Sylvia Odio

Sylvia Odio

Sylvia Odio est une jeune exilée cubaine née en 1937 qui vivait à Dallas et qui affirme avoir reçu à son domicile de Dallas, vers la fin septembre 1963, la visite de trois individus, deux Cubains qui se faisaient appelés "Leopoldo" et "Angelo", et un Américain qu'on lui a présenté sous le nom de «Leon Oswald». Les deux cubains se présentèrent comme des membres dun groupe anti-castriste connu de Odio et présentèrent Leon Oswald comme un ancien Marine tireur délite. Cette visite a été corroborée par la sœur de Sylvia, Annie (17 ans). Lorsque les sœurs Odio ont vu Oswald à la télévision le 22 novembre 1963, elles l'ont immédiatement reconnu comme étant l'Américain amené par les deux Cubains sept semaines auparavant.

Ce témoignage est donc extrêmement important, puisquil place Oswald en compagnie de deux membres de la mouvance anti-castriste, ou se présentant comme tel, dans les semaines qui ont précédé l'assassinat du Président Kennedy.

Les auteurs «conspirationnistes» considèrent que l’«incident Odio» est la preuve de l'existence d'une conspiration dans cet assassinat.

Sommaire

Détails du témoignage

Sylvia et Annie Odio sont deux jeunes exilées, originaires dune famille aisée de Cuba. Leur père avait soutenu la Révolution, mais a été emprisonné pour sêtre opposé par la suite à Fidel Castro. Sylvia a participé à la formation de la JURE, abréviation de Junta Revolutionaria, une organisation opposée au castrisme et située à gauche dans la nébuleuse des adversaires du Lider Maximo. Les Odio sont certes anti-castristes, mais de tendance démocratique.

Un soir de fin septembre 1963, trois hommes se présentent à lappartement de Sylvia Odio. Annie Odio, sa sœur, va ouvrir la porte et appelle ensuite sa sœur aînée. Les visiteurs sont deux Cubains et un Américain, les deux cubains affirmant être des membres de la JURE dont les noms de guerre sont Leopoldo et Angelo.

Le troisième homme est plus jeune que les deux autres et se trouve être un Américain.

Leopoldo, qui semble être le chef, explique quils viennent de la Nouvelle-Orléans et quils sont des amis du père de Sylvia et des membres de JURE qui travaillent pour le compte du Conseil Révolutionnaire Cubain à lever des fonds alimentant des actions anti-castristes. Ils souhaitent obtenir laide de Sylvia Odio pour traduire en anglais des lettres à expédier à des donateurs américains.

Sylvia constate que les hommes ont une bonne connaissance de lorganisation de JURE, ainsi que de certains détails en principe connus des seuls membres de cette organisation, tel que le nom de guerre de son père. Elle refuse cependant de prendre part à leurs projets.

Le lendemain de cette visite, «Leopoldo» recontacte Sylvia par téléphone. Il évoque une nouvelle fois sa demande daide et senquiert ensuite ce quelle a pensé de l'Américain. Après quOdio lui répond quelle na pas vraiment davis, Leopoldo lui fait quelques remarques qui limpressionnent. À le croire, Leon Oswald est un ancien Marine, un tireur d'élite qui serait un apport intéressant pour la cause, si ce nétait quon ne savait jamais comment le prendre. Il est un peu fou, il pourrait faire nimporte quoi, comme par exemple devenir agent infiltré à Cuba ou partir tuer Castro. Leon disait que les cubains navaient pas de tripes et quils auraient tuer Kennedy après la Baie des Cochons

Après cette conversation, Sylvia nentendra plus jamais parler de Leopoldo.

Le 22 novembre, Sylvia sera victime dun évanouissement après avoir appris l'assassinat du Président, daprès elle parce quelle avait immédiatement songé à cette visite de septembre. Annie, de son côté verra à la télévision une photo dOswald et le reconnaîtra, mais sans parvenir à se rappeler elle lavait vu. Elle se rendra au chevet de sa sœur, et lui confiera quil lui semblait avoir déjà vu Oswald. À ces mots, Sylvia fondra en larmes et lui rappellera la visite des trois hommes. Les deux femmes regarderont la télévision et tomberont daccord sur le fait quOswald était bien lAméricain quelles avaient vu quelques semaines plus tôt.

