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À la Belle Jardinière
À la Belle Jardinière est l'enseigne d'une chaîne de magasins de confection qui se développa en France au XIXe siècle.
Un petit mercier de La Cité, Pierre Parissot, établit quai aux Fleurs, en 1824, un commerce de vêtements confectionnés, vendus à prix fixe. L'invention, par Barthélemy Thimonnier, de la machine à coudre permet à Parissot de développer considérablement ses affaires. Le magasin s'agrandit peu à peu et, en 1856, le capital atteint déjà 3 millions de francs. Il est de 196 millions de francs en 1930, date de la transformation de l'entreprise en société anonyme. La maison ne modifie jamais son objet primitif, étant le seul grand magasin parisien à n'avoir conservé qu'une activité bien déterminée.
Le concept de magasin proposant de la confection finie et en série, à un prix adapté à la nouvelle clientèle des classes moyennes, connaît un grand succès et le petit magasin de 1824 est à l'origine d'une des premières chaînes fonctionnant en franchise. L'enseigne regroupe 190 points de vente en 1840 et 322 dans les années 1860. Des établissement scolaires y font faire leurs uniformes, comme le Collège Stanislas de Paris.
La Belle Jardinière cesse son activité dans les années 1970, après que M. Bricard, président-directeur général, l'eut cédée aux frères Willot (groupe Agache-Willot) qui ont, dans ce rachat, un objectif de plus-value immobilière. L'enseigne Conforama, alors propriété du groupe Agache, remplace rapidement la Belle Jardinière. Par la suite, après les démêlés financiers et judiciaires des nouveaux propriétaires, les bâtiments de la rue du Pont-Neuf, qui ont abrité le grand magasin des quais de Seine, sont rachetés par le groupe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton, déjà propriétaire de La Samaritaine, et sont toujours en partie occupés par Conforama ainsi que par les enseignes Darty et Habitat.
Anecdote
André Gide fait mention de La Belle Jardinière dans son autobiographie Si le grain ne meurt: sa mère l'aurait contraint de porter des vêtements trop serrés qu'elle y achetait ainsi qu'un costume de carnaval de "petit pâtissier" trouvé dans le catalogue du grand magasin. Arrivé au bal costumé, il s'aperçut qu'une vingtaine de mères avait eu la même idée.
Source
Bibliographie
- François Faraut, Histoire de "La Belle jardinière", Belin, Paris, 185 p. + 48 p. de pl.(ISBN 2-7011-1116-1) (texte remanié d'une thèse de 3e cycle)
- Jean Lambert-Dansette, Histoire de l'entreprise et des chefs d'entreprise en France, L'Harmattan, 2000, p. 232-234 (ISBN 9782747512206)
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