- Vadim Kozovoï
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Vadim Kozovoï (28 août 1937 - 22 mars 1999) fut un poète et traducteur d'origine russe, ancien prisonnier politique.
Sommaire
Biographie
Né à Kharkov (Ukraine) dans une famille d'intellectuels juifs, Vadim Kozovoï intégre à dix-sept ans l'Université de Moscou, où il rejoint un cercle d'étudiants clandestin, "l'Union des patriotes", dirigé par Lev Krasnopevtsev. Le groupe entend réfléchir sur la poursuite de la destalinisation après la répression du soulèvement de Poznan.
En été 1957, alors que le Festival de la jeunesse de Moscou, symbole même du dégel de Khrouchtchev, vient d'être lancé, il est arrêté par le KGB. Il est ensuite jugé pour "propagande antisoviétique" (le tristement célèbre article 58-10 du Code pénal) et condamné à huit ans de réclusion dans un camp de Mordovie.
Vadim Kozovoï y fait la connaissance de sa future femme, Irina Emelianova, fille d'Olga Ivinskaïa. Cette dernière fut la muse de Boris Pasternak et l'inspiratrice du personnage de Lara, la maîtresse du Docteur Jivago. Après la mort de Boris Pasternak en 1960, Olga Ivinskaïa et sa fille sont condamnées pour "trafic de devises", entre autres crimes farfelus.
Libéré en octobre 1963, il devient connu dans les milieux littéraires de Moscou. Il publie une édition commentée du Roman de Tristan et Iseut (1967), traduit les poètes René Char, Henri Michaux, Paul Valéry, Rimbaud, Lautréamont, etc. La plupart sont inconnus du public russe.
Entretenant une correspondance active avec plusieurs écrivains et poètes, tel René Char, il devient membre du PEN club en 1974.
Son premier recueil de poèmes, Sursis d'orage, voit le jour en 1978 à Lausanne.
Au bout de plusieurs années de demandes infructueuses, Vadim Kozovoï est enfin autorisé à se rendre en France en 1981, pour rencontrer les auteurs qu'il traduit et pour tenter de soigner son fils aîné. Il bénéficie de l'appui de plusieurs personnalités de renom comme Julien Gracq, Julien Green, Maurice Blanchot et Henri Michaux. Après la publication d'un article très critique à son encontre dans le principal périodique culturel soviétique, la Literatournaïa gazeta, mais également en raison de la maladie de son fils aîné, il décide de rester en France. En 1985, il est enfin rejoint par sa femme et son deuxième fils, qui obtiennent leur visa grâce au soutien du président François Mitterrand qui rencontre le secrétaire général Konstantin Tchernenko en 1984.
En France, Vadim Kozovoï continue de traduire et de publier ses propres textes, tout en travaillant comme directeur de recherche au CNRS. Ses voyages en URSS, puis en Russie, lui inspirent plusieurs articles dans Le Monde et la revue Est-Ouest.
Après sa mort, sa femme poursuit la publication de textes inédits (en russe), et autorise la publication de sa correspondance avec plusieurs poètes français.
La poésie de Vadim Kozovoï, complexe, hérite d'un vaste pan de la littérature russe (Gogol, Remizov) et française (Rimbaud, Mallarmé, Lautréamont).
Bibliographie en français
- Hors de la colline, Hermann, 1984 (édition bilingue ; illustrations d'Henri Michaux)
- Le monde est sans objet, Belin, 2003.
- Maurice Blanchot, Lettres à Vadim Kozovoï suivi de La Parole ascendante, Manucius, juin 2009.
- « Correspondance Blanchot-Kozovoï », Po&sie, 2005, n° 112—113.
- « Cher ami, cher poète : lettres de René Char à Vadim Kozovoï », Po&sie, 2007, n° 119, p. 7-39.
Liens externes
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