Theodor Zwinger III

Theodor Zwinger III
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Theodor Zwinger III, fils de Johann Zwinger, né à Bâle, le 6 août 1658 et mort à Fribourg en 1724, est un médecin suisse.

Il montra dès son enfance une telle ardeur pour l'étude qu'on fut obligé de la modérer, dans la crainte qu'une trop grande application ne devînt préjudiciable à sa santé. Ayant achevé ses humanités, il fit son cours de philosophie et, en 1675, reçut le grade de maître es arts.

Se destinant à l'exercice de là médecine, il joignit à l'étude de l'art de guérir celle de toutes les sciences accessoires et fit succéder à la lecture des ouvrages des anciens celle des meilleurs écrits modernes. Riche de toutes les connaissances qu'on peut puiser dans les livres, il se rendit, en 1678, à Schaffhouse, pour y suivre les leçons d'habiles maîtres, et ensuite à Zurich, où il se perfectionna dans la connaissance de la botanique et de l'histoire naturelle, par Sa fréquentation des Gesner, des Scheuchzer, etc. De retour à Bâle en 1680, il y fut reçu docteur en médecine ; mais avant de se livrer à la pratique de son art, ii voulut encore faire un voyage pour son instruction, il visita donc une seconde fois Schaffhouse et Zurich, d'où il vint à Paris et à Strasbourg étudier l'anatomie. A son arrivée à Bâle, en 1682, il s'y plaça sur-le-champ au rang des premiers praticiens, et ses succès toujours croissants étendirent bientôt sa réputation dans toute la Suisse et une partie de l'Allemagne. Nommé professeur d'éloquence à l'académie en 1684, il permuta, trois ans après, cette chaire contre celle de physique.

Jusqu'à cette époque, l'enseignement de cette science avait été très incomplet à l'académie de Bâle. Les professeurs, manquant des instruments nécessaires pour des expériences, se bornaient à donner l'explication des principaux phénomènes de la nature, sans pouvoir appuyer leurs raisonnements d'aucune démonstration. En créant à ses frais un cabinet de physique, Zwinger rendit à sa patrie un service dont on peut apprécier l'importance par la longue suite d'illustres physiciens que l'académie de Bâle a produits dans le XVIIIe siècle. Ses devoirs comme professeur n'avaient point ralenti son zèle pour la pratique médicale ; mais les travaux continuels auxquels il était forcé de se livrer finirent par altérer sa santé. On dut craindre pour sa vie, lorsque, miné par une fièvre lente, il suspendit ses leçons. Cependant il se rétablit, malgré le pronostic de ses confrères, et au mois de septembre il fit un voyage à Vienne, moins pour y régler quelques affaires d'intérêt que pour s'éloigner de ses occupations habituelles. Précédé par sa réputation dans la capitale de l'Autriche, il y fut accueilli de la manière la plus flatteuse. L'empereur Léopold l'honora de plusieurs audiences particulières. Vers le même temps, il fut admis à la société royale de Berlin, et à l'académie des Curieux de la nature, qui l'inscrivit dans la liste de ses membres, sous le nom d'Aristote.

On lui offrit, en 1700, la première chaire de médecine de l'académie de Leyde, avec un traitement considérable. Le landgrave de Hesse-Cassel et le roi de Prusse cherchèrent à se l'attacher par des offres brillantes ; mais rien ne put le décider à quitter sa ville natale. Les honneurs qu'il avait dédaignés vinrent l'y trouver. Nommé médecin et conseiller aulique du duc de Wurtemberg et du marquis de Bade-Dourlach, il reçut les mêmes titres de plusieurs princes et de diverses villes d'Allemagne. Au mois de décembre 1703, il passa de la chaire de physique à celle d'anatomie et de botanique, qu'il remplit avec non moins de zèle. L'hiver il présidait assidûment aux dissections dans l'amphithéâtre, et l'été, suivi de ses élèves, il parcourait les montagnes de la Suisse, pour y recueillir de nouvelles plantes, dont il enrichissait le jardin de l'académie. La ville de Fribourg-en-Brisgau, affligée d'une épidémie en 1710, réclama les soins de Zwinger.

Sachant, au milieu des dangers, conserver un admirable sang-froid, il passait le jour à visiter les malades et une partie de la nuit à rédiger ses observations, et après un mois, il laissa Fribourg délivré de ce fléau. L'année suivante, il fut chargé du cours de médecine théorique et pratique. Ce fut dans l'exercice de cette place qu'il termina sa vie, le 22 avril 1724. Outre un grand nombre de thèses et d'observations, dans les Actes des Curieux de la nature et de la société de physique de Breslaw, on lui doit de nouvelles éditions, augmentées, d'un Lexique latin et allemand, Bâle, 1700, in 8, sous le nom de 'Spieser, et des Secrets de médecine de Wecker.

Ses principaux ouvrages sont :

  1. le Théâtre botanique (en allemand), Bâe, 1696, in-folio, fig ;. Zwinger y a rassemblé

toutes les plantes décrites par Gesner, Camerarius et Bauhin, en y joignant leurs propriétés médicales. L'édition publiée par son fils Friedrich Zwinger, en 1744, est beaucoup plus ample.

  1. Epitome totius medicinœ, Londres, 1701, in-8 ; Bâle, 1706, et 1738, in-8. C'est un abrégé des œuvres de Michel Ettmuller.
  2. Spécimen physicœ cclectico-experimentalis, Bâle, 1707, in-12, sous le nom de Jacques Zwinger ;
  3. Fasciculus dissertationum medicorum selectiorum, ibid.., 1710, in-8 ;
  4. Theatrumpraxeos medicœ, ibid., 1710, 1740, in-4 ;
  5. Pœdoiatreiapractica, seu Curatio morborum puerilium, ibid., 1722, 2 vol. in-8. (voir Athenœ rauricœ, p. 196-201.)

Source

« Theodor Zwinger III », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]


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