- Variable specific impulse magnetoplasma rocket
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VASIMR
VASIMR, acronyme de Variable specific impulse magnetoplasma rocket[1] : « Fusée magnétoplasma à impulsion spécifique variable », est un type de propulseur spatial à plasma. Il utilise des champs et des rayonnements électromagnétiques variables (sans électrodes) pour chauffer, ioniser et accélérer un propergol vaporisé (hydrogène ou hélium).
VASIMR est une solution polyvalente, alternative aux deux systèmes spécialisés existant que sont les propulseurs à haute poussée et à faible impulsion spécifique (comme les moteurs-fusées à propulsion chimique) d'un côté, et les propulseurs à faible poussée et à haute impulsion spécifique (comme les moteurs ioniques) de l'autre, car il est capable de fonctionner dans les deux modes en ajustant à tout moment ses paramètres de fonctionnement.
Sommaire
Principe
VASIMR a la particularité de faire appel aux trois aspects de la propulsion électrique :
- chauffage par induction électromagnétique et détente du gaz (propulsion électrothermique) ;
- ionisation et accélération des ions du plasma dans un champ électrique induit (propulsion ionique) ;
- confinement de plasma interne, guidage et contrôle du jet externe par champ magnétique (propulsion électromagnétique).
Cette tuyère à « géométrie magnétique variable », permet de faire varier l'impulsion spécifique et la poussée à puissance constante, en modulant l'intensité du champ magnétique et la géométrie de ses lignes de champ. Une analogie consiste à assimiler cette tuyère magnétique à la boîte de vitesses d'une automobile, dont le moteur serait alimenté en combustible à régime constant.
Recherches actuelles et futures
Le concept théorique de VASIMR a été inventé à la fin des années 1970 par l'astronaute et physicien des plasmas Franklin Chang-Díaz[2], qui l'étudia d'abord au Charles Stark Draper Laboratory puis au Plasma Fusion Center du MIT (Massachusetts Institute of Technology) et enfin à l'ASPL (Advanced Space Propulsion Laboratory) fondé à cet effet en décembre 1993 au JSC de la NASA, qui détient un prototype expérimental.
De multiples universités et organisations contribuent au programme VASIMR, en plus de la NASA : le MIT, l'Université du Texas à Austin[3], le Laboratoire national de Los Alamos, le Marshall Space Flight Center, l'Université Rice, l'Université de Houston, l'Université du Michigan et le Laboratoire national d'Oak Ridge. Afin d'accélérer le développement et la commercialisation des moteurs VASIMR, Chang-Díaz a créé en 2006, avec le soutien de la NASA et de toutes ces organisations, l'entreprise AD Astra Rocket[4], basée à Houston aux USA et à Guanacaste au Costa Rica.
En 2007, un nouveau prototype va être construit au Costa Rica, et des expérimentations à bord de la station spatiale internationale sont programmées pour 2010 et 2011[5]. Les premières réalisations industrielles doivent produire des impulsions spécifiques de 1000 à 30 000 secondes (correspondant à des vitesses d'éjection allant de 10 à 300 km/s), et des poussées de 10 à 500 newtons. Bien que de très grandes poussées puissent potentiellement être atteintes avec VASIMR, le poids important des systèmes d'ionisation et de confinement du plasma semble devoir empêcher son utilisation là où un ratio puissance/poids élevé est nécessaire, par exemple pour le décollage depuis la surface de planètes, zone de forte gravité. Les progrès dans ce domaine sont néanmoins rapides, avec une diminution de la masse des électroaimants d'un facteur de 30 depuis les premières expériences, grâce aux matériaux supraconducteurs à haute température critique.
Les ondes radio et les champs magnétiques sont fournis par une source d'énergie électrique de quelques centaines de kilowatts pour les prototypes, idéalement de plusieurs mégawatts pour un vaisseau interplanétaire. Cette source d'énergie serait en 2008 la fission nucléaire. Avec l'amélioration de ces sources d'énergie compactes, il est envisagé de remplacer les propergols légers que sont l'hydrogène ou l'hélium par un plasma plus dense d'argon ou de xénon (un vaisseau de 20 tonnes, alimentant un propulseur VASIMR avec 200 MW, mettrait Mars à seulement 39 jours de voyage de la Terre[6]). En élargissant cette idée et bien que cela ne soit pas réaliste à court terme, il est également théoriquement possible que le concept VASIMR puisse un jour s'articuler autour d'un plasma de fusion constituant lui-même le propulsif. L'apport calorique de la fusion, et donc la poussée, serait dans ce cas notablement plus élevé par rapport à un chauffage électrique ou électromagnétique.
Notes et références
- (fr) La fusée VASIMR, Pour la Science, ISSN 0153-4092, n°279, pp. 50-59, 2001
- ↑ (en) The potential of plasma ; Rapid Mars Transits With Exhaust-Modulated Plasma Propulsion, F.R. Chang-Díaz, M.M. Hsu, E. Braden, I. Johnson, T. Fang Yang, NASA Technical Paper 3539, mars 1995
- ↑ (en) Franklin R. Chang-Díaz Biographical Data
- ↑ (en) Theoretical components of the VASIMR plasma propulsion concept, A.V. Arefiev, B.N. Breizman, Institute for Fusion Studies, University of Texas, Austin, 18 janvier 2004
- ↑ (en) Agreement to Commercialize Advanced NASA Rocket Concept; Former Astronaut Franklin-Chang Diaz to Lead Effort, Johnson Space Center, Press Release, 23 janvier 2006
- ↑ Plasma Engines: The Vision of Dr. Franklin Chang-Díaz, The Pennsylvania Triangle, Vol.92, Issue 1, automne 2006
- ↑ (en) Earth to Mars in 39 Days?, Astronomy & Space, p.8, juillet 2006
Voir aussi
Articles connexes
- Propulsion spatiale
- Propulsion électrique
- magnétohydrodynamique
- Accélérateur MHD
- Propulseur magnétoplasmadynamique
Liens externes
- (fr) Mars : Les moteurs du voyage par Richard Heidmann sur Futura-Sciences.com
- (fr) La science spatiale et Mars devraient triompher des soubresauts de la situation américaine
- (en) Propulsion Systems of the Future sur le site de la NASA
- (en) ASPL (Advanced Space Propulsion Laboratory) sur le site web de la NASA
- (en) AD Astra Rocket
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