- Traduttore, traditore
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« Mais que dirai-je d’aucuns, vraiment mieux dignes d’être appelés traditeurs que traducteurs ? vu qu’ils trahissent ceux qu’ils entreprennent exposer, les frustrant de leur gloire… »
— Joachim du Bellay, Défense et illustration de la langue française, chapitre VI
Traduttore, traditore (« Traduire, c’est trahir », ou littéralement, « traducteur, traître ») est une expression italienne. Cette expression est une paronomase qui joue sur la ressemblance des deux mots et elle est souvent utilisée dans d’autres langues, en raison de sa concision et de ce jeu de mots.
Le fait de comparer un traducteur à un traître signifie que la traduction d’un texte d’une langue dans une autre ne peut jamais respecter parfaitement le texte de l’œuvre originale. Beaucoup de polyglottes préfèrent lire une œuvre en version originale car ils veulent la découvrir telle qu’elle a été créée par l’auteur. Dans un cas extrême, traduire un poème en le modifiant pour garder les rimes altère singulièrement l’œuvre du poète. Le linguiste français Georges Mounin a beaucoup travaillé sur les « problèmes théoriques de la traduction ». Toutefois, certains traducteurs ont réussi à rendre leur traduction au moins aussi bonne que le texte original ; ce qui est notamment le cas de Charles Baudelaire avec les œuvres d’Edgar Allan Poe.
Certaines œuvres classiques (principalement en latin) sont publiées dans des éditions bilingues, offrant l’avantage de pouvoir comparer le texte original et la traduction placée en regard. C’est aussi souvent le cas du Coran et parfois de certains recueils de poésie.
Le traducteur Pierre Leyris (qui a entre autres traduit l’œuvre d’Herman Melville) répond à cette critique en affirmant : « Traduire, c’est avoir l’honnêteté de s’en tenir à une imperfection allusive »[1].
Notes et références
- Le Monde, 12 juillet 1974. Interview dans
Wikimedia Foundation. 2010.