Choquées et effrayées, les deux sœurs décideront de nen parler à personne. Cependant, elles finiront par lâcher quelques confidences autour delles, notamment à lamie de Sylvia, Lucille Connell, de sorte que lhistoire parviendra à la connaissance du FBI, lequel interrogera Sylvia Odio en décembre 1963. Elle témoignera également devant la Commission Warren en juillet 1964.

Validation du témoignage

Corroboration

Le témoignage de Sylvia Odio peut-il être corroboré ? La manière la plus sûre den vérifier lexactitude est de le recouper avec ce que Sylvia aurait dit à dautres personnes avant lassassinat.

Outre Annie Odio, Sylvia affirme qu'elle a dit à au moins deux personnes, avant l'assassinat, que trois hommes, dont Oswald, étaient passés chez elle.

Annie Odio

Annie Odio ne peut corroborer tous les points clefs de l'histoire de sa sœur parce qu'elle n'a pas entendu l'Américain se présenter sous le nom de «Leon Oswald», ni même la conversation téléphonique du lendemain avec Leopoldo.

Cest cependant elle qui a ouvert la porte aux trois hommes, ce qui lui a permis de voir Oswald, et de le reconnaître le 22 novembre 1963 lorsqu'il est apparu à la télévision.

Ce témoignage recoupe donc le fait de la visite, et le fait quOswald était un des visiteurs.

Lucille Connell

Lucille Connel était une amie de Sylvia Odio et une des personnes à qui elle parla de la visite après lassassinat. Interrogée par le FBI, Connell ne se souvenait pas que Sylvia lui en eût parlé avant lassassinat.

Le père de Sylvia

Sylvia écrivit une lettre à son père le 27 octobre 1963, dans laquelle elle mentionnait la visite des trois hommes. Sylvia elle-même ne se souvenait pas vraiment si elle avait signalé la présence de lAméricain, mais avait sans doute mentionné les noms de guerre qui lui avaient été donnés.

Son père répondit en lui disant dêtre prudente avec les gens qui se prétendaient ses amis et quelle devait lui donner leurs noms complets.

Cet élément recoupe donc le fait de la visite, mais laisse incertain la question de savoir si Sylvia a mentionné laméricain à son père.

Le docteur Burton C. Einspruch

Le Dr. Einspruch était le psychologue de Sylvia Odio. Son témoignage à la Commission Warren et devant le HSCA doit être analysé avec prudence.

La seule trace connue de ce témoignage nest autre quun résumé émanant dun mémorandum dun conseiller de la Commission Warren en date du 16 avril 1964 : «Einspruch a déclaré quau cours de sa psychothérapie, Melle Odio lui avait dit quelle avait vu Oswald à plus dune réunion anti-castriste. Lune de ces réunions sest apparemment tenue chez elle, croyait-il, et la sœur de Melle Odio a également vu Oswald à la maison. Le Dr. Einspruch dit que Melle Odio lui a rapporté quOswald avait proféré des commentaires incendiaires sur Cuba. Le terme « incendiaire » émane du Dr. Einspruch et il ne peut clairement indiquer ce quavait dit Oswald. En fait, jai eu limpression que ces commentaires étaient pro-castristes.»

Faute de transcription exacte du témoignage, les propos exacts dEinspruch nous sont inconnus. Compte tenu de ses déclarations ultérieures devant le HSCA, il est difficile de comprendre à quoi Einspruch aurait pu faire allusion en parlant de «réunions», mais il sagit probablement des incidents ayant opposé Oswald aux anti-castristes de la Nouvelle-Orléans, dont Sylvia a du lui parler au cours de séances de 1964 (un des oncles de Sylvia vivant à la Nouvelle-Orléans les lui avait signalés en février de la même année).

Interrogé dans le cadre de lenquête du HSCA, Einspruch se souvient quavant lassassinat, Sylvia a mentionné la venue de trois hommes, deux Cubains et un Américain.

