- Vélo couché
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Un vélo couché, aussi appelé vélo horizontal (vélorizontal) ou vélocar, est un véhicule à propulsion humaine conçu de façon que le conducteur soit en position allongée (couché sur le dos, les jambes à l'horizontale) pour pédaler. Le pédalier est donc situé à l'avant du vélo, et la selle est remplacée par un siège où le dos est appuyé. La roue avant est souvent plus petite. Le guidon se trouve soit au-dessus des genoux, soit sous les fesses.
Le pratiquant du vélorizontal (vh) est un véhiste.
Sommaire
Histoire du vélo couché ou vélocar
Le vélo couché fut inventé par Charles Mochet. Il créa d'abord un vélo à 4 roues pour permettre à son fils de rouler à vélo, sans avoir trop de risque de se faire renverser par une voiture. Il créa ensuite des vélos à 4 roues et 2 sièges, qu'il appela «vélocar» ancêtre des vélomobiles, qui fut un succès en France, dans un pays ruiné par la Première Guerre mondiale, où la voiture était trop chère, et ce véhicule un moyen rapide de se déplacer.
Il créa aussi son premier vélocar à 2 roues, composé de roues de 50 cm de diamètre, d'une longueur de 146 cm et un siège ajustable. Il proposa à Henri Lemoine de participer à des courses cyclistes, afin de montrer la supériorité de son vélo sur les vélos classiques. Celui-ci refusa, peut-être par crainte du ridicule.
Francis Faure (qui n'avait aucun lien de parenté avec Benoît Fauré) accepta ce défi. Les autres cyclistes se moquèrent de lui au début de la course, mais il les devança rapidement d'une large tête.
Il gagna ensuite toutes les courses contre les meilleurs cyclistes d'Europe.
Manuel Morand[1] un coureur routier, gagna le Paris-Limoges en 1933 sur un vélocar construit par Charles Mochet.
Le 7 juillet 1933, Francis Faure battit le record de l'heure à vélo en effectuant 45,055 km en 1 heure. Le précédent record était alors de 44,247 km en 1 heure, effectué par le champion Oscar Egg, 20 ans plus tôt.
Le 3 février 1934, une commission de l'Union Cycliste Internationale déclara que ce type de vélo n'était pas acceptable pour les courses, et retira son titre du record de l'heure à Francis Faure. Ce vélo devait alors être interdit des compétitions de l'UCI.
1978: premier vélo-couché commercial au monde (complètement caréné), le "Vélérique", du Belge Erik Abergen.
Aujourd'hui des records de plus de 90 km en 1 heure ont été atteints avec des versions modernes de ce type de vélo entièrement caréné.
Le 18 septembre 2009, le Canadien Sam Whittingham, qui est depuis plusieurs années l'homme le plus rapide au monde, a porté à 133,284 km/h la vitesse lancée entre deux points distants de 200 m, sur le plat, sans l'aide d'aucun moteur[2]. Côté féminin, le même jour, la Française Barbara Buatois atteint 121,437 km/h sur Varna Diablo III. Ils détiennent aussi tous les deux le record de l'heure depuis le 19 juillet 2009[3].
Sa performance tient autant à de bonnes capacités physiques qu’à l'excellent rendement de sa machine, le Varna Tempest : un vélo spécial entouré d'un carénage aérodynamique, dont la position de pédalage est horizontale et surbaissée. Autre particularité, le Varna est un modèle à traction, c'est-à-dire que la roue avant est motrice et directrice. Pour le reste, il s’agit d'un vélo comme les autres avec un pédalier, deux chaînes (pour faciliter la transmission sur la roue avant et obtenir un développement suffisant), des pignons, deux freins et un guidon dont la forme est adaptée à la géométrie de l'ensemble. Malgré son aspect peu connu pour le grand public, le Varna ne comporte aucune innovation. Il est l’aboutissement de l’évolution naturelle de la bicyclette.Le vélo couché
Les avantages principaux de cette configuration viennent d'une part de la meilleure pénétration dans l'air, la surface frontale étant réduite de plus de la moitié par rapport à un vélo classique, et d'autre part de la position moins contraignante pour le squelette et pour le cœur. Comme l'énergie à dépenser pour vaincre la résistance de l'air croît proportionnellement avec la surface frontale, l'économie réalisée est loin d'être négligeable. L'Union cycliste internationale définit un type de vélo spécifique pour les compétitions. Les caractéristiques du vélo couché ne correspondant pas à celles fixées par l'Union cycliste internationale, il ne peut donc pas être utilisé dans les compétitions organisées par l'UCI[4].
