Ticken Jah Fakoli

Ticken Jah Fakoli

Tiken Jah Fakoly

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Tiken Jah Fakoly
Tiken Jah Fakoly.jpg
Tiken Jah Fakoly à la Fête de l'Humanité (2005)

Nom Doumbia Moussa Fakoly
Naissance 23 juin 1968 (41 ans)
Odienné, Côte d'Ivoire
Genre(s) Reggae
Années actives Depuis 1987
Site Web tikenjah.net

Tiken Jah Fakoly, de son vrai nom Doumbia Moussa Fakoly, est un chanteur de reggae ivoirien.

Sommaire

Carrière

Doumbia Moussa Fakoly est né le 23 juin 1968 à Odienné au nord-ouest de la Côte d'Ivoire. Issu d'une famille de forgerons, Fakoly découvre assez tôt la musique reggae et monte son premier groupe, Djelys, en 1987. Il réussit peu à peu à se faire connaître au niveau régional puis national avec ses concerts.

Très concerné par l'évolution sociale et politique de son pays, Tiken Jah écrit des textes incisifs sur la situation électorale qui fait suite à la disparition d'Houphouët-Boigny en 1993, ce qui lui valut une grande popularité au sein de la jeunesse.

En 1998, il monte pour la première fois sur scène en Europe, à Paris.

Depuis 2003, Tiken Jah Fakoly vit exilé au Mali suite à des menaces de mort[1].

Il obtient la Victoire de la musique en 2003 dans la catégorie album Reggae/Ragga/World pour l'album Françafrique.

En 2002 et 2005 il chante lors de la Fête de l'Humanité. Lors de l'édition 2008, 50 000 personnes l'ont suivi sur la grande scène du parc de La Courneuve.

Lors d'un festival de rap à Dakar, Sénégal en décembre 2007, Fakoly demande entre autres au président Wade de « quitter le pouvoir s'il aime le Sénégal », il parle aussi du danger que coure le pays. Fakoly est déclaré « persona non grata » au Sénégal suite à ces déclarations jugées « fracassantes, insolentes et discourtoises » par le gouvernement sénégalais. Un arrêté d'entrée et de sortie du territoire sénégalais a été pris par le ministre de l'Intérieur. Fakoly quitte le pays le lendemain[2].

En juillet 2008, il joue au festival Solidays, aux Francofolies de La Rochelle, ainsi qu'au festival Emmaüs de Pau (18000 personnes). En juillet, il va au Paleo Festival de Nyon puis revient au Festival du Bout du Monde en août.

Tiken Jah a financé deux établissements scolaires dont le premier fut inauguré a Touroni, Cote d'Ivoire, en Décembre 2008. Les photos sont disponibles sur le site "Un concert, une Ecole".

Pour sa tournée Afrique 2009, parrainée par Cheick Modibo Diarra -Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO-, Tiken a l'ambition de reverser l'ensemble des revenus issus de la billetterie au bénéfice de la construction d'écoles. La tournée, prévue pour une premiere partie dans sept pays d'Afrique francophone, devrait etre financée grace au soutien de grandes marques internationales et locales.

A cette occasion, Tiken Jah Fakoly a créé un site Internet ecole-fakoly.com qui contient tous les détails de la tournée.

Engagement politique des chansons

Tiken Jah Fakoly au festival Africajarc, à Cajarc (46), le 26 juillet 2008.
Tiken Jah Fakoly au festival Terres de Son, au Château de Candé à Monts (37), le 13 juillet 2008.

Tiken Jah Fakoly joue une musique pour « éveiller les consciences ». Les paroles de ses chansons parlent de beaucoup d'injustices que subit la population de son pays d'origine, mais aussi et surtout du peuple africain. Par « musique qui éveille les consciences », Tiken Jah Fakoly explique que les peuples qui vivent sous l'oppression sont des humains au même titre que les autres, qu'ils ont les mêmes droits que tout être humain et qu'ils ont leurs cultures et leurs valeurs. Sa musique est engagée contre la mainmise que l'Occident, particulièrement la France, a sur les richesses d'une grande partie de l'Afrique, notamment au Gabon, au Congo, une oppression également politique qui se traduit par le contrôle des chefs d'États africains via les lobby français qui, quitte à provoquer des guerres, se démènent pour leurs intérêts.[réf. nécessaire]

Il est pour l'annulation de la dette des pays africains, et s'est rapproché du mouvement altermondialiste[3]. Il s'est impliqué dans les manifestations anti-G8. Fakoly est un des auteurs de l'album Drop the Debt (2003), au profit de l'organisation altermondialiste ATTAC et African Consciences.