Le lendemain de lassassinat, il lui a parlé au téléphone et elle a lié la visite des trois hommes et lassassinat «en un genre de manière théâtrale», et lui a, à ce moment-, parlé de «Leon». Interrogé sur la question de savoir si elle a mentionné alors le nom «Leon Oswald » ou si elle lui a parlé à ce moment- de ce que Leopoldo aurait dit au sujet de Kennedy quil fallait assassiner, Einspruch na aucun souvenir de ce point et estime possible que lhistoire ait «grandi», en dautre termes, que Odio avait pu enjoliver lhistoire par la suite.

Déjà devant la Commission Warren, Einspruch avait affirmé que Sylvia Odio «était encline à lexagération, mais que tous les faits basiques quelle fournissait étaient vrais. Il a déclaré que sa tendance à exagérer est de type émotionnel, un trait propre à de nombreuses personnes dorigine latino-américaine». Selon lui, Sylvia Odio pouvait faire preuve dun caractère théâtral, tout à fait commun aux Latino-américainsrien qui veuille dire quelle était capable dinventer une histoire. Einspruch a donc à plusieurs reprises décrit Sylvia Odio comme une personne absolument digne de confiance, mais susceptible, de par son caractère, de se laisser aller à un enjolivement de la situation.

Sa déposition devant le HSCA révèle cependant que la conversation téléphonique du 23 novembre 1963 a été brève, et que Sylvia était agitée, bouleversée. La visite des trois hommes na, par la suite, pas été abordée dans le détail au cours des séances de psychothérapie. Autant déléments de nature à indiquer que labsence de mention du coup de téléphone de «Leopoldo» ne signifie pas pour autant quun tel événement a été inventé.

En tout état de cause, Sylvia Odio a parlé à son psychiatre dune visite effectuée par trois hommes à son domicile, deux Cubains et un Américain. On ignore si elle lui a également évoqué le fait que lAméricain sappelait «Leon», ou «Leon Oswald ». On ignore également si elle lui a parlé du coup de fil passé par «Leopoldo». Cependant, elle lui a déclaré, le lendemain de lattentat de Dallas, avoir reconnu laméricain, et que cet américain était Oswald.

Identification de Oswald

Odio a positivement identifié Oswald sur photo lorsque la Commission Warren lui en a présenté.

Ce point a parfois été mis en doute par un examen superficiel de son témoignage.

Ses contempteurs extraient en effet une phrase de sa déposition devant la Commission Warren : «Je pense que cet homme était l'un de ceux qui se trouvaient dans mon appartement. Je ne suis pas sûre de l'image. Il ne ressemblait pas à ça.»

En réalité, la déposition de Sylvia Odio revêt une autre signification : «Eh bien, laissez-moi apporter une précision. Je pense que cet homme était l'un de ceux qui se trouvait dans mon appartement. Je ne suis pas trop sûre de l'image. Il ne ressemblait pas à ça. Il souriait, ce jour . Il était beaucoup plus souriant que sur cette image.».

Sylvia Odio a donc parfaitement reconnu Oswald, mais elle apporte donc une précision sur l'état d'esprit d'Oswald, sur l'expression de son visage, parce que la photo quon lui présente est celle dOswald juste après son arrestation, entouré de deux policiers. Ce que Sylvia confirme par la suite de sa déposition, lorsquon lui présente une photo de Oswald prise au moment il distribue des tracts pro-castro : «il a l'air plus détendu sur la Pièce à Conviction N° 453-C. Il a l'air plus souriant, comme sur la Pièce à Conviction n° 453-B.»

Lorsquon lui présenta dautres photos, Sylvia Odio reconnut à chaque fois Oswald.

Datation de la visite

La datation de la visite semble, de prime abord, invalider le témoignage de Odio. Elle était certaine que les hommes lui avaient rendu visite avant le mardi, 1er octobre, parce que le 30 septembre elle avait déménagé dans un autre appartement. Sa sœur vivait avec quelques amis américains et était venue le week-end dernier pour laider à préparer ses cartons. Selon Odio, sa sœur était arrivée le jeudi précédent, 26 septembre, ou le vendredi, 27 septembre. Au jour les trois hommes sont venus, Odio et sa sœur avaient «déjà commencé à empaqueter pour le départ», et il y avait des meubles dans le salon. Odio sest souvenue quelle avait travaillé ce jour , et comme elle ne travaillait ni le samedi, ni le dimanche, elle a déclaré qu’«il pouvait sagir du 26 ou du 27 septembre, à coup sûr.»

