- Z (film, 1969)
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Z
Données clés Réalisation Costa-Gavras Scénario Histoire :
Vassilis Vassilikos
adaptation :
Jorge Semprún
Costa GavrasActeurs principaux Jean-Louis Trintignant
Yves Montand
Irène Papas
Jacques PerrinPays d’origine Algérie
FranceGenre drame politique Sortie 1969 Durée 127 minutes Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Z est un film franco-algérien, réalisé par Costa-Gavras, sorti en 1969, adapté du roman de Vassilis Vassilikos écrit à partir de l'affaire Lambrakis.
Z a reçu en 1970 l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l'Algérie.
Sommaire
Synopsis
Dans les années 1960, dans un pays du bassin méditerranéen, un député progressiste (Yves Montand) est assassiné. Le juge d'instruction chargé de l'enquête (Jean-Louis Trintignant) met en évidence le rôle du gouvernement, notamment de l'armée et de la police dans cet assassinat.
Présentation du film
Au tout début du film on peut lire : « Toute ressemblance avec des événements réels, des personnes mortes ou vivantes n'est pas le fait du hasard. Elle est VOLONTAIRE ».
Réquisitoire contre la dictature des colonels instaurée à la fin des années 1960 en Grèce (sans que ce pays soit mentionné explicitement), Z est adapté d'un roman de Vassilis Vassilikos, fondé sur un fait réel : l'assassinat du député grec Gregoris Lambrakis en 1963. Même si le pays n'est pas mentionné, des références explicites à la Grèce apparaissent dans le film comme les panneaux publicitaires pour la compagnie aérienne Olympic.
Le film pose la problématique du passage de la démocratie au fascisme, au travers notamment des rapports entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.
C'est le premier volet de la trilogie politique de Costa-Gavras, avant L'Aveu (1970) et État de siège (1973).
C'est lors d'un séjour en Grèce que Costa-Gavras découvre le livre de Vassilis Vassilikos, « Z », retraçant l'assassinat du leader de la gauche, organisé par la police et camouflé en banal accident. Dès son retour, il en écrit le scénario en collaboration avec Jorge Semprún. Ne trouvant pas le financement, il en parle à Eric Schlumberger et Jacques Perrin, qu'il connaissait depuis le film Compartiment tueurs. Pour monter le film, Eric Schlumberger et Jacques Perrin assurent une partie du financement et utilisent leurs contacts, en particulier en Algérie, où le film fut tourné. Le tournage du film en Algérie pose d'ailleurs problème puisque la séparation du pouvoir judiciaire et du pouvoir exécutif était loin d'être établie dans ce pays et les libertés publiques limitées.
Par jeu d'amitié et de solidarité, Jean-Louis Trintignant accepta un faible cachet et Yves Montand accepta de jouer en participation.
La musique de ce film a été composée par le compositeur grec Mikis Theodorakis. En réponse à Costa-Gavras, qui lui fit demander durant sa détention pendant la dictature des colonels, d'écrire la musique de son film, il lui fit passer ce mot : « Prends ce que tu veux dans mon œuvre. »[1]
Le film a été récompensé par le « Prix du Jury » à Cannes, l'Oscar du meilleur film étranger et celui du meilleur montage.
Fiche technique
- Réalisation : Costa-Gavras
- Scénario : Costa-Gavras, Jorge Semprún, d'après le roman éponyme de Vassilis Vassilikos
- Production : Eric Schlumberger et Jacques Perrin pour Valoria Films et Reggane Films (France) ; Ahmed Rachedi pour l'ONCIC (Algérie)
- Photographie : Raoul Coutard
- Montage : Françoise Bonnot
- Musique originale : Mikis Theodorakis, Bernard Gérard
- Musique non originale : Psyche Rock, composée par Pierre Henry et Michel Colombier pour le ballet Messe pour le temps présent de Maurice Béjart
- Langue : français
- Date de sortie : 26 février 1969
Distribution
- Yves Montand : le député
- Irène Papas : Hélène, l'épouse du député
- Charles Denner : Manuel, ami du député
- Bernard Fresson : Matt, ami du député
- Jean Bouise : Georges Pirou, ami du député
- Jacques Perrin : le journaliste-photographe
- Jean-Louis Trintignant : le juge d'instruction
- Pierre Dux : le général de la police
- François Périer : le procureur général
- Julien Guiomar : le colonel de la police
- Marcel Bozzuffi : Vago
- Renato Salvatori : Yago (voix française de William Sabatier)
- Georges Géret : Nick
- Magali Noël : la sœur de Nick
- Clotilde Joano : Shoula
- José Artur : Rédacteur de journal
- Guy Mairesse : Dumas
- Hassan El-Hassani
- José Villa: le vendeur de sang
Thèmes et contexte du film
Nous sommes à la fin des années 1960, grande époque des films politiques où l’on dénonce le totalitarisme sous toutes ses formes. On considère alors que tous les rouages de l’appareil régnant sont corrompus de haut en bas, du plus riche au plus pauvre.
Ce député opposant au régime en place (Yves Montand) est gênant : il dénonce les impostures du régime. Il faut donc l’éliminer. Des opposants déterminés vont perturber sa réunion politique, pour ensuite le frapper traîtreusement et sauvagement à la fin de celle-ci, dans l’indifférence des responsables de la police. Le coup porté est fatal. Il subit un choc jugé comme un cataclysme cérébral qui entraîne sa mort.
L’enquête minutieuse menée par un petit juge (Jean-Louis Trintignant) intègre et motivé démantèlera tout l’appareil incriminé en inculpant pour assassinat les principaux cadres du régime en place. L’espace d’un moment planera un semblant de justice.
Malgré la normalisation finale du récit, Z reste le symbole de la déstabilisation que l’on peut faire subir à un ordre établi mais contesté.
Autour du film
- En grec, « Ζ » (zêta) peut se lire comme l'initiale de « ζει / zi », qui signifie « il vit » ou « il est vivant ». C'était la lettre que les opposants inscrivaient sur les murs pour protester contre l'assassinat du député Lambrakis, appelé aussi « l'enfant souriant » (το γελαστό παιδί / to ielastó pedhí), d'où le titre de l'une des chansons du film.
Distinctions
- 1969: Grand Prix de l'Académie du Cinéma
- Oscars 1970 :
- Oscar du meilleur film en langue étrangère pour le compte de l'Algérie
- Oscar du meilleur montage pour Françoise Bonnot
- Festival de Cannes 1969 :
- Prix du Jury pour Costa-Gavras à l'unanimité
- Prix d'interprétation masculine pour Jean-Louis Trintignant
- 1970 : BAFTA Award de la meilleure musique de film (Anthony Asquith Award) pour Mikis Theodorakis
- 1970 : Prix Edgar Allan Poe du meilleur film pour Jorge Semprún et Costa-Gavras
- 1970 : Golden Globe du meilleur film étranger pour le compte de l'Algérie
- 1970 : NSFC Award (National Society of Film Critics Awards) du meilleur film
- 1970 : NYFCC Award du meilleur réalisateur pour Costa-Gavras
Liens externes
- Z sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- (fr) Z sur Histoires de Tournages
Notes et références
Catégories :- Film français
- Film tourné en Algérie
- Film sorti en 1969
- Film dramatique
- Film historique
- Film politique
- Adaptation d'un roman au cinéma
- Film traitant d'un assassinat
- Jorge Semprún
- Film réalisé par Costa-Gavras
- Oscar du meilleur film en langue étrangère
- Golden Globe du meilleur film étranger
- Film avec un Oscar du meilleur montage
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