- Vedettes de Cherbourg
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Pour les articles homonymes, voir Vedette.Les « Vedettes de Cherbourg » désigne l'une des affaires les plus rocambolesques de détournement de matériel militaire français. Celle-ci eut lieu au départ de Cherbourg, à la fin des années 1960.
Sommaire
Histoire
Trajet des vedettes depuis Cherbourg jusqu'en Israël
En 1965, la France passe un contrat avec l'État d'Israël pour la vente de 12 vedettes lance-missiles, le contrat ne porte cependant que sur la livraison des navires - l'armement militaire étant à la charge d'Israël. Un chantier naval de Cherbourg, les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), est chargé de l'exécution de la commande. Mais après la Guerre des Six Jours, le général de Gaulle décrète un embargo sur la vente d'armes à destination d'Israël. Cependant cet embargo ne touche que les armes offensives et épargne les vedettes pour l'instant avant une extension de cet embargo, suite à l'évolution au Moyen-Orient, en janvier 1969.
Cinq de ces vedettes sont livrées avant l'embargo, deux sont récupérées de justesse et cinq autres sont gardées dans le port de commerce de Cherbourg.
Une ruse est alors mise au point : une société d'apparence "norvégienne", la Starboat and Oil Drilling Company, créée à Panama pour la circonstance, demande à la France et à Israël de récupérer les vedettes car ces navires, sans armement, l'intéressent, prétendument pour faire de la recherche pétrolière en mer du Nord. L'État hébreu accepte d'autant plus facilement qu'il est à l'origine de la manœuvre par le biais de ses services secrets. Il fournit même les équipages. Dans la nuit du 24 au 25 décembre, vers 2 heures du matin, les vedettes prennent le large. Elles arrivent à Haïfa le jour de l'an.
L'affaire est révélée le vendredi 26 décembre 1969 par une dépêche de l'Agence centrale de presse (ACP), à l'initiative de journalistes de Cherbourg. L'information connaît un retentissement mondial.
Le ministre de la Défense Michel Debré, pressé de trouver des responsables, sanctionne le général Gazelles et l'ingénieur général Bonte, qui président le comité interministériel chargé de garantir l'exportation régulière des matériels de guerre, le CIEEMG, selon la dénomination officielle. Cela n'empêche pas la France d'être la risée des chancelleries.
Selon l'historien Pierre Razoux, le gouvernement français fut informé des intentions israéliennes par l'intermédiaire de ses services de renseignements, mais laissa faire, saisissant ce prétexte pour officialiser des contrats d'armements préalablement conclus avec certains États arabes[1].
La politique de neutralité mise en place par De Gaulle fut ainsi sauvegardée, l'armée israélienne et les armées arabes ayant toutes deux été fournies avec du matériel français.
La construction des douze vedettes résultait de deux contrats signés les 26 juillet 1965 et 14 mars 1966 entre l'État d'Israël et les Constructions mécaniques de Normandie (CMN), plus connus à Cherbourg sous la dénomination de Chantiers Amiot. La première vedette fut lancée le 11 avril 1967 et la douzième et dernière le 16 décembre 1969.
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Manifold filter distributing 5 outlets to fuel 5 missile boats installed in MV Lea
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Fueling system of MV Lea
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MV Netanya, one of the ships assigned to support the boats
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Internal message sent by ZIM Chief Operation Officer Mr. Hovars notifying about the letter of Rear Admiral Avraham Botzer awarding ZIM for its contribution on operation Noa
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The letter of Awards from Rear Admiral Avraham Botzer to Zim Navigation Company Chief Engineer Alexander Zviren and Naval Architect Edmond Wilhelm Brillant
Notes
- Pierre Razoux, « L'affaire des vedettes de Cherbourg : pourquoi Paris a laissé faire ? », Historia, n° 647, novembre 2000.
Bibliographie
- Justin Lecarpentier, Rapt à Cherbourg (L'affaire des vedettes israéliennes), L'Ancre de Marine, 2010
- Frédéric Patard, L’aventure Amiot-CMN (des hommes, le ciel et la mer), Editions des Champs, 1998
- (en)Abraham Rabinovich, The boats of Cherbourg : the secret Israeli operation that revolutionized naval warfare, New York, Seaver books, 1988
- Jean-René Fenwick, Les vedettes de Cherbourg (une action du S.R. israélien en France), Elsevier-Sequoia, 1976
- Jacques Bruneau, Les tribulations d'un Gaulliste en Gaule, La Pensée universelle, 1983
- Articles
- « Les vedettes de Cherbourg », Paris-Match, n° 1079, 10 janvier 1970
- « Services secrets : les vedettes de Cherbourg », Historia, n° 289, décembre 1970
- « Les dessous de l'affaire des vedettes de Cherbourg », Historama, n° 241, 1971
- « La fuite des vedettes de Cherbourg », de Jean-Yves Brouard, Le Marin, 28 décembre 1984
- « L'affaire des vedettes de Cherbourg », Historia, n° 475, 1986
Vidéos
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