Le problème est que le 26 septembre 1963, Oswald amorçait son voyage en bus, dune durée de 24 heures, de Houston à Mexico, il a débarqué le 27. Il nest pas retourné aux États-Unis avant une semaine. Il était physiquement impossible pour Oswald de rencontre Odio au moment quelle a indiqué.

Cependant, Sylvia Odio mentionne également le 25 septembre, en tant que date possible de la rencontre, quoique de manière très incertaine, puisquelle et sa sœur pensent que Annie est arrivée chez elle le 26.

Il convient donc dexaminer également si la visite aurait pu avoir lieu le 25 et, pour ce faire, examiner lemploi du temps de Oswald.

Oswald a été vu à la Nouvelle-Orléans pour la dernière fois le 24 au soir. Le 25, le chèque de chômage de Oswald est encaissé dans un magasin, mais on ne peut authentifier sa signature. Il nest donc pas exclu quil ait monnayé ce chèque auprès de quelquun qui laurait touché à sa place.

Le 26 au matin, il est présent dans le bus Houston-Laredo, en route vers le Mexique. Il a pu monter dans ce bus soit à Houston (départ à 2h35) soit à Alice ( le bus passe apparemment vers 6 heures du matin).

La Commission Warren a considéré que l'emploi du temps d'Oswald le plus vraisemblable était le suivant:

  • Tout d'abord, Oswald a pu prendre le bus qui quitte la Nouvelle-Orléans pour Houston à 12h30 le 25 septembre, et atteint Houston à 22h50 le même jour (cependant, personne n'a vu Oswald sur ce bus, alors qu'il a été remarqué dans le bus qui devait l'emmener à Laredo).
  • L'arrivée à 22h50 à Houston laissait à Oswald du temps pour acheter un ticket pour le Houston-Laredo qui quitte Houston à 2h35 le 26 septembre.
Un ticket Houston-Laredo fut acheté pendant la nuit du 25 au 26. L'agent qui avait vendu le ticket estima que Oswald était peut-être l'acheteur.
  • Ce qui est certain, c'est que Oswald fut remarqué dans le bus Houston-Laredo vers 6 heures du matin, alors qu'il se mit à bavarder avec les passagers du bus, d'excellente humeur et ne faisant pas secret du fait que son but était d'atteindre Cuba.
Quoique Oswald ait lui même mentionné à ses compagnons de voyage qu'il avait fait le voyage en bus depuis la Nouvelle-Orléans, certains pensent cependant qu'il a pu monter à Alice, quoique Oswald ait été remarqué dans le bus à 6 heures, et que le bus s'arrêtait à Alice après 6 heures.
  • Un autre élément semble placer Oswald à Houston dans la nuit du 25 au 26: Horace Twifford, le représentant du Texas au comité national du parti socialiste américain, vivait à Houston et avait envoyé à Oswald de la lecture suite à une demande qu'il avait faite au Parti Socialiste à New York en novembre 1962. L'épouse de Horace Twifford, reçut, un soir de fin septembre, un appel de Oswald. Oswald souhaitait pouvoir rencontrer Twifford pour discuter. Twifford était absent, mais sa femme lui répondit brièvement. Mme Twifford eut l'impression qu'il s'agissait d'un appel local, ce qui semble confirmer du fait que Oswald demandait à rencontrer Twifford.
Cet épisode semble donc valider la présence de Oswald à Houston: arrivé à 22h50, il a acheté son billet pour Laredo et veut tuer le temps jusqu'au départ du bus de 2h35.

Les éléments considérés par la Commission semblent donc montrer un trajet relativement simple:

  • Oswald touche son chèque le 25 au matin,
  • prend le bus pour Houston à 12h30,
  • arrive à Houston à 22h50,
  • achète son billet pour Laredo,
  • appelle Twifford mais n'arrive pas à le rencontrer,
  • prend le bus pour Laredo de 2h35, il est vu à 6 heures.

