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Vol 255 Northwest Airlines
Le vol 255 était affrété par la compagnie Northwest Airlines sur un McDonnell-Douglas DC-9 (ou MD-82) pour relier les villes de Détroit à Phoenix aux États-Unis. Le 16 août 1987 à 20h45 l'avion s'est écrasé peu après son décollage tuant 154 des 155 occupants de l'avion et deux automobilistes.
Sommaire
Avion
L'avion était un DC-9-82, construit en 1981 sous le numéro de série 48090/1040 et immatriculé N312RC. Au moment de l'accident il totalisait 14928 heures de vol et était propulsé par deux moteurs Pratt & Whitney JT8D-217.
Equipage
- Le commandant : John Maus, 57 ans, 20859 heures de vol dont 1359 sur DC-9.
- Le copilote : David Dodds, 35 ans, 8044 heures de vol dont 1604 sur DC-9.
- Personnel de cabine : 4 personnes (Michael Kahle, Roberta Rademacher, Pamela Shaffer, Bruce Elfering).
Circonstances de l'accident
Vers 20h32, le 16 août 1987, l'avion fut remorqué de la porte d'embarquement vers le taxiway. Après avoir mis en route les moteurs, l'équipage fut autorisé au roulage et reçut des instructions pour se rendre au seuil de la piste 3C en prenant la sortie Charlie. Ils manquèrent cette sortie et reçurent de nouvelles instructions.
A 20h42 ils se positionnèrent dans l'axe de la piste 3C et à 20h44min4s ils furent autorisés au décollage. À 20h44min21s la mise en puissance des moteurs fut appliquée. À 20h44min58s le copilote annonça "rotation" (les roues quittent le sol). À 20h45min5s l'avertisseur de décrochage se mit à vibrer (il vibrera jusqu'à la fin) et l'alarme vocale retentit. L'appareil ne décolla que de 15 mètres et eut un mouvement de roulis de droite à gauche avant de percuter un lampadaire situé sur un parking de voitures de location. L'avion continua à pencher à gauche et percuta un deuxième lampadaire. Des témoins affirmèrent que l'avion était incliné à 90° sur la gauche quand il accrocha le toit d'un hangar et qu'il avait continué à pencher avant de s'écraser au sol sur une route. Le vol n'avait duré que 14 secondes.
L'avion se désintégra sur plusieurs dizaines de mètres et mit le feu tout autour de lui.
Bilan
- Un survivant (une enfant de 4 ans, sérieusement blessée)
- 156 morts (6 membres d'équipage, 148 passagers et 2 automobilistes au sol)
- L'avion est détruit à l'impact.
Enquête
L'enquête fut confiée au NTSB. Les boîtes noires furent récupérées et analysées.
En se basant sur les premiers témoignages visuels, les enquêteurs établirent que l'avion avait décroché sans pouvoir prendre de l'altitude et pensèrent d'abord que l'avion avait fait face à un cisaillement de vent. Toutefois, l'examen des paramètres de vol permit d'écarter cette hypothèse. L'avion avait décollé à une vitesse de 169 nœuds (306 km/h) puis avait continué à accélérer jusqu'à 184 nœuds en s'élevant de 48 pieds. Ces vitesses n'allaient pas dans le sens d'un cisaillement de vent qui, au contraire, aurait ralenti l'avion.
Les enregistrements montrèrent que l'avertisseur de décrochage (qui fait trembler les commandes de vol) avait fonctionné pendant les 14 secondes du vol et que l'alarme vocale avait retenti quatre fois. Avec les volets sortis en position de décollage et les becs de bord d'attaque déployés, la vitesse de décrochage de l'avion était d'environ 121 nœuds. Avec les volets rentrés et les becs sortis elle montait à 128 nœuds, bien en-deçà de la vitesse de l'avion au moment des faits. Pourtant l'avertisseur de décrochage avait persisté. Les enquêteurs montrèrent que la seule configuration qui pouvait activer l'avertisseur de la sorte était la configuration de croisière, c'est-à-dire volets et becs entièrement rentrés. Autrement dit, il apparut aux enquêteurs que l'avion avait décollé sans volets et sans becs déployés, ce qui fut confirmé par l'analyse des boîtes noires qui montra, en outre, qu'à aucun moment les pilotes ne les avaient actionnés. L'analyse de la boîte noire fut corroborée par l'examen des débris. Les volets furent retrouvés en position rentrée. Si les pilotes les avaient mis en position de décollage et en imaginant que la destruction des systèmes hydrauliques aient provoqués leur rentrée, ils n'auraient pas eu le temps de se rétracter complètement avant l'impact au sol. Il aurait fallu environ 6 secondes, or il s'est écoulé moins de deux secondes entre l'impact sur le hangar et le crash au sol. De même l'analyse d'un morceau d'aile permit de conclure que les becs de bord d'attaque étaient rentrés au moment du crash.
L'avion n'était donc pas configuré pour décoller.
Pourtant le DC-9 était équipé d'une alarme permettant d'avertir les pilotes que l'avion n'était pas en configuration de décollage ; or il apparut à l'écoute des enregistrements des boîtes noires que cette alarme n'avait pas retenti, à cause d'un problème d'alimentation électrique dont l'origine ne put être déterminée. Cependant cette alarme n'était là qu'en dernier recours. Il appartenait aux pilotes de vérifier que leur avion était configuré correctement, ce qu'ils n'ont visiblement pas fait. À l'écoute des enregistrements les enquêteurs s'aperçurent que les entrées de check-list permettant justement de s'assurer du déploiement des volets et des becs, n'avait pas été récitées. C'est donc cette erreur qui fut à l'origine de l'accident. Une erreur incroyable et inacceptable à ce niveau de professionnalisme. Les enregistrements montrèrent même que les pilotes avaient fait plusieurs erreurs dans les procédures d'énonciation des check-lists.
Si les pilotes avaient seulement mis les volets en position décollage, l'avion aurait décollé et serait passé au-dessus des lampadaires.
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Catégorie : Accident et incident aériens aux États-Unis
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