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Système administratif des dzong au Tibet
Pour les articles homonymes, voir Dzong.Le dzong au Tibet servait de centre religieux, militaire, administratif et social au district qu'il commandait.
Sommaire
Histoire
En 1354, au Tibet, les lamas Sakyapa perdent le pouvoir au profit des Phagmodrupa, une branche des Kagyüpa, dont le représentant le plus prestigieux est Changchub Gyeltshen (1302-1373). Celui-ci rompt tout lien avec la dynastie mongole des Yuan, puis celle chinoise des Ming. Il accroît l’indépendance du Tibet et instaure le système administratif des dzong, « forteresses-district »[1].
Avant intervention militaire chinoise de 1950, le territoire tibétain était divisé en 53 districts préfectoraux aussi appelé Dzongs.[2] Il y avait deux Dzongpöns pour chaque Dzong - un lama (Tse-dung) et un laïque. Ils se voyaient confier les pouvoirs tant civils que militaires et étaient égaux à tous égards, bien que subalterne aux généraux ainsi qu’aux Ambans chinois sur les questions militaires, selon les écrits de Das, Sarat Chandra publiés en 1902.[3] Cependant, il n’y avait qu’un ou deux Ambans représentant l'empereur chinois résidant à Lhassa, dirigeant une petite garnison, et leur pouvoir installé depuis 1728, a progressivement décliné pour finir comme observateur à la veille de leur exclusion en 1912 sous la direction politique du 13e Dalaï Lama.[2]
Architecture
Le terme de dzong correspond également à un bâtiment architectural. Il a été traduit par le terme de fort. Les pièces à l'intérieur du dzong sont généralement vouées pour moitié à des fonctions administratives (comme le bureau du penlop ou gouverneur), et pour moitié à des fonctions religieuses, principalement le temple et le logement pour les moines. Cette division entre l'administratif et le religieux reflète l'idéal de la dualité de pouvoir entre les branches religieuses et administratives du gouvernement.
Les principaux dzongs
Le dzong de Tegla Kar
Sur une falaise au-dessus de la ville de Purang (appelé aussi Taklakot) se trouvait l'ancien dzong de Tegla Kar (le fort du tigre couché) dans le comté de Purang. Il semble que le dzong de Tegla Kar ait été construit à l'époque de la dynastie Zhang Zhung qui fut conquise par le roi tibétain Songsten Gampo au cours du début du VIIe siècle. Il est devenu le fort principal du royaume de Purang au Xe siècle sous le règne du roi Kori, un des deux fils de Tashi Gon, le roi du royaume de Gugé. Le royaume de Purang aurait disparu au XVe siècle. Il fut totalement détruit en 1967 par l'artillerie chinoise pendant la révolution culturelle[4].
Le dzong de Gyantse
Le dzong de Gyantsé aurait été construit en 1390[5] Il aurait remplacé vers 1365 le premier château, édifié à l'époque des rois de Yarlung qui englobait l'ensemble de la ville entre ses murs.
En 1904, 500 soldats tibétains ont tenu le fort plusieurs jours avant d'être battu par les forces britanniques lors de l’invasion du Tibet par l'armée de l'Inde britannique menée par Younghusband.
Pendant la révolution culturelle le fort a été mis à sac. Les objets précieux des bâtiments de Gyantsé ont été détruits ou furent envoyés en Chine.[6] Aujourd’hui, le dzong de Gyantsé est toujours en ruines mais il y a un « musée Anti-impérialisme britannique » sur place qui donne la version chinoise de invasion britannique de 1904.[7]
Le dzong de Shigatsé
Le dzong de Shigatsé, ou de Samdrubtsé a probablement été construit au XVe siècle en 1393. Il ressemble à une plus petite version du Potala, et comprend des fortifications en forme de tourelle aux extrémités d'un Palais Rouge central. Il a servi de siège des rois de Ü-Tsang, et de capitale de la province d'U-Tsang ou Tsang.[8]
Il a été totalement démonté, pierre par pierre, par des centaines de Tibétains à l'instigation du Chinois en 1961.[9],[10]
Entre 2005 et 2007, le bâtiment a été reconstruit, en se basant sur de vieilles photos, cependant la reconstruction a été réalisée en ciment et en béton.[11]
Le dzong de Khampa Dzong
Le dzong de Phari
Le dzong de Nangkartse
Le dzong de Tingri
Le dzong de Gongkar
Le dzong de Talung
Notes et références
- ↑ TIBET. Le guide du pèlerin, par Victor Chan Publié par Editions Olizane, 1998 (ISBN 2880862175 et ISBN 9782880862176)
- ↑ a et b Le Tibet, Marc Moniez, Christian Deweirdt, Monique Masse, Éditions de l'Adret, Paris, 1999, ISBN 2-907629-46-8
- ↑ Das, Sarat Chandra. (1902). Lhasa and Central Tibet. Reprint (1988): Mehra Offset Press, Delhi, p. 176.
- ↑ Allen, Charles. (1999) The Search for Shangri-La: A Journey into Tibetan History, p. 55. Little, Brown and Company. Reprint: 2000 Abacus Books, London. ISBN 0-349-111421.
- ↑ Vitali, Roberto. Early Temples of Central Tibet. (1990). Serindia Publications. London. ISBN 0-906026-25-3 ; p. 30.
- ↑ Buckley, Michael and Strauss, Robert. 1986. Tibet: a travel survival kit. Lonely Planet Publications, South Yarra, Australia. ISBN 0-0908086-88-1 ; p. 158.
- ↑ Mayhew, Bradley and Kohn, Michael. (2005). Tibet. Lonely Planet Publications. ISBN 1-74059-523-8 ; p. 168.
- ↑ Mayhew, Bradley and Kohn, Michael. (2005). Tibet, p. 172. 6th Edition. Lonely Planet Publications. ISBN 978-1740595230.
- ↑ Tibet: a travel survival kit, p. 168. (1986). Michael Buckley and Robert Strauss. Lonely Planet Publications, South Yarra, Vic., Australia. ISBN 0-908086-88-1.
- ↑ Tibet: A Fascinating Look at the Roof of the World, Its People and Culture, p. 115. (1982). Elisabeth B. Booz. Passport Books.
- ↑ Cp. Shigatse Dzong http://www.flickr.com/photos/anyongfu/744385254/
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