- Technophobie
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Le néologisme technophobie — de technê, τέχνη (artefact) et phobos, φόβος (peur) — qualifie péjorativement le rejet d'une ou plusieurs techniques. Son opposé est la technophilie. Le terme est généralement utilisé par leurs détracteurs pour désigner les opposants, même modérés, à une technologie particulière.
Le mot « technophobie », parfois employé au pluriel (il y a autant de technophobies qu'il y a de techniques), est d'un usage plutôt récent. Le mot est parfois employé par des critiques pour qualifier la teneur de certains essais de Jacques Ellul, Paul Virilio ou encore Philippe Breton. Les techniques sont accusées par ces auteurs d'aliéner l'homme et de détruire le lien social. Les progrès techniques font de plus craindre la survenue à plus ou moins long terme d'effets secondaires dangereux pour la santé et l'environnement quand leur nocivité ne se manifeste pas déjà (pollution). Pour Jacques Ellul cependant, ce ne sont pas les techniques qui sont questionnées, mais le système technicien, à savoir le caractère sacré et obligatoire du phénomène technique dans tous les domaines de la vie de l'homme.[1]
Parmi les raisons, considérations ou perceptions qui peuvent motiver l'opposition aux techniques :
- approche écologique : la technique est considérée comme nuisible pour l'environnement ou prémature ;
- considération politique ou éthique : la technique peut porter atteinte à l'autonomie des individus. Les « nouvelles technologies » comme la biométrie ou la vidéo-surveillance permettent un contrôle social nouveau.
L'opposition aux techniques, et un réflexe éventuel de « technophobie », se développe d'autant plus vite que les innovations techniques se succèdent rapidement, à l'image du nucléaire, des OGM, de la RFID et des nanotechnologies qui sont d'apparition récente à l'échelle de l'histoire humaine, et que certaines innovations se sont accompagnées de scandales sanitaires, comme ce fut par exemple le cas pour l'amiante. L'automobile ou les trains à grande vitesse font aussi partie des innovations contestées.
La « technophobie » trouve son expression politique la plus radicale dans l'anti-industrialisme, qui remet en question toutes les techniques issues des révolutions industrielles des XIXe et XXe siècles.
Notes et références
- « Ce n'est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique. » Jacques Ellul, Les nouveaux possédés, Les Mille et une nuits, 2003, p. 316
Articles connexes
Catégories :- Environnementalisme
- Phobie
- Sociologie des technologies
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