur score depuis 1975, dépassant même les 40 % des suffrages exprimés pour la première fois. Il remporte treize des vingt-deux circonscriptions, dont les trois bastions communistes du sud de l'Alentejo. À droite, le PPD/PSD, malgré un changement de président environ six mois avant la consultation, est donc victime de l'usure du pouvoir et se replie sous la barre des 35 %, s'imposant dans les districts peu peuplés du nord du Portugal, mais aussi dans trois des quatre circonscriptions hors métropole.

Inaugurant son nouveau nom, et sa nouvelle idéologie, le CDS/PP parvient à capter une part suffisante de l'électorat social-démocrate pour retrouver son statut de troisième force politique, ce qui n'était pas arrivé depuis 1976. Il dépasse de nouveau la gauche communiste et écologiste, coalisée dans la CDU, qui poursuit son recul entamé en 1983 et ne remporte plus aucune circonscription, ayant abandonné son ultime bastion de Beja au PS.

Conséquences

À la suite de cette nette victoire socialiste, le président Mário Soares invite le secrétaire général du PS, António Guterres, à former le nouveau gouvernement. Nommé officiellement Premier ministre le 28 octobre, il forme son gouvernement de dix-sept ministres deux jours plus tard.

Annexes

Articles connexes

• XIII^e gouvernement constitutionnel
• Assemblée de la République

Liens externes

• (pt) Index des résultats sur le site de la commission nationale des élections (CNE)
• (fr) Analyse et résumé des élections sur le site de l'Union interparlementaire

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