- Baladeur numérique
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Un baladeur numérique est un appareil portable de petite taille permettant de restituer des musiques, et dans certains cas des vidéos et des images stockés sous forme de fichiers informatiques, généralement en utilisant un format de compression spécialisé (typiquement le MP3, « baladeur MP3 » étant en pratique synonyme de « baladeur numérique »).
Sommaire
Utilisations
Les baladeurs audio numériques peuvent restituer uniquement de l'audio (musique, voix, etc.). Ils sont communément appelés baladeurs MP3 ou même simplement MP3, en référence au premier format de fichiers audionumériques connu du grand public, le MP3. Plus rarement, ils peuvent aussi être appelés Jukebox MP3. Le MP3 est le format le plus répandu, lu par tous les baladeurs, mais il n'est pas le plus efficace pour compresser l'audio, notamment avec un très bas débit (bit rate), tout en gardant une bonne qualité d'écoute. Certains baladeurs permettent de lire les fichiers à des formats plus optimisés : les iPod d'Apple et les Walkmans de Sony lisent l'AAC, d'autres baladeurs proposant la lecture du WMA et/ou des fichiers OGG.
Les baladeurs audio numériques peuvent servir à écouter des émissions de radio (par exemple sous forme de podcasts), des livres audio et toute sorte de contenu audio numérisé, comme des exposés scientifiques ou des cours. Plusieurs contenus audio peuvent être téléchargés gratuitement sur Internet.
Les baladeurs numériques plus évolués peuvent reproduire, en plus de l'audio, d'autres types de contenus numérisés, comme les vidéos et les photos. On les désigne généralement sous le nom de baladeurs multimédias (ou PMP, Portable Multimedia Player en anglais) ou parfois encore de baladeurs MP4. Tous les "baladeurs MP4" ne sont pas compatibles avec les fichiers MP4.
Les baladeurs numériques disposent de fonctions annexes comme l'enregistrement audio (pour une utilisation comme dictaphone par exemple) ou le tuner FM (pour écouter la radio).
Les baladeurs munis de mémoire flash ou d'un disque dur peuvent se comporter comme des clés USB et servir de mémoire de masse (voir les autres types de mémoires de masse dans le tableau ci-contre). Il est alors possible d'utiliser un baladeur numérique comme unité de sauvegarde et pour transporter des fichiers d'un ordinateur à un autre.
Composants
Les principaux composants d'un baladeur sont :
- Une unité de stockage destinée à sauvegarder les fichiers. Elle est constituée de composants de mémoire flash, d'un disque dur ou parfois d'un CD-ROM.
Les baladeurs à mémoire flash sont plus compacts que les baladeurs à disque dur et ont généralement une plus faible capacité de stockage (habituellement entre 128 Mo et 32 Go, soit environ 30 à 8000 chansons).
Les lecteurs à disque dur comptent entre 4 et 500 Go de mémoire. À capacité égale, ils sont généralement moins chers que ceux à mémoire flash, mais ils sont plus fragiles, plus sensibles aux chocs, et consomment davantage d'énergie, ce qui réduit leur autonomie. Leur temps d'accès aux données est aussi plus long.
- Un processeur spécialisé dans la conversion numérique-analogique associé à un amplificateur audio.
- Un compartiment pour les piles électriques ou une batterie pour permettre un fonctionnement autonome.
- Une interface de communication avec un ordinateur (connecteur USB ou FireWire, liaison Bluetooth ou Wi-Fi, etc.).
- Des boutons de commande et généralement un écran de contrôle. Sur les baladeurs multimédia, l'écran est plus grand pour permettre la visualisation des vidéos et des images.
- Une prise audio pour des écouteurs.
- Pour certains, un petit microphone pour enregistrer des sons.
Histoire
Le stockage musical numérique grand public apparaît en 1982, quand Philips et Sony commercialisent le disque compact (CD) et se partagent les royalties. Mais le mariage des deux géants est de courte durée, car au milieu des années 90, chacun veut imposer un nouveau support, qui est cette fois-ci enregistrable. Après l'échec de la cassette DAT de Sony, Philips tente de lancer le DCC, une autre cassette à bande avec son numérique (les cassettes traditionnelles sont analogiques). Dans le même temps, Sony essaye d'imposer un nouveau support : le MiniDisc. Ce simple petit disque magnéto-optique, enfermé dans un boîtier de protection, n'est plus commercialisé depuis 2011 alors que Philips a arrêté la commercialisation du DCC depuis quelques années.
Pour faire tenir autant de musique sur un MiniDisc que sur un CD classique, Sony a dû compresser le son, c'est-à-dire éliminer tout ce que l'oreille humaine ne peut entendre. Au final, on obtient un résultat très proche de la musique originale. Vendus chers, les lecteurs MiniDisc restent longtemps réservés à une « élite ». En outre, les albums à ce format disparaissent très vite des étalages. Mais le coup le plus dur contre ce support de Sony est l'arrivée du MP3. Ce format audio issu de l'informatique, qui, comme le format ATRAC du MiniDisc, compresse le son, permet à des millions d'internautes d'échanger de la musique par Internet, grâce à la taille des fichiers très réduite.
