Troène commun

Troène commun
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 Troène (inflorescence)
Troène (inflorescence)
Classification classique
Règne Plantae
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Ordre Scrophulariales
Famille Oleaceae
Genre Ligustrum
Nom binominal
Ligustrum vulgare
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Lamiales
Famille Oleaceae
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Le troène commun (Ligustrum vulgare) est un arbuste à feuillage semi-caduc de la famille des Oléacées. Il est très employé pour faire des haies, en raison de sa rusticité, et du fait qu'il supporte très bien des tailles répétées plusieurs fois par an.

Son pollen peut être allergène pour certaines personnes qui y sont sensibles. Son fruit est toxique.

Le troène commun est l'espèce-hôte du Sphynx du troène Sphinx ligustri.

Sommaire

Description

Floraison d'un troène non taillé
Forme pyramidale de l'inflorescence
Fleurs
Pétiole et Nectar extra-floral (flèches noires)
Les baies du troène sont toxiques, mais elles n'apparaissent pas sur le troène taillé qui ne fleurit pas
  • Les feuilles (2 à 8 cm. de longueur) sont de couleur verte, plutôt foncée, et coriaces. Elles sont simples, ovales à nervure centrale très nettement apparente, elliptiques et pointues. Elles sont à bords lisses et à disposition opposée. Le feuillage est caduc, à semi-persistant, suivant les températures hivernales. Les feuilles sont toxiques ou répulsives pour de nombreuses espèces. Elles sont attachées aux rameaux par un court pétiole parfois rougeâtre
  • Les fleurs sont petites et blanches, hermaphrodites, très parfumées (arôme contenant du triméthylamine) et mellifères. La corolle comporte un long tube blanc dépassant le calice, à quatre lobes étalés, ovales, concaves ; les étamines sont incluses.
    Elles sont disposées en panicules terminales denses produisant des grappes de petits fruits. Elles apparaissent en juin.
  • Les fruits sont noirs bleuté (mûrs en octobre). Chaque fruit contient un suc très amer et renferme le plus souvent quatre semences (plates d'un côté et relevées en bosse de l'autre) au goût très désagréable.

Le troène ne fleurit pas ou très peu s'il est taillé. Il semble que les jardiniers aient sélectionné des troènes perdant moins leurs feuilles ; on disait au XVIIIe siècle de lui « ses feuilles sont toutes les dernières à tomber, & que souvent elles restent sur l'arbrisseau pendant tout l'hiver, lorsqu'il n'est pas rigoureux»
L'écorce ancienne est unie et brun-cendré, ou peut être marquée de lenticelles blanchâtres quand elle est plus jeune.

Il forme des buissons (jusqu'à 5 m. de hauteur) dont la cime s'arrondit avec l'âge, s'il n'est pas taillé.

Cultivars ;

  • Ligustrum vulgare 'Aureum' (à feuilles jaunes).
  • Ligustrum vulgare 'Buxifolium' (à petites feuilles ovales ne dépassant pas 2.5 cm. de longueur) ;
  • Ligustrum vulgare 'Cheyenne' (tolérant au froid, sélectionné en Amérique du Nord) ;
  • Ligustrum vulgare 'Insulense' (feuilles longues en forme de flèches, de 5 à 11 cm. de longueur et 1 à 2.5 cm. de largeur) ;
  • Ligustrum vulgare 'Leucocarpum' (à fruits gris-blanc) ;
  • Ligustrum vulgare 'Lodense' (en buisson très dense) ;
  • Ligustrum vulgare 'Pyramidale'  ;
  • Ligustrum vulgare 'Xanthocarpum' (baies jaunes)...

Répartition géographique

Parmi la cinquantaine d'espèces de troènes, celle du troène commun est la seule à pousser spontanément en Europe. On la trouve aussi en Afrique du Nord.

Risque de confusion

Le troène commun est différent de celui, de plus en plus employé pour la constitution de haies (Ligustrum ovalifolium), qui est originaire du Japon. Il s'en distingue notamment par la pilosité de ses jeunes pousses, ses feuilles lancéolées, caduques, à semi persistantes.

