- Église templière de Marcenais
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Église templière de Marcenais Présentation Nom local Église Notre-Dame Culte Catholique romain Type Église Début de la construction XIIe siècle Style(s) dominant(s) Architecture romane Protection Cl MH (6/01/1927) Géographie Pays France Région Aquitaine Département Gironde Ville Marcenais Coordonnées Géolocalisation sur la carte : France
modifier L’église Notre-Dame se situe dans la commune de Marcenais, dans le département français de la Gironde. Elle est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 6 janvier 1927[1].
Sommaire
Présentation
L'église templière de Marcenais est l'unique vestige d'une commanderie templière établie vers la fin du douzième siècle. Cette chapelle est marquée par son origine d'église templière, tardivement fortifiée et demeurant rustique. Elle est construite de belles pierres admirablement appareillées. Il ne reste rien de la commanderie. La fortification beaucoup plus tardive par la mise en place d'échauguettes au sud-ouest et au sud-est a fortement modifié son aspect et lui confère une certaine originalité.
Localisation
Marcenais est situé en Haute-Gironde. Bordée à l'est par la Saye, la commune confronte au sud au Fronsadais et à l'ouest au Cubzaguais. A 45°4 de latitude nord et 0°20 de longitude ouest elle s'étend sur 904 ha. C'est un plateau légèrement vallonné entre 34 et 41 mètres d'altitude, qui culmine au bourg où un petit groupement d'habitat entoure l'église. Son sol est composé de terres douces et sables sur un sous-sol légèrement argileux d'une fertilité moyenne. La Commanderie de Marcenais, qui dépendait au Moyen-Âge de la seigneurerie de Fronsac, semble avoir partiellement figuré dans les possessions du maréchal de Richelieu.
Historique
La chapelle fut construite par les Templiers vers 1170. Les plus anciennes archives retrouvées dans les archives de l'ordre de Malte remontent à l'an 1232, où Guillaume Erra, chevalier de Bourg, fit don du moulin de Peyrat, qui porte aujourd'hui le nom de moulin de Charlot, à la maison du Temple de Marcenais. Puis en 1250, Hélies Guilhem de la Villegorie (Villegouge) fait à son tour don d'un autre moulin en amont sur la Saye, le moulin de Wielh ou encore moulin Vieïlh de la Saye à Vinet. Avec celle de Queynac et d'autres établissements de moindre importance comme Magrigne, Larivaux et Chalaures au Temple de Bordeaux. En 1312, après la chute des Templiers, la commanderie de Marcenais fut dévolue aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. C'est probablement vers 1500, dans le cadre de la réforme initiée par le grand maître d'Aubusson, que la commanderie de Marcenais fut rattachée avec une quinzaine d'autres établissements de plus ou moins grande importance, à la maison du Temple de Bordeaux placé sous l'autorité de « l'honorable et discrète personne Messire frère Pierre de Ribo, chevalier ». La guerre de Cent Ans y avait fait des ravages et les bâtiments érigés par les Hospitaliers ont semble-t-il été ruinés à l'exception de la chapelle qui garde presque intactes les traces de sa construction templière. Aucune information n'est actuellement disponible sur cette période troublée à l'exception des « Quartières de l'Archevêché de Bordeaux » qui indiquent qu'en 1459 l'église n'était pas « encore relevée de ses ruines ».