Pourtant, il reste possible, bien que des éléments indirects semblent indiquer le contraire, d'envisager qu'Oswald ait été à Dallas le 25 et ait attrapé le bus au vol à Houston ou Alice, quoique, problème additionnel, Dallas se trouve à 400 kilomètres de Houston (environ 5 heures de route). Il nest donc pas impossible que Oswald se soit trouvé à Dallas le 25 au soir, mais cela supposerait un emploi du temps extrêmement serré (il aurait quitter Dallas vers 21h30 pour être à temps à Houston).

État mental de Sylvia Odio

Les adversaires de Sylvia Odio tentent de la discréditer en sattaquant à ses prétendues difficultés psychologiques. À lépoque de laffaire dOswald, prétendent-ils, elle avait un passé chargé en problèmes émotionnels.

A Porto Rico, elle avait vécu avant de sinstaller à Dallas en mars 1963, elle a consulté un psychiatre pour son mariage en difficulté. Daprès les rapports du FBI, celui-ci la trouvée instable et incapable, mentalement ou physiquement, de soccuper de ses enfants. Un médecin appelé un jour pour la soigner dune «crise de nerfs» a découvert quelle lavait inventée pour attirer lattention de ses voisins. Il la décrit comme une jeune femme très perturbée, et on lui dit quelle avait déjà été suivie en psychiatrie à Miami, après être venue aux États-Unis en 1963.

Mais ce portrait nécessite de sérieuses retouches.

Le Dr. Einspruch, en 1964, a décrit Sylvia Odio comme issue dun très haut niveau social. Il a déclaré quelle avait été éduquée pendant cinq ans à Philadelphie, quelle avait écrit des nouvelles publiées dans des journaux dAmérique latine, et quelle composait des poèmes. Il la décrite comme étant une jeune femme magnifique, brillante, déducation soignée, charmante.

Sylvia Odio, qui a vécu à Porto Rico jusqu'en 1963, avait en fait de bonnes raison de subir une dépression par la suite :

  • ses parents ont été arrêtés par la police castriste le 26 octobre 1961 ;
  • l'année suivante, le mari de Sylvia Odio l'a abandonnée, elle et... ses quatre enfants ;
  • jusque préservée de la pauvreté, Sylvia Odio a rencontré de considérables difficultés financières.

Sa dépression est donc totalement explicable et n'a rien à voir avec une instabilité mentale qui justifierait son envoi à l'asile. La vérité est qu'elle était simplement dépressive du fait d'un assaut de calamités dans un laps de temps relativement bref. Mais cette dépression était, au second semestre 1963, en voie de rémission.

Selon Lucille Connell, qui pour un temps sest trouvée être lamie la plus proche de Sylvia, les problèmes émotionnels de Sylvia ont été déclenchés par le fait dêtre soudainement laissée seule avec ses quatre jeunes enfants, ses parents emprisonnés et son mode de vie bouleversé, passant de la richesse au profond dénuement, et se sont manifestés par des attaques consistant en une totale perte de conscience «lorsque la réalité devenait trop pénible à supporter». Connell a déclaré qu'elle avait personnellement vu Odio souffrir de ces attaques à son domicile lorsqu'elle est venue à Dallas pour la première fois, mais grâce à son traitement psychiatrique, ces attaques ont diminué et ont fini par disparaître, jusqu'à l'assassinat de Kennedy.

Lenquêteur du HSCA ajoutait : «Au mois de septembre 1963, (Sylvia Odio) était bien établie dans la communauté, bénéficiait de revenus décents issus du fait qu'elle avait trouvé du travail, maîtrisait ses problèmes émotionnels et se consacrait sérieusement à préparer un déménagement dans un meilleur logement.»

Absence de contact avec les agences gouvernementales

Lun des aspects les plus inhabituels du dossier Odio est que bien quelle ait pensé avoir rencontré lassassin, elle na jamais contacté une quelconque agence gouvernementale ou judiciaire pour raconter son histoire.

