- Théorème de liouville (variable complexe)
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Théorème de Liouville (variable complexe)
Pour les articles homonymes, voir Théorème de Liouville.En analyse complexe, le théorème de Liouville est un résultat portant sur les fonctions entières (les fonctions holomorphes sur tout le plan complexe). Alors qu'il existe un grand nombre (infinité non dénombrable) de fonctions infiniment dérivables et bornées sur la droite réelle, le théorème de Liouville affirme que toute fonction entière bornée est constante.
Sommaire
Énoncé
Le théorème de Liouville s'énonce ainsi :
Théorème de Liouville — Si f est une fonction définie et holomorphe sur le plan complexe, alors f est constante dès lors qu'elle est bornée.
Ce théorème peut être amélioré:
Théorème — Si f est une fonction entière à croissance polynomiale de degré au plus k, au sens où:
alors f est une fonction polynomiale de degré inférieur ou égal à k.
DémonstrationLa démonstration proposée, relativement courte, s'appuie sur l'inégalité de Cauchy. D'autres démonstrations possibles reposent indirectement sur la formule intégrale de Cauchy[1].
- Premier énoncé
Soit une fonction entière f, qui soit bornée sur C. Dans ce cas, il existe un majorant M du module de f. L'inégalité de Cauchy s'applique à f et à tout disque de centre z et de rayon R ; elle donne:
. Si on fixe z et qu'on fait tendre R vers l'infini, il vient:
. Par conséquent, la dérivée de f est partout nulle, donc f est constante.
- Second énoncé
On suppose que la fonction entière f est à croissance polynomiale. L'inégalité de Cauchy est de nouveau appliquée au disque de centre z et de rayon R:
. À nouveau, en faisant tendre R vers l'infini, il vient:
Par intégrations successives, la fonction f est une fonction polynomiale en z et son degré est inférieur ou égal à k.
Le théorème peut être démontré en utilisant la formule intégrale de Cauchy pour montrer que la dérivée complexe de f est identiquement nulle, mais ce n'est pas ainsi que Liouville l'a démontré ; et plus tard Cauchy disputa à Liouville la paternité du résultat. L'Histoire a cependant jugé qu'il n'y avait pas là manifestation de la loi de Stigler : Cauchy aurait pu facilement le démontrer avant Liouville mais ne l'a pas fait.
Le théorème est considérablement amélioré par le petit théorème de Picard, qui énonce que toute fonction entière non bornée prend tous les nombres complexes comme valeurs, à l'exception d'au plus un point.
Applications
Théorème de d'Alembert-Gauss
Article détaillé : Théorème de d'Alembert-Gauss.Le théorème de d'Alembert-Gauss (ou encore théorème fondamental de l'algèbre) affirme que tout polynôme complexe admet une racine. Autrement dit, le corps des nombres complexes est algébriquement clos. Ce théorème peut être démontré en utilisant des outils d'analyse, et en particulier le théorème de Liouville énoncé ci-dessus, voir l'article détaillé pour la preuve.
Etude de la sphère de Riemann
En termes de surface de Riemann, le théorème peut être généralisé de la manière suivante: si M est une surface de Riemann parabolique (le plan complexe par exemple) et si N est une surface hyperbolique (un disque ouvert par exemple), alors toute fonction holomorphe f : M → N doit être constante.
Fonctions elliptiques
Article détaillé : Fonction elliptique.Il est aussi utilisé pour établir qu'une fonction elliptique sans pôles est forcément constante ; c'est d'ailleurs cela que Liouville avait primitivement établi.
Notes et références
- ↑ Voir par exemple la preuve donnée dans Rudin, p.254, quelque peu différente.
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