- Théorème de Bachet de Méziriac
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Théorème de Bachet-Bézout
Cet article parle de l'identité de Bézout et du théorème de Bézout en arithmétique. Pour le théorème de Bézout en géométrie algébrique voir Théorème de Bézout.
En mathématiques, le théorème de Bachet-Bézout ou identité de Bézout est un résultat d'arithmétique élémentaire, qui prouve l'existence de solutions à l'équation diophantienne linéaire :
d'inconnues x et y entiers relatifs et où a, b sont des coefficients entiers relatifs et où PGCD(a,b) est le plus grand commun diviseur de a et b .
Le théorème de Bézout affirme que l'équation admet des solutions si et seulement si les entiers relatifs a et b sont premiers entre eux.
La première démonstration actuellement connue de ce théorème est due à Claude-Gaspard Bachet de Méziriac ; elle figure dans la seconde édition de son ouvrage Problèmes plaisans et délectables qui se font par les nombres, parue en 1624. Cependant, le mathématicien Étienne Bézout a généralisé ce résultat, notamment aux polynômes, démonstration notablement plus difficile. Par un de ces accidents de l'histoire mathématique, très fréquents, le nom de Bézout a été attribué à tort au résultat de Bachet.
Sommaire
Identité de Bézout dans l'ensemble des entiers relatifs
Théorème de Bachet de Méziriac
Théorème — Étant donnés deux entiers relatifs a et b, si d est le PGCD de a et de b alors il existe deux entiers relatifs x et y tels que
En particulier, deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si et seulement s'il existe deux entiers relatifs x et y tels que
L'algorithme d'Euclide étendu, en fournissant un couple d'entiers solution de l'équation ax + by = pgcd(a,b), prouve déjà l'existence de solution à l'équation. Mais la démonstration qui suit , plus proche de celle qui sera utilisé dans les anneaux principaux, possède aussi un intérêt.
- Si a et b sont nuls, leur PGCD est nul et la propriété est vérifiée.
- On exclut ce cas dorénavant, en prenant par exemple a non nul.
- Si , on montre que le plus petit élément strictement positif de A est le plus grand commun diviseur de a et b.
- En effet est non vide (il contient la valeur absolue de a) donc contient un plus petit élément d0 = x0a + y0b. La division euclidienne de a par d0 a pour reste r qui est un entier naturel élément de A car s'écrit . C'est un entier plus petit que d0, il ne peut donc pas appartenir à , donc r est nul. Cela signifie que d0 divise a. De même, d0 divise b. Donc d0 est un diviseur commun à a et b.
- Enfin, soit d un autre diviseur commun à a et b. Comme d divise a et b, d divise x0a + y0b donc d divise d0. d0 est bien le plus grand diviseur commun de a et b et il existe deux entiers x0 et y0 tels que pgcd(a,b) = ax0 + by0.
Ce théorème ne possède en général pas de réciproque : l'existence de deux entiers tels que d = ax + by n'assure pas que d soit le PGCD de a et b. Il suffit pour s'en convaincre de remarquer, par exemple, qu'il existe deux entiers x et y tels que 2x + 3y = 5 alors que 5 n'est pas le PGCD de 2 et 3. S'il existe deux entiers x et y tels que d = ax + by, on peut seulement dire que d est un multiple du PGCD. En effet, a et b étant des multiples de leur PGCD, ax + by est un multiple du PGCD donc si d = ax + by alors d est un multiple du PGCD de a et b.
Dans le cas de l'équation ax+by = 1, il existe cependant une réciproque : l'existence de deux entiers x et y tels que ax + by = 1 assure que 1 est un multiple du PGCD de a et b. Cela ne se peut que si le PGCD de a et b est 1 donc seulement si a et b sont premiers entre eux.
Le théorème de Bachet-Bézout assure l'existence d'un couple d'entier tels que ax + by = PGCD(a,b). L'algorithme d'Euclide étendu fournit un des couples solutions, mais il en existe, en général, une infinité d'autres..
Par exemple, le plus grand diviseur commun de 12 et 42 est 6, et on peut écrire
mais aussi
- .
Si le PGCD d est non nul, à partir d'un couple solution (x0,y0), il est facile de prouver que l'on a aussi :
où k peut varier dans
Applications
Le théorème de Bachet -Bézout intervient dans de nombreux domaine de la théorie des nombres.
- Il permet de démontrer le théorème de Gauss.
- Il intervient dans la recherche d'inverse modulo b et est donc utile dans le décodage de message en cryptographie
- Il intervient dans la résolution de l'équation diophantienne ax+by = c
Généralisation
Théorème — Étant donnés des entiers relatifs a1, ..., an, si d est le PGCD de a1, ..., an alors il existe des entiers relatifs x1, ..., xn tels que
En particulier, a1, ..., an sont premiers entre eux (dans leur ensemble) si et seulement s'il existe des entiers relatifs x1, ..., xn tels que .
En d'autres termes, quand les ai ne sont pas tous nuls, le PGCD de a1, ..., an est le plus petit entier strictement positif qui peut s'écrire comme combinaison linéaire, à coefficients entiers, de a1, ..., an.
Identité de Bézout dans l'ensemble des polynômes
Article détaillé : Arithmétique des polynômes.L'identité de Bézout se généralise à l'ensemble des polynômes à une indéterminée sur un corps commutatif K
Théorème — Étant donné une famille finie de polynômes de , si Δ est un PGCD de la famille , il existe une famille de polynôme de telle que
En particulier, les polynômes sont premiers entre eux (dans leur ensemble) si et seulement s'il existe une famille de polynômes de telle que .
Extension aux anneaux principaux quelconques
L'identité de Bézout peut s'écrire non seulement dans l'anneau des nombres entiers relatifs, mais aussi dans tout autre anneau principal. C'est-à-dire, si A est un anneau principal, et a et b sont des éléments de A, et d est un plus grand diviseur commun de a et b, alors il existe des éléments x et y dans A tels que :
ax + by = d Dans un anneau principal, un PGCD de a et b est un générateur de aA + bA, l'identité de Bézout est une conséquence de cette définition.
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