- Virginité de Marie
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Virginité perpétuelle de Marie
La virginité perpétuelle de Marie (« toujours vierge ») est une doctrine commune aux catholiques et aux orthodoxes, proclamée pendant le IIIe concile de Constantinople[réf. nécessaire]. La doctrine n'est pas reçue par les Églises protestantes, même si les réformateurs concevaient l'idée que Marie fut vierge avant la naissance de Jésus. Elle est admise par la majorité des Pères de l'Église.
La mention des « frères et sœurs de Jésus » dans différents passages du Nouveau Testament (par exemple Marc 3:31-32 ou Marc 6:3) est, de ce fait, loin d'être comprise de la même façon par tous les chrétiens (voir Jacques, frère de Jésus).
Sommaire
Conception virginale de Jésus
La conception virginale est la doctrine chrétienne selon laquelle Marie a conçu son fils Jésus tout en restant vierge.
Article détaillé : conception virginale.Naissance virginale
L'idée que la virginité de Marie a été préservée lors de la naissance de Jésus vient du protévangile de Jacques, accepté en un temps où, le Canon n'étant pas encore établi, le protévangile n'était pas considéré comme apocryphe.
La constitution dogmatique Lumen gentium, adoptée par le concile de Vatican II (propre aux catholiques) déclare ainsi :
- « Cette union [de Marie et de Jésus] se manifeste ensuite à la nativité, lorsque la Mère de Dieu, toute joyeuse, montra aux bergers et aux Mages son Fils premier-né, lui qui n'a pas lésé sa virginité, mais l'a consacrée. »
Virginité perpétuelle
La doctrine de la virginité perpétuelle de Marie veut que Marie soit restée vierge après la naissance de Jésus. Elle est basée sur les paroles de Jésus sur la croix dans l'Evangile selon Saint Jean (19, 26-27) où Jésus confie sa mère, la Vierge Marie, au disciple Jean. Prenant ce texte à la lettre, elle estime que si Marie avait eu d'autres enfants, ses autres enfants se seraient occupés de leur mère, et Jésus n'aurait pas eu à confier sa mère à Jean.
De plus, considérant que la femme juive, du temps de Jésus, tient son statut social de son mari ou de ses fils, elle estime peu probable que le fameux Jacques, frère du Seigneur, qui était, selon les épîtres de Paul, très scrupuleux des lois juives, au point de chercher la division entre les chrétiens d'origine païenne et d'origine juive pour des questions de pureté, ait manqué au commandement majeur d'honorer son père et sa mère en laissant un étranger (Jean) donner le statut social à sa mère (Marie), si elle l'avait été.
D'un point de vue théologique, les quatre évangiles ne concordent pas sur cette tutelle de Jean sur Marie. La théologie des christianismes orientaux voit dans ce passage une métaphore de l'Église confiée à Jean.
En effet, Jésus est décrit dans les Évangiles comme ayant des "frères", Jacques, Joset (ou José ou Joseph suivant les manuscrits), Jude, et Simon (ou Siméon), ainsi que des "sœurs" (Mc 6. 3 ; Mt 13. 56). Le débat exégétique est ouvert entre catholiques et protestants sur la nature de cette fraternité.
Position protestante
Selon les doctrines protestantes, Marie aurait eu, après la naissance de Jésus, des enfants avec Joseph, hypothèse qui n'altère pas la virginité de Marie à la naissance de Jésus. L'Église catholique romaine a maintenu que ces frères étaient en réalité des cousins, le mot « frère » étant en fait utilisé pour parler de relations plus éloignées ; les textes évangéliques se seraient conformés à cet usage, bien qu'ils soient écrits en grec, langue dans laquelle existe un mot pour « cousin » contrairement aux langues sémitiques, mais on retrouve ce même mot frère (αδελφος, adelphos) dans la Bible grecque, la Septante, pour désigner des cousins, des amis, des proches dans des contextes tout à fait différents quant au texte produit par une civilisation judéo-hellénistique, celle d'Alexandrie . Il faut noter cependant le sens de chacun des passages où il est fait mention des proches du Christ, et de leur traduction logique: ainsi Elizabeth est désignée sans équivoque comme une cousine de Marie. Les soeurs de Jésus, dont on ignore le nom, sont également évoquées dans un sens explicite au vu du contexte où il en est fait mention.
Bien que les Réformateurs protestants notables aient mis en doute de nombreuses doctrines traditionnelles, la doctrine de la virginité perpétuelle de Marie n'en a pas fait partie, au moins dans un premier temps. Martin Luther, Ulrich Zwingli, Jean Calvin et John Wesley l'ont tous acceptée. Diarmaid MacCulloch, un historien de la Réforme, a écrit que la raison pour laquelle les réformateurs ont confirmé la virginité perpétuelle de Marie, et pour laquelle ils avaient « un respect et une affection véritables et profonds » envers Marie, était qu'elle était « la garantie de l'Incarnation de Christ », enseignement qui était refusé par les mêmes radicaux qui niaient la virginité perpétuelle de Marie. Cependant, l'absence dans la Bible de déclarations claires confirmant cette doctrine, jointe au principe de la sola scriptura, plaça les références à cette doctrine en dehors du credo de la Réforme et de ses croyances ; il s'y ajouta la tendance à associer la vénération de Marie à l'idolâtrie et le rejet du célibat ecclésiastique. Tout cela conduisit par la suite au refus de cette doctrine dans la plupart des Églises protestantes.
Article détaillé : proches de Jésus.Notes
Bibliographie
- Raymond Leopold Bruckberger, op, Marie, mère de Jésus-Christ, Albin Michel, 1991
- Jean Guitton, La Vierge Marie, Aubier, 1949
- Max Thurian, Marie, mère du Seigneur, figure de l'Église, Presses de Taizé, 1970
Articles connexes
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