Carlos Bringuier, le leader anti-castriste arrêté en même temps quOswald à loccasion de leur rixe dans les rues de la Nouvelle-Orléans, a rencontré une fois Sylvia Odio, ce qui la amené à formuler, quelques années plus tard, ce commentaire :
«Je crois possible quelle a reçu la visite de quelquunil y avait -bas un tas de gens de plusieurs organisations. Mais, après lassassinat, jai pensé que sa réaction immédiate aurait été la même que la mienne. Elle aurait sauté en lair et appelé le FBI : «, ce type est venu me voir !» Au lieu de quoi, après être sortie de lhôpital, elle en parle vaguement à un voisin, et ce voisin en parle au FBI, et cest la seule raison pour quon lait appris. Cela me rend son histoire suspecte. Ca ne sonne pas juste, et je le sais par expérience, daprès ce que jai fait et ressenti en me rendant compte que javais connu personnellement lhomme qui a tué le président des États-Unis. Quand jai entendu le nom Lee Harvey Oswald, jai sauté de ma chaise. Je nai pas fini de déjeuner, jai aussitôt appelé le FBI. Peut-être quelle a été troublée avec toutes les informations ayant suivi la personne quelle a vraiment rencontré. Jai vu cela comme avocat dans des grandes affaires criminelles. Il y a un accident avec quatre témoins, ils donnent quatre versions différentes, ils croient tous quils disent la vérité et ils passeraient même au détecteur de mensonge. Elle croit dire la vérité. Jaurais horreur de dire quelle ment, mais elle se trompe.»

Cependant, Bringuier est un anti-castriste. Compte tenu du fait que le témoignage Odio risque damener les enquêteurs à fouiller chez ses alliés politiques, son témoignage est donc à prendre avec précaution : son intérêt est, en effet, de couvrir ses réseaux.

La comparaison de sa réaction avec celle de Sylvia Odio doit aussi être relativisée. Car dès lassassinat de Kennedy, Sylvia et sa sœur ont été terrifiées. Elles ne connaissaient pas ces visiteurs, ignoraient s'ils pouvaient revenir au cas elles attireraient l'attention. Ne fallait-il pas protéger les enfants, la famille, dont le père était emprisonné à Cuba ?

Gaeton Fonzi, lenquêteur du HSCA, écrit que Sylvia et Annie [...] ont décidé de n'en parler à personne et les cite: «On avait si peur, on était absolument terrifiées», se rappelle Sylvia. «Nous étions toutes les deux très jeunes et pourtant nous avions beaucoup de responsabilités, avant tant de frères et sœur, notre mère et notre père en prison, nous avions très peur et ne savions pas ce qui se passait. Nous nous sommes fait le serment de n'en parler à personne.» [Bien sûr, elles l'ont dit à Lucille Connell, laquelle] l'a dit à un ami de confiance, et bientôt le FBI est venu frapper à leur porte. Elle dit que c'était la dernière chose au monde dont elle avait envie, mais quand ils sont venus, elle s'est sentie tenue de dire la vérité. »

Conclusion sur le témoignage

Il faut donc se contenter dune validation partielle du témoignage de Sylvia Odio.

Il est certain que trois hommes, dont un de type américain, ont rendu visite à Sylvia Odio le 25, 26 ou 27 septembre 1963 et que Sylvia et sa sœur Annie ont identifié lAméricain comme étant Lee Harvey Oswald.

Nous navons pas de confirmation que le nom Oswald ait été prononcé, qu'une conversation téléphonique ait eu lieu le lendemain avec Leopoldo ou quune référence à un assassinat de Kennedy ait été faite.

Cependant, la déclaration de Sylvia relative à lassassinat de Kennedy est indirectement corroborée par deux élements :

  • Il est évident que cette visite a causé une forte impression sur Sylvia Odio, plus forte même que sur sa jeune sœurqui na pas eu connaissance de cette déclaration daprès le témoignage des deux sœurs,
  • Lexistence de cette déclaration explique le lien immédiat que Sylvia a fait avec la visite de septembre lorsquelle apprit la nouvelle de lassassinat.

