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Cittamātra
Cittamātra (sanskrit), "rien qu'esprit", est l'une des écoles du bouddhisme Mahāyāna. Elle est parfois nommée Vijñānavāda (wéishí 惟識), voie de la conscience, Vijñāptimātra (wéibiǎo 惟表), la conscience seule, ou encore Yogācāra (yújiāxíng 瑜伽行), pratiquants du Yoga.
Sommaire
Origines
L'école Cittamātra apparaît au IVe siècle ; ses fondateurs seraient Maitreya ou Maitreyanātha , Asanga et Vasubandhu.
Enseignement Cittamātrin
Idéalisme
L'enseignement du Cittamātra est dit "idéaliste" : il n'y a que perception. Celles-ci sont appelées nature "dépendante" , seule à exister vraiment ; au contraire, la dualité sujet-objet, est une "nature imaginaire" et l'inexistence d'un sujet qui percevrait est dite "nature établie".
Une graine ne produit pas une pousse, mais à la perception d'une graine suit la perception d'une pousse. Le monde est compris selon les images du rêve et de l'illusion d'optique.
Asaṅga proclame :
"Selon leur classe, dieux, hommes, animaux et démons faméliques ont, sur un même objet, des idées différentes. Donc, on en conclut que l'objet n'existe pas". (Traduction Étienne Lamotte)Ālayavijñāna
Deux courants du Cittamātra
Après les fondateurs, l'école se divise en deux courants :
- Le courant fondé par Dharmapāla et dont le centre était l'université de Nālanda enseignait un idéalisme intégral. C'est la doctrine du "tout est imagination".
- Le courant fondé par Guņamati et représenté par Sthiramati avait son centre à Valabhî. Il enseignait un idéalisme modéré fondé sur la synthèse du yogācāra avec le concept de vacuité développé par les madhyamika.
Cittamātra et Madhyamika
Le bouddhisme Madhyamaka constitue une autre branche, plus ancienne, du bouddhisme mahāyāna. Il refusa la théorie Cittamātra, n'acceptant pas l'existence réelle:
- de l'esprit, qui selon le Madhyamika, est lui-même illusion ;
- des phénomènes éprouvés par l'esprit.
Si, selon le Madhyamika, la vacuité est illusion indépassable, elle est pour le Cittamātra l'affirmation que seul l'esprit existe. Selon le Cittamātra, le Madhyamika doit donc être taxé de nihilisme.
Cette controverse a en fait historiquement débouché sur la création d'une nouvelle école du Madhyamika.
Développement en Chine
Les thèses Yogācāra ont été diffusées en Chine au moment des traductions, effectuées au VIe siècle par Bodhiruci (Pútíliúzhī 菩提流支) et Ratnamati (Lènàmótí 勒那摩提) qui purent mettre à la disposition des érudits le Daśabhūmivyākhyāna de Vasubandhu. De cette première traduction surgira l'école Dìlùn 地論宗 (ou école du Traité sur le Daśabhūmikasūtra), séparée en deux branches, l'une du nord (Dàochǒng 道寵), et l'autre du sud (Huìguāng 慧光), qui s'opposèrent sur la manière d'interpréter la nature de l'âlayavijñāna.
Développement au Japon
Développement au Tibet
Références
- Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Seuil, 2001
- Dominique Trotignon, Paul Magnin, Stéphane Arguillère, Françoise Bonardel, La co-production conditionnée, in Les cahiers bouddhiques, Université Bouddhique Européenne, n°2, décembre 2005.
- Jean-Marc Vivenza, Nâgârjuna et la doctrine de la vacuité, Albin-Michel, 2001.
- Philippe Cornu, "Vasubandhu, Cinq traités sur l'esprit seulement", Fayard, collection "Trésors du bouddhisme", Paris, 2008.
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