- Toucher (sens)
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Toucher
Le toucher, aussi appelé tact ou taction, est l'un des cinq sens de l'homme ou de l'animal, essentiel pour la survie et le développement des êtres vivants, l'exploration, la reconnaissance, la découverte de l'environnement, la locomotion ou la marche, la préhension des objets et la nutrition, la recherche de l'exposition solaire ou la quête d'un espace agréable, les contacts sociaux, la sexualité...
Il existe avec des variantes dans tout le règne animal et, beaucoup moins observables du fait de l'immobilité apparente, végétale. Notons que certains végétaux ont également des réactions tactiles avec des temps de réponses suffisamment courts pour être observables. Le toucher se confond aussi avec le contact impliquant au moins un être vivant.On a récemment montré la complexité du toucher. Il ne s'agit pas d'un sens indépendant des autres. Le sens haptique permet notamment chez l'homme, de mieux connecter la vision et l'audition, et peut même significativement faciliter l'apprentissage de la lecture chez l'adulte[1].
Fait trivial souvent oublié, se toucher ou se faire toucher de façon positive est crucial pour la survie de l'homme. Toucher les objets et les autres êtres vivants favorisent l'apprentissage chez l'enfant, jusqu'à faciliter l'apprentissage de la lecture chez l'enfant qui s'initie à la lecture, comme chez l'adulte apprenant une langue étrangère. Enfin, il existe un nombre gigantesque de thérapies impliquant le sens du toucher.
Sommaire
Présentation
Le toucher fournit des informations par contact de la peau avec la surface des corps solides et accessoirement par exposition aux fluides (eau, air, etc). Une bonne partie de ces informations sont spécifiques : la température, ou la consistance ne pourraient être connues autrement.
C'est dans les différentes structures plus ou moins spécialisées de la peau qu'il faut chercher les prémisses des différentes informations élaborées par le système nerveux.
Le toucher dans sa dépendance à la peau est le sens le moins vulnérable : quand la vue ou l'ouïe sont altérées, le tact permet encore une interaction fine avec le monde environnant. Il est donc exploité par les amblyopes qui utilisent en particulier l'extrême sensibilité des doigts pour s'informer et améliorer leur communication. L'accès aux textes par le braille est l'application majeure de ce potentiel.
En considérant la peau comme l'organe le plus important du corps, du moins par son étendue, et connaissant la densité du réseau nerveux de l'épiderme, il est compréhensible que le toucher permette les sensations les plus fortes, agréables ou douloureuses et qu'il constitue un générateur non seulement de plaisirs d'une grande variété, mais aussi de sentiments parmi les plus profonds :
« C’est par la peau principalement que nous sommes devenus des êtres aimants. »— Harlow, The maternal affectional system of rhesus monkeys
« Les mains sur la peau touchent l'âme à vif. »« La caresse recrée l'être qu'elle caresse. »« Faites les gestes, et les sentiments entreront dans le cœur. »— Confucius Le potentiel érogène du toucher lui confère une place centrale dans la vie des êtres humains : il est à l'origine de relations d'attachement et permet des échanges sélectifs avec d'autres personnes. Des expériences sur de jeunes singes, et même sur des rats ont montré le rôle vital des caresses dans l'équilibre psychique et même physique.
« D’autres expérimentateurs s’intéressant aux rats ont montré que les animaux caressés sont détendus, calmes, souples, confiants et même audacieux, leur apprentissage est meilleur, leur croissance plus rapide, leur résistance aux affections plus grande, leur cerveau plus lourd. Par contre, les rats recevant les soins minimaux dans la stricte indifférence sont tendus, agités, craintifs et agressifs. »— Dr Gérard Leleu, Le Traité des caresses
Son rôle est considérable dans l'expérience et l'expression de la tendresse, les échanges amoureux et dans les rapports sexuels (étreintes, baisers, caresses buccales, caresses manuelles, frottements, etc.), ces échanges présentant une grande variété selon les cultures. De Chamfort présente ainsi l'amour comme « l'échange de deux fantaisies et le contact de deux épidermes ».
La place occupée par le toucher est investie par de nombreuses pratiques ou techniques visant l'épanouissement des individus ou la disparition de troubles ou pathologies diverses. La plus répandue de ces pratiques est le massage, appliquée par exemple aux prématurés.
Voir aussi
Bibliographie
- Le toucher, un art de la relation, Christian Hiéronimus, éditions Le Souffle d'Or, 2003
- La sensualité du toucher, Christian Hiéronimus, éditions Le Souffle d'Or, 2005
- La puissance du toucher, Marie-Claire Zimbacca, éditions du Dauphin, 2005, ISBN 978-2-7163-1305-6
- La main, le cerveau et le toucher. Apprendre neurocognitive du sens haptique et des apprentissages. Gentaz, E. (2009). Paris : Dunod
- Les bienfaits du toucher, Tiffany Field, Payot, Paris, 2001, 235 pages. Traduction par Françoise Bouillot de Touch, Massachusetts Institute of Technology, 2001. ISBN 2-228-89707-8
Articles connexes
Notes et références
- ↑ E. Learning of arbitrary association betwenn visual and auditory novel stimuli in adults : the « bond effect » of haptic exploration. PloS One. Fredembach, B., Boisferon, A. et Gentaz ; étude publiée le 16 mars 2009 par l'équipe d'Édouard Gentaz, du CNRS (laboratoire de Psychologie et Neurocognition de Grenoble ; CNRS/Université Pierre Mendès France de Grenoble)
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