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Théorème de Beatty
Le théorème de Beatty est un théorème d'arithmétique publié en 1926 par le mathématicien canadien Samuel Beatty qui donne une condition nécessaire et suffisante pour que deux suites pseudo-arithmétiques partitionnent .
Énoncé
Il affirme l'équivalence des deux points suivants :
- Les nombres p et q sont positifs, irrationnels et vérifient
- Les deux suites d'entiers et forment une partition de l'ensemble
Ici, la fonction E désigne la fonction partie entière. Ce résultat ne se généralise malheureusement pas : il est impossible de partitionner avec plus de trois suites pseudo-arithmétiques.
DémonstrationOn se donne p et q deux réels strictement positifs, tels que les suites P et Q forment une partition de
Le résultat devient assez intuitif si l'on introduit la densité d'une partie A de , c'est la limite - si elle existe - lorsque n tend vers de . Par exemple, l'ensemble de nombres pairs (ou l'ensemble des nombres impairs) a une densité qui est 1/2, l'ensemble des nombres premiers a comme densité 0.
On voit facilement que les ensembles où α est un réel positif ont comme densité . Les supports des suites P et Q forment une partition de , donc la somme de leurs densités vaut 1 :
De plus, p et q ne peuvent être tous les deux rationnels, car si c'est le cas , alors E(b1a2p) = E(b2a1q)( = a1a2). Or les suites P et Q n'ont aucun élément en commun. L'un des deux est irrationnels, et par suite les deux sont irrationnels (car p − 1 + q − 1 = 1)
Réciproquement, si p et q sont irrationnels et p − 1 + q − 1 = 1, montrons par l'absurde que les supports des suites P et Q sont disjoints. Soit k un entier qui s'écrit sous la forme k = E(np) = E(mq).
Par définition de la partie entière, nous avons les inégalités suivantes :
Divisons la première inégalité par p, et la seconde par q :
Sommons ces deux inégalités, on obtient :
k, n et m étant des entiers, ceci impose que k = n + m. On a forcément égalité dans les deux inégalités précédentes. Donc k = np et k = mq. Ceci est absurde car p et q sont irrationnels.
Montrons maintenant que tout entier naturel non nul est atteint par l'une des deux suites. Soit et k = E(np). k est atteint par la suite P, donc pas par la suite Q, il existe un unique entier m tel que :
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- E(mq) < k < E((m + 1)q)
En fait, l'entier E(mq) est le plus grand entier de la suite Q inférieur à k. Les applications et sont injectives car p et q sont plus grands que 1. L'intervalle contient donc m + n éléments des suites P et Q (car ces deux suites ont des supports disjoints). Il suffit de conclure en prouvant k = n + m. On a :
En additionnant il vient k - 1 < n + m < k + 1, soit k = n + m. CQFD.
Référence
- Exercices de mathématiques, oraux X-ENS. Algèbre 1. Serge Francinou, Hervé Gianella, Serge Nicolas. Éditions Cassini.
Voir aussi
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