Le vélo couché ne permet pas des accélérations brutales et est désavantagé sur les pentes les plus raides. Cependant, son avantage est flagrant sur des parcours longs, même si le relief est vallonné : dans les descentes, le cycliste allongé se repose mieux que sur le vélo normal tout en allant plus vite (des vitesses de 70 à 90 km/h en descente peuvent assez facilement être atteintes avec un vélo couché), dans les côtes, le cycliste couché ne peut se mettre en danseuse mais profite de l'appui de son dos sur le dossier de son siège pour gagner un peu de puissance et ne pas trop se laisser distancer.
Démarrer avec un vélo couché n'est pas aussi compliqué qu'il y paraît : en appui sur les deux pieds (un de chaque côté de la machine), bien assis dans le siège, on place un pied sur une pédale en reportant son poids sur celui qui est resté au sol, le temps de donner la première impulsion sur le pédalier. Une fois lancé, on peut tout de suite relever le second pied et commencer à pédaler normalement. Il y a d'autres avantages mais aussi des désavantages. Au chapitre des avantages, on peut noter la récupération physique plus rapide, l'excellente visibilité naturelle vers l'avant sur 180° sans contrainte dans le cou, le confort du siège par rapport à une selle, ce qui rend inutile l'utilisation d'une peau de chamois ; au chapitre des désavantages, il faut noter une mauvaise visibilité vers l'arrière qui impose l'utilisation d'un rétroviseur, le manque de ventilation dans le dos. Mais du point de vue de l'utilisateur, globalement les avantages et la sensation de vitesse font largement oublier ces inconvénients.
Comme le vélo couché est sensiblement plus long (de par son empattement) qu'un vélo classique, on utilise moins le guidon que l'inclinaison du vélo pour engager un virage, contrairement au vélo classique. Ceci est d'autant plus vrai que la vitesse augmente.
Les vitesses que l'on peut atteindre avec un vélo couché, le fait qu'il soit particulièrement stable même très chargé (en raison de son centre de gravité très bas), et le faible diamètre (en général) de sa roue avant justifient qu'il soit fréquemment équipé de freins à disques. Son aptitude à rester stable avec un important chargement le fait aussi souvent utiliser comme vélo de randonnée (parfois avec le secours d'une remorque pour augmenter la charge utile transportée).
Il existe également des versions de tandem couchés.
Le vélo couché est encore souvent fabriqué en petites séries, voire artisanalement, ce qui porte son prix moyen au-dessus de celui des vélos classiques de même gamme.
Notes et références
- velocar.pdf et velocar_racing.pdf deux documents pdf (531 Ko et 2 Mo) de Arnfried Schmitz, auteur de "Human Power—the forgotten energy"
- The Recumbent Bicycle and Human Powered Vehicle Information Center Classements des meilleurs performances en vélomobile
- (en)The Recumbent Bicycle and Human Powered Vehicle Information Center Résultats des tentatives de record sur 200m à Battle Mountain en septembre 2009
- Règlement UCI du sport cycliste, vol. Organisation générale du sport cycliste, Union Cycliste Internationale [lire en ligne], partie équipement, « Section 2: bicyclettes »
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de l'association française affiliée à l'IHPVA
- [PDF] Présentation et historique par Mark Scherpenzeel (2005)
- DMOZ Open Directory Project
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