- Terre-papier
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La terre-papier résulte d’un mélange d’argile, de fibres de cellulose et d’eau. La composante principale de la terre-papier est l’argile qui peut être de la faïence, du grès ou de la porcelaine. Les fibres de cellulose proviennent des végétaux défibrés d’une pâte à papier. Cette dernière est produite en amont de la chaîne de production du papier ou se restitue par trempage et brassage du papier dans l’eau. Le mélange d’argile et de fibres se fait en présence de beaucoup d’eau pour assurer la bonne répartition des fibres. La teneur en fibres de la terre-papier est en moyenne de 3% de papier, calculée en poids de matières sèches. La présence de fibres ne modifie pas l’aspect d’un pain d’argile. L’introduction de fibres de cellulose réduit la densité de l’argile, mais également son coût par l’utilisation de vieux papiers.
Sommaire
Nomenclature
La terre-papier est connue dans le monde anglophone sous l’appellation paper clay et paperclay. En français, la terre-papier est parfois appelée argile cellulosique, argile cellulose ou encore argile papier. Elle fait partie de la famille des argiles fibrées comportant des fibres d’origine végétale, minérales et synthétiques.
Utilisation
La terre-papier est un matériau de création pour les arts plastiques, la décoration et la céramique.
Les fibres apportent de la cohésion, d’une part à l’argile humide lors de la mise en forme (tressage, drapés…), d’autre part à l’argile sèche qui perd sa friabilité. La terre-papier se conserve ainsi sans cuisson. La mise en forme est facilitée par la possibilité d’assemblage d’éléments secs. Les échanges d’eau sont rapides que ce soit pour un raffermissement de la matière sous l’effet de la chaleur ou pour un ramollissement par simple contact. La résistance à la contraction du séchage limite la formation de fissures et permet un travail sur armature ou support. La terre-papier facilite grandement la création de pièces complexes.
La terre-papier, tout comme le torchis (mélange d’argile, de sable, de fragments de végétaux et d’eau) sert à l’élaboration de cloisons dans le bâtiment. Elle devient matériau de recouvrement sur toute surface poreuse et peut recevoir des pigments, des peintures et des patines.
Le céramiste procède à la cuisson de la terre-papier à une température analogue à celle de l’argile de base utilisée. Les fibres se consument à la cuisson et laissent une structure micro-poreuse qui résiste aux chocs thermiques permettant les cuissons rapides, primitives ou raku. La mono-cuisson est une alternative pour la terre-papier qui peut être émaillée sans cuisson de biscuit préalable. Toutes les techniques de décoration céramique sont applicables à la terre-papier.
Bibliographie
- Liliane Tardio-Brise, La terre-papier ; techniques et création. Paris, Éditions Eyrolles. Collection Le Geste et l’outil.
Liens externes
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