- Wilhelm Röpke
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Wilhelm Röpke (10 octobre 1899 - Genève, 12 février 1966) est un philosophe et économiste allemand.
Wilhelm Röpke est le fondateur de l'ordolibéralisme, il fut avec Walter Eucken à l'origine de l'économie sociale de marché mis en œuvre par Ludwig Erhard, père du "miracle allemand". Il succèdera à Friedrich von Hayek à la présidence de la Société du Mont Pèlerin (1961-1962) avant de donner le relais à John Jewkes.
Il a mis l'accent dans ses travaux sur la notion d'ordre spontané d'où le terme d'ordolibéralisme. Il s'y intéresse dès 1937 dans Die Lehre von der Wirtschaft, expliquant que l'économie de marché ne peut être qu'un ordre spontané et non un ordre planifié.
Membre de la Brauns-Commission 1930-1931, il quitte l’Allemagne en 1933 d’abord pour Istanbul. À la veille des élections de 1930, cet économiste avait mis en garde contre le parti national-socialiste. « Celui qui vote pour le NSDAP, vote pour le chaos et non pour l’ordre, pour la destruction et non pour l’édification¹. » En 1933, il était professeur de sciences politiques à l’université de Marburg et fut révoqué pour raisons politiques (officiellement « en raison de simplifications administratives »).] puis, en 1937, pour l’Institut des Études Internationales de Genève où il enseignera jusqu’à sa mort. Il y a été embauché grâce au soutien de William Rappard le directeur pour renforcer le potentiel de l’institut dans le domaine des études pratiques. En 1938, il participe avec d'autres économistes et intellectuels libéraux au colloque Walter Lippmann.En 1943, une procédure de déchéance de nationalité fut engagée contre lui parce qu’il avait un comportement « anti-allemand », ce qui apparaissait dans son livre Gesellschaftskrisis der Gegenwart (Crise sociale du présent) qui était « extrêmement humaniste et cosmopolite ». On ajoutait que dans ce livre étaient insultés le caractère national allemand ainsi que de grandes figures de l’histoire allemande comme Bismarck, Friedrich List et Treitschke. Là le rédacteur de l’Office de la sécurité du Reich se trompait. En décrivant Friedrich List, Röpke soulignait que celui-ci avait donné à son chef-d’œuvre un slogan qui « aujourd’hui avait goût de camp de concentration » : « À la patrie et à l’humanité ». On retarda d’abord la déchéance de nationalité de Röpke et de sa famille parce que son fils Berthold avait l’âge d’être incorporé dans la Wehrmacht. Lorsque celui-ci reçut l’ordre de se présenter à la commission de réforme du service militaire, la famille Röpke était prévenue, Berthold ne se rendit pas au conseil de révision et Wilhelm Röpke demanda la nationalité suisse pour sa famille et lui. Sur ce, après plusieurs vérifications, la procédure de déchéance de nationalité de Röpke fut stoppée. Le scandale que cela aurait provoqué en Suisse aurait nui à l’image de l’Allemagne, argua le ministère des Affaires étrangères. Professeur d'université, il a également conseillé le chancelier allemand Konrad Adenauer jusqu'à la fin des années 1950.
Bibliographie
- Die Lehre von der Wirtschaft, 1937, traduit en anglais en 1962, Economics of the free society
- La Crise sociale de notre temps, 1939
- Civitas Humanas (1944)
- Gemeinsamer Markt und Freihandelszone: 28 Thesen als Richtpunkte ("Marché commun et zone de libre échange: 28 thèses"), 1958, in: ORDO - Jahrbuch für die Ordnung von Wirtschaft und Gesellschaft, Vol. 10, pp. 31-62
- Au-delà de l'offre et de la demande, 1961
outils
- Dirk Halm et Faruk Sen (Dir.), Exil sous le croissant et l'étoile. Rapport sur l'activité des universitaires allemands en Turquie pendant le IIIe Reich, éditions Turquoise, Paris, 2009
Source
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Liens externes
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