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Écorcheurs
Pour l’article homonyme, voir cabochiens pour les acteurs de la révolte parisienne de 1413.Les Écorcheurs est le nom donné à certaines Grandes Compagnies, des bandes armées formées d'anciens mercenaires, qui sévirent dans la France du XVe siècle, sous le règne de Charles VII.
Sommaire
Les bandes d'Écorcheurs
Au Moyen Âge, lorsque le roi devait partir à la guerre et qu'il ne pouvait se suffire de l'armée de ses vassaux, il recrutait des mercenaires. C’est ce qui fut fait lors de la guerre de Cent Ans (1337–1453). Lors des périodes de paix ou de trêve, ces mercenaires sans emploi se regroupaient en bandes et vivaient de pillages et de rançons.
Après les victoires de Jeanne d’Arc, le roi Charles VII continua la guerre afin de « bouter » les Anglais hors du royaume. Pour aider à cette entreprise, il se réconcilia avec le duc de Bourgogne Philippe le Bon, un moment allié des Anglais. Cette réconciliation fut formalisée par le traité d'Arras de 1435. Les mercenaires qui avaient combattu pour le compte des Armagnacs ou des Bourguignons devinrent inutiles et furent licenciés. Ils se constituèrent alors en bandes afin de piller pour leur propre compte. Certaines de ces bandes qui redoublaient de férocité furent appelées les Écorcheurs[1]. Ces bandes, qui pouvaient compter plusieurs milliers de membres, étaient souvent menées par des chefs qui avaient servi Charles VII. Parmi les Écorcheurs les plus célèbres, on peut citer La Hire, Antoine de Chabannes, Jean Poton de Xaintrailles ou Rodrigue de Villandrando.
Ces bandes mirent à mal les campagnes françaises, pillant, violant, brûlant et tuant à satiété. Elles sévirent dans le Berry, en Languedoc, en Bourgogne, en Albigeois et en Auvergne. En 1436, les Écorcheurs mirent à feu et à sang la plaine de la Saône où ils avaient établi des camps à Drambon et Heuilley-sur-Saône. Des villes comme Dole, Talmay, etc., furent complétement pillées. Mais c'est surtout dans le Hainaut en 1437, lors de la révolte des Pays-Bas contre le duc de Bourgogne, que les Écorcheurs firent le plus de ravages. Ils pouvaient mettre à sac des villes entières.
Réintégration dans l'armée française
À partir de novembre 1439, Charles VII les utilisa comme mercenaires. L’ordonnance d'Orléans, qui tenta de limiter leur emploi par la seule couronne, provoqua une fronde des grands vassaux : la Praguerie.
Après la trêve franco-anglaise de 1444, Charles VII employa les Écorcheurs en Lorraine et en Alsace. Ils sévirent notamment dans la région messine, pendant le siège de Metz initié par René d’Anjou. D'autres furent mis au service de Frédéric III du Saint-Empire, alors en guerre contre les cantons suisses. À la demande du roi Charles VII, ils furent invités à se réunir en juillet 1444 à Langres pour y rejoindre l'armée royale commandée par le dauphin Louis. Attirés par l'attrait de pillages faciles, des milliers de ces anciens soudards répondirent à l'invitation. Environ quatre millle périrent lors de la bataille de la Birse, le 26 août 1444, où ils contribuèrent à la victoire contre des Suisses très inférieurs en nombre. Frédéric III n'ayant pas honoré ses promesses de rétribution, une partie du reliquat de ces Écorcheurs revint dans la plaine de la Saône. Les nobles comtois levèrent une armée sous les ordres de Thiebaut de Neuchatel pour les éliminer. Elle y parvint avec de grandes difficultés en 1445-46.
Le 26 mai 1445 les compagnies d’ordonnance furent les premières troupes permanentes à assurer un engagement de longue durée aux anciens mercenaires.
Articles connexes
Notes et références
- ↑ Revue de Paris, 1831, p. 248
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Catégorie : Groupe et type de mercenaires de la guerre de Cent Ans
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