Les commanderies templières du Sud-Ouest étaient principalement des établissements agricoles et se présentaient sous forme d'un quadrilatère incluant la résidence du commandeur, le logis pour les frères avec les réfectoires, les granges, les écuries, les celliers, les ateliers, un étang pour l'élevage du poisson, l'incontournable jardin médiéval…, clôturé au sud par la chapelle dédiée à Notre Dame. De cet ensemble, il ne reste aujourd'hui que la chapelle, devenue église paroissiale au début dix-neuvième siècle. Les dernières traces d'un « château » accolé au mur nord de l'église, remontent à 1626 où « l'on voyait encore le lieu où étaient les prisons dans le château et de vieilles murailles fortes et de bonnes pierres de taille et un petit jardin entouré de fossés avec une petite fontaine à l'intérieur… »
Architecture
L'église est construite sur la base d'un double carré, selon le même plan que la chapelle du Temple de Bordeaux. L'église de Marcenais reprend donc le modèle de Bordeaux en ayant toutefois des dimensions légèrement inférieures : elle mesure 21 mètres de long sur 6,30 de large, comprend une seule nef voutée en berceau ogival (elle s'élève à 14 mètres) et se termine à l'est par un chevet plat éclairé de trois baies (appelées triplet). Le portail roman comporte cinq voussures retombant sur des colonnes aux chapiteaux ornés d'entrelacs et de feuilles rabattues et perlées. Un décor peint s'étend au-dessus du portail, sur toute sa hauteur et de part et d'autre jusqu'aux contreforts latéraux. L'accès à la chaire est creusé dans l'épaisseur du mur qui mesure à cet endroit 1,40 mètre de large.
De l'extérieur, elle possède des contreforts faibles et une façade en pignon. On peut également apercevoir des modillons (petites sculptures) d'une part sous la corniche nord où l'on voit des têtes d'animaux et des ornements géométriques, et d'autre part sur le pignon où deux têtes humaines encadrent une tête de bélier. L'église est munie de deux cloches, une grosse de 250 kg refondue à Bordeaux en 1837, et une petite de 178 kg fondue en 1877 à Saint-Émilion et qui porte le nom de Marie-Louise. La plus grosse donne le si naturel tandis que la plus petite sonne le ré.
Elle fut fortifiée mais la date exacte des fortifications reste inconnue. Léon Dupuy avance que les contreforts et les surhaussements des murs résulteraient de l'ordonnance du parlement de Guyenne du 25 octobre 1621 rendant obligatoire la fortification des églises pour servir de défense aux habitants pendant les guerres de religion.
La façade occidentale est précédée d'un avant-porche (ou ballet) en pierre qui servait à protéger les fidèles des intempéries. La présence de corbeaux sur les murs latéraux, au nord et au sud, indique que des bâtiments (probablement légers) étaient accolés à l'église, d'où l'absence de fenêtre sur ces murs.
L'ancienne sacristie placée au chevet de l'église a été construite en 1671. Elle a fait l'objet de modifications lors d'une campagne de travaux intervenue en 1869, ses murs ayant été rabaissés pour permettre le réaménagement des fenêtres du triplet au chevet. À la fin du dix-neuvième siècle, à l'initiative du curé Émile Gauthier, une nouvelle sacristie est construite au nord.
Sauvegarde
Depuis la date supposée de son édification par les Templiers au XIIe siècle, malgré les aléas, l'ancienne chapelle templière semble avoir bénéficié d'un souci constant de sauvegarde de la part des nombreuses générations qui se sont succédé. Au XXIe siècle, une association créée par une poignée de bénévoles les "Amis de l'Église templière de Marcenais s'est donnée pour objectif de protéger et de remettre en valeur ce précieux patrimoine. C'est ainsi qu'en 2009, avec l'appui de l'association rassemblant de nombreux Mécènes, la commune de Marcenais a lancé un ambitieux programme de restauration auquel l'État, la Région Aquitaine, le département ont également apporté leur concours.
Notes et références
Sources
- Église templière de Marcenais, sur la base Mérimée, ministère de la Culture. Consulté le 28 janvier 2010
Bibliographie
- Léon Dupuy, Histoire de Marcenais, Imprimerie Jung de Libourne, 1972.
- Laurent Chavier, Étude historique préalable à la restauration, 2005.
- Livret édité par l'AETM, Découverte de l'église templière de Marcenais : histoire et architecture, 2005.
Voir aussi
Lien externe
- Le site de l'église templière de Marcenais
- Site de l'Association recherches archéologiques girondines
Catégories :- Commanderie templière
- Église de la Gironde
- Monument historique de la Gironde
- Monument historique classé en 1927
- Prieuré et commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem
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