- Trouble somatoforme
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Les troubles somatoformes désignent la présence de symptômes physiques pouvant évoquer une affection médicale, mais qui ne peuvent s'expliquer ni par une affection médicale générale, ni par un autre trouble mental.
Sommaire
Origine et enjeux théoriques
Le terme d'hystérie vient du médecin grec Hippocrate, qui inventa ce mot pour décrire un concept qu'il apprit des Égyptiens.
L'hystérie fut par la suite étudiée par la psychanalyse, en tant que modèle de la névrose ; cette approche en distingua les affections psychosomatiques, qui elles ne répondent pas à une organisation névrotique.
Classifications
Le terme d'hystérie n'est plus utilisé au sein de la psychiatrie, puisqu'il implique une théorie qui n'est pas la sienne. En revanche, le trouble somatoforme trouve une place différente dans les différentes classifications psychopathologiques.
Dans la Classification Internationale des Maladies (CIM), le trouble somatoforme est trouble mental dans la catégorie des troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes. Il est donc mis en parallèle avec d'autres troubles mentaux, notamment le trouble obsessionnel-compulsif : la CIM reste donc proche de la psychanalyse qui pense l' hystérie et la névrose obsessionnelle comme organisations névrotiques.
Dans le DSM-IV, le trouble somatoforme est à la fois un trouble en tant que tel, et une catégorie à part, complètement différenciée de troubles de l'anxiété.
Clinique
On retrouve dans les troubles somatoformes les troubles somatisation, les troubles de conversion, les troubles douloureux, l'hypocondrie et la peur d'une dysmorphie corporelle (ou dysmorphophobie).
- Le trouble somatisation : antécédents de plaintes somatiques débutant vers l'âge de 30 ans. Les symptômes surviennent à n'importe quel moment et ne sont jamais produits intentionnellement. Il y a des symptômes douloureux (tête, dos, articulations, extrémités, poitrine, rapports sexuels...), symptômes gastro-intestinaux, symptômes sexuels autre que la douleur et des symptômes pseudoneurologiques.
- Les troubles de conversion: un ou plusieurs symptômes ou déficits touchant la motricité volontaire ou des fonctions sensitives ou sensorielles suggérant une affection neurologique ou médicale générale. Il y a des facteurs psychologiques associés aux symptômes ou aux déficits (conflits ou autres facteurs de stress). Ils ne sont pas produits intentionnellement.
- Les troubles douloureux: douleur dans une ou plusieurs localisations anatomiques, d'intensité suffisante pour justifier un examen clinique. Non intentionnels.
- l'hypochondrie: Crainte d'être atteint d'une maladie grave fondée sur l'interprétation erronée par le sujet de symptômes physiques. C'est une préoccupation persistante non délirante et ce malgré un bilan médical rassurant.
- La dysmorphophobie: préoccupation concernant un défaut imaginaire de l'apparence ou préoccupation manifestement démesurée d'un léger défaut.
Tous ces troubles peuvent être à l'origine d'une grande souffrance et entraîner un nomadisme médical pouvant aller jusqu'à l'intervention chirurgicale.
Bibliographie
- Prof. Pascal Cathébras: "Troubles fonctionnels et somatisations. Comment aborder les symptômes médicalement inexpliqués.", Masson, 2006, ISBN 2294016521
Catégorie :- Troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress et troubles somatoformes
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