- Táiwān
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Taïwan
Cet article est une présentation générale. La géographie de l’île est présentée dans Géographie de Taïwan et son histoire dans Histoire de l’île de Taïwan et dans République de Chine (Taïwan). Un article porte en outre spécifiquement sur le statut de Taïwan.
Taïwan Localisation Langues Mandarin
Minnan
Hakka
Langues formosanesCapitale Taipei Superficie 35 000 km2 Population 22 500 000 Chinois Han
470 000 AborigènesTaïwan ou Taiwan (caractères traditionnels : 臺灣 et plus souvent 台灣 ; caractères simplifiés : 台湾 ; hanyu pinyin : Táiwān) est une île située au sud-est de la Chine continentale, au sud du Japon et au nord des Philippines. Le nom de Taïwan est généralement utilisé pour désigner les territoires administrés par le gouvernement de la République de Chine (Taïwan) (caractères traditionnels : 中華民國 ; caractères simplifiés : 中华民国 ; Wade-Giles : Chung-hua Min-kuo, Tongyong Pinyin : JhongHuá MínGuó, Hanyu Pinyin : Zhōnghuá Mínguó, taïwanais : Tiong-hoâ Bîn-ko), qui comprend Taïwan et un groupe de petites îles et archipels : Penghu (ou îles Pescadores), Jinmen et Matsu.
L’île de Taïwan, longtemps connue en France sous le nom de Formose (les marins portugais l’appelaient Ilha Formosa et c’est sous ce nom qu’elle a été désignée pendant toute la période antérieure aux années 1960), est bordée à l’est par l’océan Pacifique, au sud par la mer de Chine du Sud, à l’ouest par le détroit de Taïwan et au nord par la mer de Chine de l’Est. L’île fait 394 kilomètres de long sur 144 de large et est constituée de montagnes escarpées couvertes de végétation tropicale et sub-tropicale.
Sommaire
Histoire
Articles détaillés : Histoire de l’île de Taïwan et Chronologie historique de l’île de Taïwan.Les traces d'occupation humaine de Taïwan sont anciennes: des restes humains datés au carbone 14 de 30 000 ans ont été retrouvés à Taïwan ; on a donné à ces restes humains le nom d'Homme de Zuozhen. Vers 4000 avant notre ère, les ancêtres des populations austronésiennes actuelles arrivent à Taïwan en provenance du sud-est de la Chine. Les cultures austronésiennes à Taïwan se développeront sans interférence extérieure majeure jusqu’au début du XVIIe siècle et l’arrivée des Européens.
À partir de cette époque les Hollandais qui entreprennent la colonisation de l’île encouragent la migration chinoise à ses débuts, notamment dans le but de cultiver les terres. Cette migration s'accélère et entraînera un changement irrémédiable pour les populations aborigènes et pour l'avenir de l’île, en particulier à travers le métissage de la population. Zheng Chenggong, plus connu en Occident sous le nom de Koxinga, chassera les Hollandais de Taïwan en 1662 et la migration chinoise continuera vers l’île. Pourtant, Zheng Chenggong, fidèle à la dynastie Ming chassée de la gouvernance de la Chine par les Mandchous, considère alors surtout Taïwan comme une base arrière en vue de reconquérir la Chine continentale. Les estimations donnent à l’époque des Zheng une population de 100 000 Chinois, contre 50 000 à l’époque des Hollandais, et autant d'aborigènes. Cette migration étant à ses débuts plutôt masculine, beaucoup de Chinois prendront comme épouses des aborigènes. Taïwan est prise aux Zheng par les Manchous (dynastie Qing) en 1683. Au début du XIXe siècle Taïwan compte déjà plus de deux millions de Chinois. En 1885, comprenant l'importance stratégique de l’île, les Qing élèvent Taïwan au rang de Province et Liu Mingchuan en devient le premier gouverneur. En 1895, suite à la défaite face au Japon, la Chine signe le traité de Shimonoseki par lequel elle cède Taïwan ainsi que les îles Pescadores (îles Penghu) au Japon. Taïwan déclare alors son indépendance en mai 1895 sous le nom de République de Taïwan mais ne résiste que quelques mois, jusqu'en octobre 1895, à la prise de contrôle de l'île par le Japon. Taïwan fera ainsi partie pendant 50 ans de l’empire colonial japonais qui y pratique une politique d'assimilation. Le 25 octobre 1945, les troupes japonaises se rendent à l'armée étasunienne, contrainte alors de céder Taïwan et les Pescadores à la République de Chine, sous tutelle des États-Unis, puis signé lors du traité de paix de San Francisco en 1952[1].
Les troupes chinoises de Chiang Kai-chek arrivent à Taïwan en 1945, et la République de Chine commence à gouverner l’île. Très vite, le malaise s’installe entre les nouveaux venus et la population taïwanaise et le 28 février 1947 éclatent des émeutes, provoquant la mort d'environ 30 000 Taïwanais, et la loi martiale est proclamée. Après sa défaite face aux communistes, Chiang Kai-chek se replie à Taïwan avec près de deux millions de continentaux qui fuient les communistes. Taïwan vivra alors pendant plusieurs décennies sous la dictature dirigée par le Kuomintang, qui visait encore à cette époque la reconquête de la Chine continentale -- Taipei n'étant considérée que comme capitale administrative provisoire en attendant le retour à Nankin[2],[3].
