- Éducation alternative
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L'éducation alternative, également désignée par éducation non-traditionnelle, est un enseignement basé sur des approches autres que les approches de la pédagogie traditionnelle.
On distingue notamment
- le courant de l'éducation nouvelle (pédagogie Steiner-Waldorf, pédagogie Montessori, mouvement Freinet, etc...) ;
- le compagnonnage ;
- l'école mutuelle ;
- l'instruction à la maison ;
- et, en France, les collèges expérimentaux.
Sommaire
Histoire
Décrire l'histoire de l'Éducation alternative semble être une gageure. On pourrait, dans un premier temps du moins, se limiter à additionner, bout à bout, l'histoire particulière de la naissance de chaque école, ou de l'élaboration de chacun des systèmes. Souvent, le site ou la brochure de ces écoles indique, plus ou moins abondamment, l'historique de leur mouvement. Il suffit donc de s'y référer. On peut, néanmoins, définir certaines lignes générales sur l'origine de ces mouvements et sur la mentalité qui y a présidé. En effet, la dénomination d' "alternative" démontre elle-même une distanciation, voire une opposition par rapport à un enseignement "officiel" ou "subventionné" qui serait la base "régulière" de laquelle on partirait pour "créer" un type plus ou moins différencié.
Si, en effet, beaucoup de mouvements "alternatifs" sont nés d'une réaction face aux problèmes, aux difficultés, aux erreurs, voire aux échecs, de l'enseignement majoritaire provoquant une simple remise en question, une évolution, un mécontentement, un écœurement, une opposition d'une partie de la population, il ne faudrait pas oublier une origine beaucoup plus "logique" ou "naturelle" à ces mouvements: le droit ou même le devoir, jadis nullement contesté, des parents, d'instruire ou de faire instruire leurs enfants.
Sans juger ici du bien-fondé de l'action des États dans ce domaine, il est évident que ceux-ci ont progressivement usurpé (au sens étymologique du terme, et non polémique) ce droit des parents au point de se présenter non plus seulement comme les simples garants de ce droit, mais comme les organisateurs, les contrôleurs, les sanctionneurs de l'organisation et du fond même de tout enseignement. Il est facile de reconnaître, historiquement, les jalons de cette transformation. Pour ne citer que l'exemple belge, l'enseignement ne devient obligatoire (par les parents qui peuvent déléguer leur pouvoir) qu'après la Seconde Guerre mondiale. Parallèlement, l'État organise, pour ceux qui n'en ont pas les moyens, une structure calquée en partie sur l'enseignement (ô combien privé!) des Jésuites. On parle alors d'Instruction Publique. Cette dénomination devient, plus tard: Éducation Nationale. L'État qui avait le devoir d'organiser une instruction publique avec les moyens que le citoyen lui accordait, devient l'Éducateur de la Nation, etc.
Toute cette évolution, devenue majoritaire, occulte souvent, aux yeux du public, les tentatives plus ou moins heureuses des citoyens libres qui ont continué à pratiquer, comme la chose la plus naturelle du monde, et sans la moindre idée polémique, cette belle activité licite que constitue la transmission de leurs savoirs à leurs enfants. C'est, nous semble-t-il, dans cette optique qu'il faudrait aussi envisager l'histoire de nombreuses écoles alternatives.
Il faudrait d'abord remonter plus loin dans l'histoire pour en retrouver des racines solides et dignes (et aussi majoritaires...). Sans parler des Égyptiens et de leurs écoles sacerdotales, ni des druides qui, au dire même de César, enseignaient oralement des dizaines de milliers de vers à leurs élèves de peur que l'écrit ne les leur fît oublier, on doit penser, certes, aux monastères du Moyen Âge, qui, avec une indépendance et une originalité extraordinaire, ont pu, dans une époque d'ignorance, transmettre non seulement la tradition chrétienne, mais également l'Antiquité païenne qui avait, elle aussi, eu ses écoles indépendantes, comme l'Académie, etc.
Mais plus près de nous, on est en droit de se demander comment un personnage comme J.S. Bach, qui était orphelin et d'origine modeste, a pu obtenir en famille une telle instruction, au point d'écrire à l'âge de dix ans des fugues que n'arrivent pas à écrire nos meilleurs musiciens à 25 ans à la sortie de nos conservatoires; comment il a appris le latin et le grec au point de les enseigner de manière remarquable à Leipzig. On doit aussi se demander comment s'est instruit Pic de la Mirandole, comment ont fait tous ces érudits ou savants célèbres, qui, fils de rabbins ou de pasteurs protestants, ont appris sur les genoux de leur père ou de leur oncle... Il y a certainement, dans cette continuité familiale, beaucoup de choses à rechercher, non seulement pour l'histoire des écoles alternatives, mais aussi pour l'enrichissement des techniques pédagogiques actuelles.
Définition
Les formations alternatives peuvent être considérées comme des connaissances acquises de façon non académique, hors du système scolaire ou universitaire classique, et amenant à exercer des métiers dans des structures à taille humaine, liées notamment à l'écologie, à l'Économie Sociale et Solidaire (ESS), à l'agriculture biologique (ou agroécologie), à l'écoconstruction (ou habitat bioclimatique), aux écoles et pédagogies différentes, aux énergies renouvelables et aux économies d'énergies, aux médecines douces, à l'urbanisme soutenable, à la création d'entreprises coopératives de production (Scop), d'associations Loi 1901...
Elles ont pour objectif de former des individus en les encourageant notamment à exercer pleinement leur libre esprit critique sur la société dans laquelle ils évoluent.
Elles s'opposent en cela aux formations dites « de développement durable », dont le concept et l'appellation sont souvent récupérés par de grandes firmes multinationales, à des fins uniquement commerciales[réf. nécessaire].
On recense pas moins de 1000 formations alternatives en France, dans la plupart des domaines.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Travaillons moins et autrement : Guide des métiers & formations alternatives (plus de 300 formations recensées et classées par thèmes, en poche, 212 pages, éditions le P'tit Gavroche, Lyon, 1re édition en février 2009)
- Revue écologiste Silence : cette revue mensuelle qui existe depuis 1982, présente régulièrement dans ses colonnes des formations ou stages professionnels alternatifs, dans le domaine de l'écologie, de l'architecture bioclimatique et écoconstruction.
Lien externe
- Réseau TEE (Territoires, Emplois et Environnement), site de ressources en ligne
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