Lemploi du temps de Oswald nest pas incompatible avec sa présence à Dallas le 25 septembre, quoique sa présence à Houston à ce moment- soit indiquée par un certain nombre de preuves indirectes.

Sylvia Odio a toujours été décrite comme un témoin crédible.

Il est donc possible que Oswald ait effectivement été à Dallas, le soir du 25 septembre, et ait rendu visite à Sylvia Odio en se faisant passer pour un sympathisant de la cause anti-castriste. Alternativement, il est possible que quelqu'un ait cherché à faire croire que Oswald était présent lors de cette visite.

Traitement par la Commission Warren

Si le témoignage de Mme Odio était véridique, il signifiait qu'Oswald avait deux camarades, inconnus de la Commission, qui, peu de temps avant l'assassinat, étaient mêlés à son voyage au Mexique.

Dans un premier temps, lanalyse des mouvements de Oswald parut invalider le témoignage de Odio.

Le conseiller Wesley Liebeler s'aperçut pourtant quil était donc tout à fait possible qu'Oswald se fût rendu de la Nouvelle-Orléans à Dallas le 25 septembre, qu'il eût rencontré Mme Odio, et qu'il eût ensuite poursuivi jusqu'à Alice, Texas, il pouvait prendre le car Houston-Mexico. Le récit de Mme Odio d'après lequel il était parti de chez elle en automobile en compagnie de deux autres hommes, ne pouvait être aussi facilement rejeté.

En août 1964, au moment sont rédigées les premières versions du Rapport Warren, le premier conseiller J. Lee Rankin écrit à John Edgar Hoover : «Il est d'une certaine importance pour la Commission que les allégations de Mme Odio soient prouvées ou réfutées.».

Un mois plus tard, le rapport prêt pour l'impression, l'incident Odio préoccupe encore gravement la Commission. Dans un mémo adressé à son patron, Liebeler écrit : «... Odio peut très bien avoir raison. La Commission sera mal vue si cela s'avère exact. Il est inutile d'avoir l'air idiot en se rattrapant à des brindilles pour éviter de reconnaître qu'il y a un problème».

Cest alors quun rapport du FBI apporta ce qui semblait être une réponse à lénigme.

Le FBI crut en effet avoir résolu le mystère Odio en retrouvant les trois hommes qui avaient pu venir la voir vers la fin septembre: Loran Hall, un éminent anti-castriste, présentait une ressemblance marquée avec l'homme décrit par Odio comme étant le chef, Leopoldo. Hall déclara le 16 septembre 1964 au FBI qu'il était venu chercher des fonds à Dallas en septembre 1963, et qu'il était allé chez les Odio en compagnie dindividus nommés Lawrence Howard et William Seymour. Howard ressemblait au second des Cubains/Mexicains décrits par Odio. Mais la coïncidence la plus stupéfiante était que Seymour, qui ne connaissait que quelques mots d'espagnol, ressemblait grandement à Oswald. Seymour portait constamment une barbe de plusieurs jours, la même qu'Odio décrivait à propos de «Leon»…

Le témoignage de Hall venait à point nommé pour la Commission, ce alors que le Rapport allait être imprimé.

Pourtant, le FBI, pour compléter son enquête, interrogea William Seymour à Phoenix (Arizona) le 18 septembre 1964, et Lawrence Howard à Los Angeles le 20 septembre : tous deux nièrent avoir jamais rendu visite à Sylvia Odio. Seymour déclara qu'il s'était bien rendu à Dallas avec Loran Hall en 1963, mais en octobre, non en septembre, et quHoward ne les accompagnait pas. Howard en convint : c'était un autre que Seymour qui avait fait avec lui et Hall le voyage de Dallas au mois de septembre. Le FBI consulta alors le journal des salaires de la Beach Welding Supplies Company, de Miami Beach en Floride et y trouva la confirmation que William Seymour avait travaillé dans cette firme sans interruption du 5 septembre au 10 octobre 1963.