En 1971, l'O.N.U. vote la Résolution 2758 par laquelle la République de Chine (Taïwan) perd son siège au profit de la République Populaire de Chine, qui devient le seul représentant de la Chine à L’O.N.U.
À la mort de Chiang Kai-chek, son fils Chiang Ching-kuo commencera l’ouverture démocratique de l’île ainsi que la « taïwanisation » du gouvernement. Il mourra avant la fin des réformes qu’il avait entreprises, mais Lee Teng-hui continue sa politique, ce qui aboutit en 1996 à la première élection présidentielle au suffrage universel direct, qui voit la victoire de Lee Teng-hui.
Géographie
Article détaillé : Géographie de Taïwan.L’île de Taïwan a une superficie de près de 35 000 km2. Elle fait dans sa plus grande longueur près de 370 km et sur sa plus grande largeur près de 140 km. L’île de Taïwan se situe au sud-est de la Chine et est séparée de celle-ci par le détroit de Taïwan ou détroit de Formose qui au plus court entre Taïwan et la Chine continentale est large de 150 km.
L’île de Taïwan fait partie de la barrière de feu et est dans le prolongement direct du Japon ; elle est soumise à des tremblements de terre. L’île est couverte essentiellement de montagne. Le sommet le plus haut, la montagne Yu Shan (玉山 Yùshān, montagne de Jade) culmine à 3 952 mètres. Le climat de Taïwan est un climat tropical au sud et un climat subtropical humide au nord, des typhons frappent Taïwan du printemps jusqu'à l’automne. Les pluies sont fréquentes mais concentrées surtout en été.
Subdivisions de l’île de Taïwan
Article détaillé : Subdivisions de Taïwan.Depuis le 12 octobre 2002, l’île de Taïwan est divisée en 17 villes, 6 comtés, et 2 territoires administrés directement par le gouvernement central (îles de Matsu et Jinmen).
Villes
- Au nord : Taipei, Keelung, Taoyuan, Hsinchu, Miaoli
- Au nord-est : Yilan
- Au centre : Taichung, Changhua, Yunlin, Nantou
- Au sud : Chiayi, Tainan, Kaohsiung, Pingtung,
- À l’est : Hualien, Taitung
Démographie
Article détaillé : Démographie de Taïwan.Taïwan compte 22 920 946 d'habitants en 2008[4]
La population taïwanaise est constituée de 98 % de Chinois Han et de 2 % d’Austronésiens encore appelés « aborigènes ».
Le peuplement de l’île s’est opéré en trois phases principales :
- Les Austronésiens arrivent à Taïwan il y a 6 000 ans par vagues successives depuis les plaines côtières de la Chine du Sud.
- Immigration d’habitants du Fujian, vers le XVIIe siècle.
- XXe siècle : arrivée de près de deux millions de Chinois vers 1945–1949.
Langues
Le statut revendiqué de « République de Chine » a imposé le mandarin comme langue officielle, aux dépens de la langue d’usage traditionnelle amenée par le peuplement majoritairement venu de la province de Fou-Kien (Fujian) qui a refoulé l’ancien peuplement aborigène vers les hautes terres au centre de l’île.
Religion
Article connexe : Christianisme à Taïwan.Statut actuel de Taïwan
Article détaillé : Statut de Taïwan.La République de Chine (Taïwan) administre de facto l’île depuis 1949. La constitution de Taïwan précise pourtant qu’elle est le seul gouvernement légal de la Chine (Taïwan et Chine continentale). Depuis les années 1990, Taïwan ne réclame plus dans les faits la souveraineté sur le continent.[5].
Dans les faits, Taïwan se comporte comme un État indépendant, sans que l’indépendance n'ait jamais été officiellement proclamée. Sujet politique par excellence, les différents partis (coalition pan-bleue, coalition pan-verte et d'autres partis) de l’île se définissent sur cette question.
La République populaire de Chine - qui administre la totalité de la Chine continentale depuis 1949 - considère Taïwan comme un état autonome mais lui étant lié dans le cadre de la politique d’une seule Chine. De nombreux pays reconnaissent sa politique de réunification, notamment compte tenu de son poids économique et des pressions incessantes exercées dans l’objectif d’isoler la démocratie taïwanaise, allant par exemple jusqu’à l’exclusion de l’Organisation Mondiale de la Santé, ce qui a été particulièrement problématique durant l'épidémie de SRAS en 2003[6][7].
