- Théophano Anastaso
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Théophano ou Theophanon (en grec Θεοφανώ) est une impératrice byzantine. Sa beauté, ses mœurs et comportements scandaleux ainsi que son utilisation des poisons sont restés célèbres.
Sommaire
La mue en impératrice d'Orient
De son vrai nom, Anastaso, elle était en fait la fille d'un tavernier. Née en 941, elle se livra dès sa prime jeunesse à de honteux désordres, mais sa beauté aveugla le jeune Romain II sur son immoralité. Il tomba donc amoureux d'elle, l'épousa en 959 et lui fit changer de nom.
L'histoire de la naissance obscure de Théophanô est en tout cas la version donnée plus d'un siècle après les faits par le chroniqueur Jean Skylitzès. En réalité, portant le patronyme Kratêros, elle était plus probablement membre de cette grande famille connue dans la documentation depuis le début du IXe siècle: au moins deux personnages nommés Léon Kratêros furent stratèges des Anatoliques au IXe siècle (le premier signalé en 819), et la famille était encore connue au XIIIe siècle.
La mort de Romain
Après quatre ans de règne avec Romain II, ce dernier mourut subitement le 15 mars 963 à l'âge de 26 ans. Elle devint donc la régente de ses fils Basile et Constantin VIII avec le soutien de l'eunuque Joseph Bringas.
Nombreux sont les historiens qui n'ont pas hésité à l'accuser d'avoir empoisonné son mari, ils ont vu la vérité dans les rumeurs qui ont suivi la mort de l'empereur et qui donnaient Théphano pour la meurtrière. Toutefois, selon John Julius Norwich, il est peu concevable que Théophano assassine son mari - qu'elle aimait - deux jours après accouché de leur quatrième enfant, sa mort la mettant de fait dans une position difficile et peu sûre.
L'alliance avec Nicéphore Phocas
Afin de stabiliser le trône, elle s'allia à Nicéphore Phocas, général respecté dont le prestige, le soutien de l'armée et un coup de force dans les rues de Constantinople suffirent à lui faire accéder au pouvoir impérial. Il écarta Théophano un temps et l'envoya à la forteresse de Pétrion sur les hauteurs de la Corne d'Or. Théophano l'épousa peu après son accession au trône, le 20 septembre 963 dans l'église palatine de la Néa et il y gagna la légitimité de la lignée macédonienne.
Une nouvelle trahison
Peu après, lassée du vieux guerrier ascète et religieux, elle devint la maîtresse d'un jeune et brillant général, Jean Tzimiskès qu'elle fit revenir à Constantinople. Il complotèrent tous deux contre Nicéphore II qui est assassiné dans la nuit du 10 au 11 décembre 969.
Chute et exil
Dans ses calculs, Théophano devait épouser Jean Tzimiskès, mais ce dernier, n'éprouvant que mépris pour elle, obéit au patriarche Polyeucte qui lui intima de se repentir, de punir les meurtriers de Nicéphore II (ses subordonnés et ses amis) et de soustraire Théophano de la cour; Polyeucte invoqua pour raison officielle que Théophano avait déjà été mariée deux fois. Elle fut donc exilée sur l'île de Proti dans la mer de Marmara. Polyeucte mourut deux mois plus tard, mais Jean Ier ne la rappela jamais d'exil.
Selon Jean Skylitzès :« Plus tard elle s'échappe secrètement et se réfugie à la Grande Église. Le parakoimomène Basile l'en expulse et la relègue dans le thème des Arméniaques au monastère de Damideia que l'empereur venait de fonder non sans qu'elle eût auparavant couvert d'injures l'empereur et Basile qu'elle traita de Scythe et de barbare et dont elle martela les joues de ses poings. En même temps qu'elle on bannit sa mère Marie à Mantinée (monastère situé dans le thème des Bucellaires) »[1].
On sait que le 9 décembre 971 elle réagit depuis son exil au futur mariage d'Otton II du Saint-Empire et de Théophano Skleraina.
Retour en grâce
Après la mort de Tzimiskès en 976, ses fils reprirent le pouvoir et l'autorisèrent à revenir d'exil. Elle vécut ainsi encore plusieurs années, rétablie dans les fastes de la cour impériale.
La date de sa mort est inconnue.
Notes et références
- Jean Skylitzès Synopsis Historiôn « Jean Tzimiskès » chapitre 2
Sources
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne
- Georges Ostrogorsky, Histoire de l'État byzantin, Histoire Payot, Paris, 19963
- John Julius Norwich (trad. Dominique Peters), Histoire de Byzance (330-1453) [détail des éditions]
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- Naissance en 941
- Date de décès inconnue (Xe siècle)
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