Yvan Gradis

Yvan Gradis, né en 1958 à Paris, écrivain, correcteur, peintre, dessinateur. Pionnier de la lutte antipublicitaire en France, fondateur du Publiphobe, de R.A.P. (Résistance à l’agression publicitaire) et initiateur des barbouillages d’affiches dans une optique de désobéissance civile.

Parcours

1981 (11 octobre): révélation dans le métro de Londres. Entrée en publiphobie et en boycottage de la publicité.

1988: début du militantisme antipublicitaire dans le cadre de l’Association nationale de défense de la télévision (Anadet), fondée par Jean-Paul Lerat et Robert Heymann, dont il devient le secrétaire général.

En 1990, il crée Le Publiphobe (131 numéros parus à ce jour), puis, en 1992 (avec le philosophe non-violent René Macaire et l’écrivain sémiologue François Brune), l’association « Résistance à l’agression publicitaire » dont il assure la présidence pendant six ans.

En 1993, il rencontre l’association Paysages de France devenue très proche de R.A.P et dont il deviendra membre du bureau (en 2010). Il participe en 1999 au lancement du magazine Casseurs de pub.

En 2000, face aux difficultés des associations légalistes à faire démonter les panneaux publicitaires illicites, il élabore un nouveau processus baptisé « Au grand jour », méthode qui appelle au barbouillage dans l'espace public (solution civique non-violente aux excès de l’affichage publicitaire). Un manifeste « Vers la légitime réponse » est parallèlement diffusé. Des actions qui de 2001 à 2003 ont un certain succès médiatique.

En 2005 il cosigne le manifeste « Invasion publicitaire, désobéissons ! » C’est sur la base de ce manifeste et dans le cadre du « Collectif des déboulonneurs » qu’il barbouille régulièrement des affiches 4x3 devant la presse qui s'en fait l'écho. Appuyé de longue date par de nombreux intellectuels dont Pierre Bourdieu, Henri Laborit, le Commandant Cousteau, Haroun Tazieff, Hubert Reeves, Albert Jacquard, Bertrand Poirot-Delpech, Michel Serres, Edgar Morin, Dominique Noguez et Frédéric Beigbeder, Yvan Gradis a comparu, avec six de ses compagnons, en 2007 devant le tribunal correctionnel de Paris et a été condamné à 1 euro d'amende (peine confirmée en appel le 5 mars 2008). Il a comparu de nouveau, avec sept autres, en 2010, devant le même tribunal; les huit barbouilleurs ont été relaxés (2 avril). Le parquet a fait appel: l'audience aura lieu le 3 avril 2012. Le 7 septembre 2011, Yvan Gradis, jugé avec huit autres militants, a été déclaré coupable d'un autre barbouillage, commis en 2009, et condamné à payer (collectivement) 800 euros à la "victime" (l'afficheur). Le 4 octobre, il comparaîtra de nouveau, avec cinq autres militants, pour un autre barbouillage de 2009 et avoir refusé de donner son ADN lors d'une garde à vue.

Il est, par ailleurs, membre actif de l'association Avenir de la langue française depuis sa fondation en 1992.

Parutions

• Cartes portables (cartes postales sur le thème du téléphone portable ou "brûle-cerveau", illustrées par Kolette), 2000.
• Coups de langues (nouvelle illustrée, 17 pages), autoédition, 2004. (A lire sur le site d'Avenir de la langue française, voir lien ci-dessous.)
• Avancez vers le fond (huit nouvelles, 127 pages), Pascal Galodé éditeurs, 2008.
• "L'anniversaire de l'oncle", nouvelle publiée dans le recueil collectif Si la vie est cadeau, Max Milo, 2010.
• Beignets de cendres (onze nouvelles, 121 pages), Editions Kirographaires, 2011. Une des onze nouvelles ("Clinique du cri") a été primée au concours de la nouvelle fantastique de la médiathèque de Montrouge 2011.
• Conte d'amour, avec 19 illustrations de l'auteur (en lecture).

Expositions

• 27 février - 1er mars 2008 : œuvres de jeunesse (stylo bille sur papier), librairie Art et Littérature (bd Montparnasse, Paris).
• 25 mars - 8 avril 2011 : Salon de printemps (5 toiles), mairie du 5e (place du Panthéon, Paris).
• 9 - 30 avril 2011 : œuvres récentes (16 toiles), Café des Fous (rue de Montfaucon, Paris).

Regard critique: "Les énigmes désassemblées d'Yvan Gradis"

"Depuis plus de trente ans, après une rencontre décisive en 1976 avec Salvador Dali à l’hôtel Meurice de Paris, le travail néo-surréaliste d’Yvan Gradis s’inspire ouvertement d’une logique de l’absurde. Longtemps restée dans ses cartons, cette production substantielle – tirée d’une centaine de dessins d’adolescence réalisés pour la plupart sur les bancs de l’école – témoigne d’un imaginaire qui, dans un style anachronique, déploie des saynètes oniriques visant aussi bien à déstabiliser notre perception des symboles que nos vieux réflexes narratifs. Ni Art brut, ni Surréalisme orthodoxe, une œuvre libre et directe, une œuvre résolument littéraire tant l’autre activité de l’artiste – l’écriture – fonctionne en synergie avec cette démonstration picturale. Car le fait est bien que ces peintures en sont le prolongement rétinien. Ainsi mises en images, voici donc des nouvelles non linéaires comme peut l’être un récit, des nouvelles dont les ingrédients nous sont livrés sans chute ni mode d’emploi. À nous de les reconstituer. Que font donc ces personnages ? D’où viennent-ils, où vont-ils ? Quelles utopies essaient-ils de construire dans notre regard ? Que cherchent-ils enfin à nous faire comprendre et surtout qu’attendent-ils de nous ? Qu’ils se révèlent burlesques ou dénaturés, désœuvrés ou en passe de trouver un passage poétique, tous finissent par apparaître comme des acteurs égarés de la comédie humaine. Un théâtre à l’italienne contemporain et décalé, des énigmes codées, des rébus jonchés de fausses pistes dont il n’est pas interdit de conclure qu’ils recèlent des questionnements non résolus enfouis au plus profond de nous-mêmes." Stéphan Lévy-Kuentz, critique d’art, janvier 2011.

Action militante antipublicitaire

À ce jour, 60 barbouillages, 46 conduites au poste, une garde à vue, trois condamnations et une relaxe en correctionnelle. Prochain procès: 4 octobre 2011 à Paris.

Articles connexes

• Antipub

Liens externes

• Le Publiphobe, tous les numéros en téléchargement libre.
• Résistance à l'agression publicitaire
• Avenir de la Langue Française

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