- Temple de Bêl de Doura Europos
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Le Temple de Bêl de Doura Europos, aussi connu sous le nom de Temple des Dieux palmyréniens, est l'un des principaux sanctuaires païens de la ville de Doura Europos, sur l'Euphrate, en Syrie orientale. Le temple est situé à l'angle nord-ouest de la ville, tout contre le rempart, dans l'îlot J 3-5.
Sommaire
Histoire
Le terminus ante quem de l'édifice est fourni par une inscription dédiée à Zeus Sôter datée de 50-51[1]. Le temple comprend alors simplement le naos et deux pièces construites contre le rempart. Il est ensuite agrandi par l'adjonction d'un pronaos, qui à son tour est complété par une série de pièces le bordant. Le bâtiment est continuellement modifié jusqu'au IIIe siècle inclus. Lorsque la ville est reprise par les Romains en 165, ils reconstruisent dans la partie nord de la ville un camp fortifié, dont le temple de Bêl deveint le principal sanctuaire[2].
Le temple était décoré de fresques représentant des scènes cultuelles, dont la plus célèbre est le sacrifice de Conon (voir ci-contre). Dans la pièce K située dans l'angle nord de la cour sud du sanctuaire, une fresque des années 160 représente un eunuque nommé Otes sacrifiant aux divinités palmyréniennes. Cet ensemble est, après le décor de la synagogue de Doura Europos, le plus important de la ville.
Découverte et identification
Le temple fut le premier monument fouillé à Doura Europos, après la découverte purement fortuite de fresques par des soldats britanniques campant dans les ruines de la ville en 1920[3] : creusant dans un angle du rempart pour y installer une mitrailleuse, ils tombèrent sur les fresques. Par chance, des membres d'une expédition archéologique de l'Oriental Institute de l'Université de Chicago étaient dans les parages et purent consacrer une journée à l'exploration du bâtiment, avant que le corps expéditionnaire ne se retire.
La même année, le traité de San Remo attribua un mandat à la France sur la Syrie, et l'Académie des inscriptions et belles-lettres eut l'occasion d'établir une mission archéologique à Doura Europos, sous la direction de F. Cumont : il y mena deux campagnes de fouilles avec l'aide des soldats de la Légion étrangère. Les fresques mises au jour représentant des dieux célestes au-dessus des tychés de Palmyre et de Doura, F. Cumont l'attribua à la communauté palmyrénienne de Doura et le nomma « temple des Dieux palmyréniens »[4], bien qu'en réalité l'épigraphie montre que les dédicants des fresques ornant le temple appartiennent à des familles locales.
Bradford Welles proposa alors de changer le nom attribué à l'édifice en « Temple de Bêl », parce que des inscriptions grecques de l'époque parthe mentionnent Zeus, qu'il identifia, sans autre preuve qu'une fresque fragmentaire mal identifiée, au dieu Bêl[4]. Le nom le plus approprié serait probablement « Temple de Zeus » mais la correction de Welles a été bien reçue et c'est sous ce nom que le temple est généralement connu.
Notes et références
- Dirven 1999, 293.
- « Doura Europos sur l'Euphrate », Le Monde de Clio, janvier 1994. Pierre Leriche,
- K. Hopkins, « The excavations of the Dura Synagogue paintings », in J. Gutmann (éd.), The Dura-Europos Synagogue : A Reappraisal (1932-1972) (Missoula 1973), 12-13.
- Dirven 1999, 294.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- F. Cumont, Fouilles de Doura-Europos, Paris, 1926.
- L. Dirven, The Palmyrenes of Dura-Europos. A Study of Religious Interaction in Roman Syria, Brill, 1999.
Catégorie :- Monument de Doura-Europos
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