Le premier baladeur à tirer parti de la technologie MP3 est commercialisé sous le nom de Mpman en Asie et sous la marque Eiger Labs aux États-Unis, en 1998. Cependant, la même année, le constructeur de matériel informatique Diamond marque les esprits avec la sortie de son Rio PMP 300. Ce modèle comporte seulement 32 Mo de mémoire, soit environ 30 minutes de musique. Toutefois, un connecteur permet l'ajout de 16 Mo (1/4 d'heure de musique) au moyen d'une carte flash de même type que celles des appareils photo numériques. Concurrencé par le MiniDisc, et bien que proposé à un prix inférieur, de l'ordre de 150 à 230 € (1000 à 1500 FF à l'époque), il ne réussit pas à percer auprès du grand public. Très vite, de multiples marques copient ce concept et lancent d'autres lecteurs MP3 à mémoire flash. Le principal frein à leur succès est le coût des cartes mémoire, parfois aussi élevé que celui des baladeurs. Il existe cependant encore de nombreux modèles de lecteurs de ce type, pouvant embarquer plusieurs gigaoctets de musique.
En 1999, une société californienne, Remote Solutions, annonce, dans l'indifférence générale, la sortie du premier baladeur à disque dur. Elle est très vite concurrencée par deux autres sociétés : Creative et Archos. Les juke-box de Creative ont des dimensions comparables aux lecteurs CD portables tandis que les Archos se rapprochent du gabarit des lecteurs à cassette. Ces lecteurs MP3, précurseurs, connaissent leur petit succès, essentiellement auprès de la communauté informatique. Malgré les tentatives de Thomson (RCA, aux USA) et de Philips, il faut, pour populariser le concept du baladeur à disque dur, attendre la venue d'un autre acteur de poids : Apple. La marque américaine lance l'iPod en 2001. Son design, sa simplicité et la notoriété de son fabricant ont beaucoup aidé au succès de ce baladeur ultra plat. Les premiers modèles embarquent 5 et 10 Go de musique, soit 83 à 170 heures.
Parallèlement, le lecteur CD portable connaît une de ses plus importantes évolutions, avec l'apparition de baladeurs pouvant décoder les CD gravés (CD-R et CD-RW) et remplis de fichiers MP3. Philips est l'une des toutes premières grandes marques à sortir un baladeur CD-MP3, mais des marques asiatiques inconnues du grand public, comme NAPA, sont les premières à lancer leurs propres modèles. Les lecteurs de CD étant encombrants, certaines marques essayent aussi d'imposer des lecteurs-graveurs de mini-CD, de diamètre deux fois inférieur à celui d'un CD classique.
D'un autre côté, l'industrie informatique cherche désespérément à remplacer la bonne vieille disquette de 1,44 Mo. Des sociétés comme Syquest ou Iomega connaissent un court succès, auprès des professionnels, avant d'abandonner, le grand public refusant de payer aussi cher pour des disquettes de 100 Mo ou plus. La clef USB met tout le monde d'accord. Pratique, facile, universelle, elle permet de sauvegarder et d'échanger plusieurs dizaines, centaines voire milliers de Mo de données… et donc plusieurs dizaines/centaines de minutes de musique ! Très vite les constructeurs font évoluer la clef USB en y ajoutant une prise casque et des touches de navigation… pour en faire un baladeur MP3 ultra-compact. Les clefs USB connaissent diverses déclinaisons, certaines n'intégrant pas la prise USB et nécessitant un câble pour les relier à l'ordinateur. Apple investit le marché avec le Shuffle, un baladeur sans écran, dont la version actuelle intègre un clip pour l'attacher aux vêtements.
Dans cette période, le téléphone mobile est doté d'une qualité de son et de suffisamment de mémoire pour devenir un nouveau type de baladeur. Son utilisateur, accédant à l'Internet via le même équipement, peut y charger en tout lieu un vaste choix d'écoute.
Interopérabilité et compatibilité
Si tous les baladeurs servent à écouter de la musique numérisée, et éventuellement à restituer des images ou des vidéos, les systèmes de protection et de gestion des droits (ou DRM) compliquent leur usage.
Des mesures techniques empêchent en effet les utilisateurs d'iPod de profiter de la musique protégée achetée sur d'autres services que iTunes Store, et les utilisateurs de baladeurs numériques autres que ceux d'Apple ne peuvent pas se procurer de titres sur iTunes Store.
En outre, le nombre de copies des œuvres téléchargées est limitée.
Critique des effets du volume sonore
Directive européenne
La directive 2006/66/CE du Parlement européen et du Conseil du 6 septembre 2006 relative aux piles et accumulateurs ainsi qu'aux déchets de piles et d'accumulateurs précise dans son article 11 que "Les États membres veillent à ce que les fabricants conçoivent les appareils de manière à ce que les piles et accumulateurs usagés puissent être aisément enlevés." Or de nombreux baladeurs numériques et autres appareils électroniques ont une batterie soudée ou très difficiles à enlever, comme les produits de la marque Apple par exemple.[1]
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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