Le 23 juillet 2007, Taïwan a demandé à adhérer à l’Organisation des Nations unies en tant qu’État indépendant sous le nom de Taïwan et non sous la dénomination République de Chine. L’adhésion a été refusée par l’ONU au nom du principe d’une seule Chine qui est appliqué depuis 1971 lors du remplacement au siège de membre permanent de la République de Chine (Taïwan) par la République populaire de Chine (la Chine continentale). Par ailleurs, un référendum national concernant l'adhésion à l'ONU a été organisé en mars 2008 en même temps que l'élection présidentielle ; environ 95 % des votants étaient favorable à une adhésion à l'ONU, que ce soit sous le nom de Taïwan ou sous tout autre nom qui conviendrait aux instances internationales[8], mais ce référendum fut cependant un échec, du fait d'une trop faible participation : seulement 35,8 % de votants alors qu'il aurait fallu un minimum de 50 % de votants pour que le référendum soit considéré comme valide.
Taïwan entretient des relations diplomatiques avec seulement 23 États. Cependant, en pratique, la plupart des pays ont des relations diplomatiques officieuses avec Taïwan par le biais de bureaux de représentation faisant office de consulats.
Politique
Articles détaillés : Politique de Taïwan et République de Chine (Taïwan).Armée
Article détaillé : Forces armées de la République de Chine.Économie
Article détaillé : Liste d’entreprises de Taïwan.Taïwan fait partie du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (APEC).
La monnaie en vigueur de la République de Chine est le dollar taïwanais (NT$ pour New Taiwan Dollar). Taïwan est aujourd'hui le premier investisseur en Chine. Ses entreprises, comme Acer Incorporated, sont à l'origine de plus de 500.000 emplois.Le peuplement chinois a fondé une économie rurale classique à la chinoise, rizicole et maraîchère, complétée par des pêcheries. L’industrialisation s’est effectuée avec l’occupation japonaise d’environ un demi-siècle qui, après 1945, a laissé une infrastructure industrielle et intellectuelle. L’essor économique de Taïwan fut lancé par une réforme agraire réussie et une aide généreuse des États-Unis au refuge des « nationalistes » chinois de Tchang Kaï-chek.
Cette réforme agraire réussie et cette aide économique généreuse ont permis à la paysannerie de devenir de petits propriétaires, de s’enrichir et de constituer un marché interne assez volumineux qui a lancé une industrie légère de transformation pour satisfaire la demande solvable intérieure en biens de consommation et en biens d’équipement et ensuite se tourner vers l’exportation des produits de première nécessité et des machines aratoires motorisées légères d’abord et lourdes ensuite. Cette paysannerie enrichie donna naissance à des petites et moyennes entreprises qui constituent un réseau enchevêtré de sous-contractants en contractants se propageant avec finalement assez peu de grandes entreprises comme « Evergreen ».
Codes relatifs à Taïwan
Taïwan (République de Chine) a pour codes :
- selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques : RC,
- selon la norme ISO 3166-1 alpha-3 (liste des codes pays) : TWN
- selon la norme ISO 3166-1 (liste des codes pays), code alpha-2 : TW
- selon la liste des codes pays du CIO : TPE
- selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, alpha-3 : TWN
- selon la liste des codes pays utilisés par l’OTAN, code alpha-2 : TW
- selon la liste des préfixes OACI d’immatriculation des aéronefs : B
- selon la liste des Internet TLD (Top level domain) : .tw
Références et notes
- ↑ (fr)Chen Shui-Bian et le salut américain
- ↑ Voir page 441 in Cities of the world: world regional urban development, Stanley D. Brunn, Jack F. Williams & Donald J. Zeigler, Rowman & Littlefield, 2003
- ↑ Voir page 56 in Colonialism and nationalism in Asian cinema, Wimal Dissanayake, Indiana University Press, 1994
- ↑ National Statistics
- ↑ J.P. Cabestan, « Recrudescence de tension « d’État à État » dans le détroit de Formose La nouvelle approche taïwanaise de ses relations avec la Chine populaire et ses répercussions » [lire en ligne]
- ↑ http://www.nature.com/nature/journal/v422/n6933/full/422652a.html
- ↑ http://www.nytimes.com/2003/05/16/opinion/16iht-edchien_ed3_.html
- ↑ Taïwan UN membership referendum [lire en ligne]
Bibliographie
Thanh H. Vuong, Stratégies technico-commerciales asiatiques, dans Études Internationales, Vol. XXII, no 3, p. 551-575, septembre 1991.
Thanh H. Vuong & Jorge Virchez, Communauté Économique de l’Asie Pacifique. Essai d’anthropologie économique et de géographie politique, Presses Inter Universitaires, Cap Rouge, QC, 2004
Voir aussi
Articles connexes
- la République de Chine (Taïwan) (Chine nationaliste, Taïwan)
- Comté de Taipei
- Politique de Taïwan
Liens externes
- Médias
- Taiwan.info
- Conseils aux voyageurs du ministère des affaires étrangères français
- Radio Taiwan Internationale en français
- Taiwan Mag, Portail francophone de Taiwan
- Taipei Times
- eTaiwannews
- http://taipics.com/, une galerie historique.
- Blog
- Portail de Taïwan
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