Habitat

Il est répandu dans toute l'Europe, spontané ou issu de plantation. On le rencontre par exemple presque partout en France jusqu'à 1 200m. Le troène supporte la mi-ombre, mais s'épanouit et fleurit le mieux dans les zones ensoleillées (essence héliophile): lisière, forêts claires, clairières les haies, landes non acides ou prairies, sur des sols plutôt frais, humides, sans être engorgés.
Il semble plutôt préférer les terrains calcaires et riches. Il supporte bien le froid (- 17 °C en moyenne)

Utilisation

Il est aujourd'hui, et depuis plusieurs siècles, surtout employé pour la conception de haies faciles à tailler, en particulier le « troëne toujours verd » :

«  Quoique cet arbrisseau soit originaire d'Italie, il est cependant aussi robuste que l'espece commune. On le qualifie toujours verd, parce que ses feuilles ont un peu plus de tenue, & qu'il faut un hiver très rigoureux pour les faire tomber. Mais ce n'est pas là ce qui constitue la seule différence de ce troëne avec le commun; il fait un plus grand arbre qui s'éleve à 15 ou 18 piés. Ses feuilles sont plus larges & d'un verd plus foncé; ses grappes de fleurs sont plus grandes & d'une blancheur plus parfaite, & ses baies sont plus grosses & d'un noir plus luisant. Quand on ne cultiveroit pas ce troêne pour l'agrément qu'il a de plus, il seroit toujours fort utile de le multiplier pour son bois qui fourniroit plus de ressources[1] »

Ses rameaux flexibles étaient ou sont encore utilisés par les vanniers.

Son bois homogène, blanc, dur, souple et relativement durable est utilisé en tournerie.

Son écorce a servi à produire des colorants (teinture jaune). De son fruit on tirait une couleur noire ou une encre violacée, qui a servi de colorant pour foncer le vin. « On en fait une couleur noire & un bleu turquin dont les Teinturiers se servent, & surtout les enlumineurs d'estampes; on en peut faire d'assez bonne encre, & les frélateurs les emploient quelquefois pour donner de la couleur au vin, mais fort aux dépens du goût » .

On a dans le passé « fait aussi quelque usage en médecine de la feuille & de la fleur de cet arbrisseau, qui sont détersives, astringentes & antiseptiques ».

Le bois du troène a été employé pour faire des perches de vigne (« & on en trouve souvent de huit & dix piés de longueur »). On en a fait du charbon de bois utilisé pour faire de la poudre à canon

Les tailles fraîches de jeunes rameaux peuvent être utilisées en BRF (Bois raméal fragmenté)

Usage médicinal ancien :

«  Troene, (Mat. méd.) on ne fait point, ou on fait très - rarement usage du troëne intérieurement; cependant quelques auteurs recommandent le suc des feuilles & des fleurs jusqu'à la dose de quatre onces, & la décoction jusqu'à six ou huit contre le crachement de sang ; les hémorrhagies & les fleurs blanches. On les emploie très - utilement à l'extérieur en gargarisme dans les ulcères de la bouche, inflammations & excoriations de la luette, de même que dans le relâchement & la chûte de cette dernière partie. On s'en sert aussi dans les aphtes ou ulcères de la gorge, ou dans les ulcères des gencives. Geoffroy, Mat. méd[2]. »

Toxicité

Les fruits (petites baies de 0,5 à 0,8 cm.) sont toxiques pour l'Homme (toxine non identifiée). L'ingestion de douze baies suffit à provoquer des troubles digestifs (irritation gastrique), des vomissements et une diarrhée[3]. Des ouvrages anciens ont signalé un décès.
La gastro-entérite résultant de l'ingestion peut persister 48 à 72 heures[4].

La littérature cite[5] un cas de moutons mortellement empoisonnés après avoir mangé des branches coupées provenant d'une espèce de troène apparentée (Ligustrum ovalifolium) plantée dans une haie.

Les baies persistent tout ou partie de l'hiver, voire jusqu'à l'été suivant pour certains fruits déshydratés qui ne tombent qu'après ce délai.
Le pollen est allergisant chez certaines personnes, mais, son poids le faisant souvent tomber sur les feuilles sous-jacentes, ou au sol, quand il n'a pas été récolté par les insectes, il n'a pas tendance à se répandre. Les syrphes apprécient particulièrement le pollen ou le nectar du troène.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

http://www.lesarbres.fr/fiche-troene.php

Bibliographie

Notes et références

  1. L'Encyclopédie (de Diderot et D'Alembert) l'article en ligne
  2. L'Encyclopédie (Page 16/684) l'article en ligne
  3. Frohne, D., Pfander, H. J. 1983. A colour atlas of poisonous plants. Wolfe Publishing Ltd., London, England. 291 pp.
  4. Environnement-Canada, citant Frohne and Pfander 1983, Lampe and McCann 1985 (Lien)
  5. Reynard et Norton (1942) cité par Environnement-Canada (Lien)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Troène commun de Wikipédia en français (auteurs)

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