Tiken Jah Fakoly dénonce le colonialisme et la néo-colonisation [4]:

«  Après l'abolition de l'esclavage
Ils ont créé la colonisation
Lorsque l'on a trouvé la solution,
Ils ont créé la coopération
Comme on dénonce cette situation.
Ils ont créé la mondialisation.
Et sans expliquer la mondialisation,
C'est Babylone qui nous exploite »

Il est également sensible au problème des ventes d'armes à l'Afrique, du pillage de ses richesses et des soutiens occidentaux à la dictature[5]:

«  La politique France Africa
C'est du blaguer tuer
[...]
Ils nous vendent des armes
Pendant que nous nous battons,
Ils pillent nos richesses
Et se disent être surpris de voir l'Afrique toujours en guerre.
Ils ont brûlé le Congo
Enflammé l'Angola.
Ils ont ruiné le Gabon
Ils ont brûlé Kinshasa
[...]
Ils cautionnent la dictature
Tout ça pour nous affamer. »

L'expression "blaguer tuer" signifie, selon l'auteur : « On nous blague veut dire qu'on fait comme si on nous aimait et pourtant d'un autre côté on nous massacre, on nous tue. Par exemple l'armée française, venue soi-disant pour protéger la communauté internationale, est en Côte d'Ivoire simplement pour protéger les intérêts français »[6].

Le thème de Babylone, qui, dans la culture reggae et rastafari, désigne l'occident matérialiste, est également un thème récurrent des chansons de Tiken Jah Fakoly[7] :

«  Dans ce monde où le système a rendu le pauvre impuissant et muet
Oui partout dans ce monde, la loi décidée par les hors-la-loi
Ce monde de capital où la moralité n'est plus capitale
[...] Je suis fatigué, oh mon dieu
Délivre tes enfants des mains de Babylone »

Fakoly dénonce aussi les hommes politiques d'Afrique « complices de Babylone pour nous arnaquer »[8].

Le chanteur est aussi préoccupé par les régimes africains corrompus : dans la chanson Le balayeur balayé, il est fait référence au putsch militaire en Côte d’Ivoire du général Robert Gueï, qui déclarait : « Nous sommes venus balayer la maison ». Gueï fut chassé par des manifestations en 2000, après son refus de reconnaître la victoire électorale de son adversaire Laurent Gbagbo. Cependant, il s'est distancié de Gbagbo peu après. En résulte des menaces sérieuses, causes de son exil au Mali : certains de ses proches ont été assassinés par des partisans de Gbagbo[1].

D'autres chansons comme On a tout compris évoquent aussi la corruption et l'exploitation de la population par les hommes politiques en Afrique.

Discographie

Filmographie

"Plus jamais ça" réalisé par John Gabriel Biggs

Participation

  • 2006 : African rebel music
  • 2005 : Africa Live
  • Il chante avec Dub Incorporation sur le morceau Life de leur album Diversité.
  • Il chante avec Bernard Lavilliers sur le morceau Question de peau.
  • Il chante avec Steel Pulse sur le morceau African Holocaust (2004) de l'album du même nom.
  • Il chante avec Amadou & Mariam ainsi que Manu Chao sur le morceau Politic amagni (2005) de l'album Dimanche à Bamako.
  • Il chante avec Riké sur le morceau Réveillez-vous.
  • Il chante avec Pierpoljak sur le morceau Si Si de l'album Je blesserai personne.
  • Il participe à l'album Electric griot land (2006) de Ba Cissoko.
  • Il chante avec Idir sur le morceau Africa Taferka de l'album La France des couleurs.
  • Il chante avec Soprano sur le morceau Ouvrez les frontières.
  • Il chante avec Akon sur le morceau Soldiers.
  • Il chante avec Chalhoub Jaafar sur le morceau le descendant de Fakoly.
  • Il chante avec Mokobé, Manu Chao, Amadou & Mariam, Fou Malade sur le morceau Politique de l'album Mon Afrique (2007).

Engagement en faveur de l'éducation

Tiken Jah Fakoly a lancé en 2009 une campagne intitulée « Un concert une école ». Il a financé la construction d’une école dans le village de Touroni, situé à 30 Km d’Odienné dans sa région natale. Au cours de l’année, le chanteur va donner des concerts dans différentes capitales africaines et les bénéfices serviront à financer la construction d’écoles au Mali, Niger, Sénégal, Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Guinée Conakry. Considérant que « l’école est la base du développement surtout pour les jeunes filles », il préconise de « donner les mêmes chances à tout le monde, à tous les enfants »[9]. Cette campagne est parrainé par Cheick Modibo Diarra[10].

Notes

  1. a  et b L'Humanité du 4 août 2005.
  2. Sénégal: Tiken Jah Fakoly "interdit d'entrée et de sortie" après ses propos sur la situation politique du pays, APS, 13 décembre 2007.
  3. Biographie sur RFI Musique [1]
  4. Extrait de la chanson Y'en a marre, album Françafrique
  5. Extrait de la chanson Françafrique (album), album Françafrique
  6. Cité d'ans L'Essor : quotidien national d'information du Mali, n°14886 du - 2003-01-28[2]
  7. Extrait de la chanson Délivrance, album Françafrique
  8. dans la chanson On a tout compris, album Françafrique
  9. Kassim traoré, Tiken Jah Fakoly à l’inauguration de l’école de Touroni : «Il faut donner les mêmes chances à tous les enfants» , Bamako Hebdo, 21 mars 2009
  10. Site internet de l’opération Un concert, une école [3]

Liens externes

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ticken Jah Fakoli de Wikipédia en français (auteurs)

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