- Tétine
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La tétine, parfois appelée tototte, tututte ou aussi suce au Québec notamment[1]est un objet non comestible destiné à être sucé. En général, la tétine est fabriquée en caoutchouc (sa couleur brune est due à l'ocre du Roussillon, adjuvant favorisant le malaxage du caoutchouc) ou en silicone et est destinée aux enfants. Sa forme rappelle celle du téton du sein maternel. Elle est formée d'une téterelle – la partie souple qui entre dans la bouche – fixée sur une collerette qui reste à l'extérieur de la bouche, contre les lèvres.
Origine de la tétine
Avant de parler de la tétine, il convient de se consacrer au biberon. Les premiers biberons étaient en corne de vache et portaient le plus souvent un petit morceau de tissu recouvrant la partie que tétait l'enfant afin qu'il ne se blesse pas.
Il faudra attendre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle pour que les réflexions portent sur la tétine à proprement parler.
C'est en 1786 que Felipo Baldini rédigea un ouvrage sur l'allaitement à la main. Il proposa un modèle en verre qu'il présentait comme « un vaisseau qui tenait lieu de mamelle ». Ainsi, par un phénomène de succion les enfants ne risquaient plus de suffoquer.
C'est au début du XIXe siècle que le flacon devint une question presque secondaire. L'essentiel des études portait alors sur le système de succion.
Mme Breton mit au point des tétines dont le support était en cristal ou même en buis, et la tétine en tissu ou en pis de vache ce qui lui valut un franc succès. En 1832, le modèle de Mme Breton fut amélioré par M. Darbo. Ainsi aux bouts de sein en tétine de vache, M. Darbo a substitué le liège élastique.
Aux alentours de l'année 1840, M. Charrière introduit une nouvelle matière : l'ivoire ramolli. Le mamelon gagna en flexibilité.
Deux fonctions
Il existe deux types de tétine :
- la tétine de biberon, disposant d'une fente ou d'un trou central permettant l'acheminement d'aliments liquides ;
- la tétine simple, uniquement destinée à être tétée. Elle s’appelle aussi sucette[2], mais plusieurs noms régionaux existent tels que lolette en Suisse romande[3], nouki (du suisse-allemand nuggi) dans le canton du Jura[3].
La tétine simple est utilisée pour satisfaire le besoin de succion de l'enfant. Sucer le pouce étant soupçonné de déformer le palais et perturber l'implantation des incisives, l'utilisation d'un tel objet transitionnel (ou objet confort) pour remplir cette fonction a pu sembler préférable[4].
L'« arbre à tétines[5] », une tradition danoise qui consiste à suggérer à l'enfant devenu grand un rituel pour se débarrasser de sa sucette en l'accrochant à un arbre, tend à se répandre en Europe. Il est aussi possible de les donner aux cloches de Pâques ou au Père Noël[6] !
Références
- article « suce » du Grand dictionnaire terminologique
- article « sucette » du TLFi.
- Dictionnaire suisse romand, éd. Zoé, Genève 2004.
- Yolande Govindama et Jacqueline Louis, « Endormissement et fonction de l'objet transitionnel chez le jeune enfant entre 12 et 24 mois : une étude transculturelle », Devenir 4/2005 (Volume 17), p. 323-345. [lire en ligne]
- Arbre à tétines dans le parc de Frederiksberg à Copenhague
- http://www.lalsace.fr/fr/permalien/article/1526431/Breme-L-arbre-a-tetines.html
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