- Sécheresse oculaire
-
La sécheresse oculaire ou syndrome de l'œil sec est un type d'affection touchant le système lacrymal de l'homme, et qui se traduit par la pénible sensation d'yeux secs. Elle est également nommé xérophtalmie, kératite sèche ou keratitis sicca, kératoconjonctivite sicca (KCS), etc[1]. En mai 2007, le terme « yeux secs » ou sécheresse oculaire a reçu une nouvelle définition de la part des plus grands spécialistes mondiaux, le Dry Eye Workshop : « L'œil sec est une maladie multifactorielle des larmes et de la surface oculaire qui résulte en des symptômes d'inconfort, de perturbation visuelle et instabilité du film lacrymal avec des dommages potentiels à la surface oculaire. Il est accompagné par une osmolarité accrue du fil lacrymal et inflammation de la surface oculaire »[2]. Récemment l'osmolarité lacrymal a été reconnue comme étant le biomarqueur le plus fiable pour la déction. C’est la mesure quantitative la plus précise pour les troubles de la surface oculaire.
Sommaire
Symptômes
- irritations/rougeurs
- larmoiements
- sensation de brûlure et de corps étranger (grain de sable)
- sensibilité à la lumière
- démangeaisons
- fatigue oculaire
Diagnostic
Test de Shirmer
Le test de Schirmer consiste à positionner une bandelette de papier filtre sur la paupière inférieur. Après 5 minutes on mesure la longueur de la zone humide. La valeur reconnue comme seuil est discutée. Elle se place de 5 mm à 15 mm. Au-delà de 20 mm la sécrétion est considérée comme normale.
TBUT
Le "Tear Break Up Time" (TBUT) est la mesure du temps de rupture du film lacrymal. C'est à dire que l'on observe à la lampe à fente la durée durant laquelle le film lacrymal parvient à recouvrir de manière homogène et cohérente la surface oculaire. Un TBUT normal est considéré comme supérieur ou égal à 15 secondes. C’est le test le plus fréquemment pratiqué par le praticien de par sa rapidité d’exécution et sa simplicité. Il n’est pas rare d’obtenir des résultats contradictoires entre les tests de Schirmer et le TBUT. En effet, un patient peut avoir un Schirmer faible (signe de sécheresse oculaire) et un TBUT normal.
Test à la fluorescéine
Il s'agit d'instiller une faible quantité de fluorescéine dans le cul de sac de l'œil. Cette dernière se fixera sur les cellules abimées de l’épithélium. Plus la coloration est importante, plus le syndrome sec est important.
Test TearLab
Le test d'osmolarité TearLab est le dernier né des tests pour la détection de la sécheresse oculaire. Il est basé sur la mesure de l’osmolarité qui est la concentration en salinité des larmes[3]. Il permet de déterminer avec plus de précision que les tests « habituels » la présence ou non de la sécheresse oculaire et d’en déterminer la sévérité, notamment pour les cas précoces et asymptomatiques. Le praticien vient collecter 50µL de larmes dans le cul de sac à l’aide une tête de prélèvement. La mesure se fait en 1 à 5 secondes.
D’après les dernières études, la mesure de l'osmolarité du film lacrymal pourrait bien être le test objectif le plus important pour le diagnostic de l'œil sec[3].
Causes de la sécheresse oculaire
Hyperévaporation des larmes
La sécheresse oculaire liée à une hyperévaporation des larmes qui sont pourtant produites en quantité suffisante. Ce cas est le plus fréquent. L'hyperévaporation des larmes peut être due à un dysfonctionnement des glandes de Meibomius ou à une altération de la couche lipidique du film lacrymal qui ne remplit pas son rôle anti-évaporatif. L'altération de la couche lipidique du film lacrymal peut être due au port de lentilles, au travail sur écrans, à la pollution ou au vieillissent. La prévalence du syndrome de l’œil sec est estimée entre 15 et 20% de la population âgée de plus de 65 ans. Les formes modérées et sévères (impliquant une kératite ou kératoconjonctivite sèche) représenteraient 25 à 30% des cas.
Dysfonctionnement des glandes lacrymales
La sécheresse oculaire liée à un dysfonctionnement des glandes lacrymales donc à un manque de larmes.
Ces deux types de sécheresse oculaire peuvent être cumulés (notamment dans le cas du syndrome de Goujerot-Sjögren).
Traitements
La sécheresse oculaire se traite par une association de produits et de changements de mode de vie. Dans la majorité des cas, il est nécessaire de reconstituer la couche lipidique du film lacrymal avec des substances grasses (lipides) pour que les larmes ne s'évaporent plus en quantité excessive. Dans le cas où il est observé un dysfonctionnement des glandes lacrymales, le manque de larmes peut être comblé avec des collyres sans conservateurs (tout conservateur aggraverait la sécheresse) qui sont des larmes artificielles (viscosité accrue, carbomères en solution...).
Il existe désormais un spray oculaire, solution plus simple d'emploi que les collyres traditionnels, qui permet de traiter la sécheresse oculaire par simple pulvérisation sur l'œil fermé.
Notes et références
- Keratos - Lachrymal Dysfunctions and Corneal Diseases
- 2007 Report of the International Dry Eye Workshop (DEWS). Ocul Surf. 2007;5(2);65-199.
- http://www.tearfilm.org/dewsreport_french/pdfs/methodologies%20du%20diagnostic%20et%20de%20la%20surveillance%20de%20l'oeil%20sec.pdf
Liens externes
Catégorie :- Maladie de l'œil
Wikimedia Foundation. 2010.