Le FBI put également se procurer des photographies de Hall, Howard, Seymour et Castro et les soumit à l'examen de Sylvia Odio et de sa sœur. Le procès-verbal mentionne que Sylvia Odio déclara qu'aucun de ces quatre hommes ne lui avait rendu visite. Sa sœur fut encore plus affirmative : «Annie Laurie Odio a affirmé qu'aucune de ces photographies ne ressemble à l'un des trois individus dont elle se souvient.»

Enfin, le 20 septembre 1964, le FBI, interrogea Hall une nouvelle fois. Le compte-rendu de l'agent efface tout doute : «Hall a dit qu'il s'était trompé en affirmant qu'il était mêlé, ainsi que William Seymour et Lawrence Howard, à l'incident qu'avait rapporté Sylvia Odio. Après avoir réfléchi aux voyages qu'il a faits à Dallas et à Miami, il se rappelle maintenant que William Seymour et Lawrence Howard l'ont accompagné séparément à Dallas [...] Hall a dit qu'ayant ainsi éliminé la confusion entre ceux qui l'avaient accompagné dans ses voyages de septembre et d'octobre, il ne se souvient maintenant d'aucun moment , en compagnie de deux autres individus, il ait établi un contact qui soit celui qu'a rapporté Sylvia Odio.»

La conclusion de l'enquête était claire : les hommes que la Commission désignait implicitement comme étant les visiteurs de lappartement de Sylvia Odio, y compris celui dont le témoignage servait de base à sa conviction, nièrent tous être allés chez elle.

Le rapport final du FBI du 2 octobre 1964 fut transmis à la Commission, qui venait de prononcer sa dissolution, ce bien avant la publication des Auditions et Pièces à Conviction à la fin novembre 1964. Le document ne fut pas intégré parmi les pièces à conviction.

On peut donc constater que la Commission Warren, sans doute un peu pressée par le temps, na pas traité correctement le cas Odio, en partie à cause du temps pris par le FBI pour compléter son enquête.

Il y a cependant plus grave, puisque le 21 septembre 1964, c'est-à-dire le lendemain des dénégations de Hall et Lawrence et trois jours après le démenti de Seymour, le Directeur du FBI, John Edgar Hoover, écrit à la Commission Warren que le témoignage de Hall recueilli le 16 septembre 1964 peut apporter une lumière nouvelle sur les déclarations de Sylvia Odio ! Hoover ne pouvant manquer de connaître ces éléments, il faut en conclure quil a menti à la Commissionlaquelle la cru bien volontiers, non sans un certain empressement.

Traitement par le HSCA

Odio et Einspruch ont été, comme on la vu, interrogés par le HSCA. Lhomme chargé de cette enquête était Gaeton Fonzi. La conclusion de Fonzi était qu'Odio disait vrai. Ce fut dailleurs également la conclusion du HSCA dans son rapport : le témoignage d'Odio était essentiellement crédible.

La Commission parlementaire sest toutefois abstenue de creuser cette piste.

Interprétation

Fondamentalement, trois possibilités sont à considérer.

  • Soit Sylvia Odio s'est totalement trompée, et a, involontairement, induit sa sœur en erreur: Oswald n'était pas chez elle et le nom d'Oswald n'a pas été prononcé.
  • Soit Sylvia Odio décrit correctement la situation, et Oswald était effectivement à son appartement le 25 septembre.
  • Enfin, il est également possible qu'Oswald n'ai pas été sur place, mais que des individus aient délibérément utilisé son nom lors de la visite, en insistant lourdement, leur référence à la Nouvelle-Orléans devant induire Odio à vérifier leur histoire...et à découvrir que Oswald était en fait un castriste.

Même si un certain nombre d'éléments, notamment de temps, semble indiquer qu'Oswald n'aurait pu être une des personnes qui visita Sylvia Odio, le témoignage de Sylvia Odio a été considéré comme solide et crédible par divers enquêteurs, y compris les enquêteurs officiels.

Réalité ou non, lépisode Odio (ou lincident Odio comme devait lappeler le HSCA) est considéré par les chercheurs tenants de la conspiration comme la preuve de l'existence d'un complot (voir Summers). Cependant, même à considérer qu'Oswald a pris part à l'événement, comme beaucoup dévénements relatifs à cette affaire, une multitude dinterprétations sont permises.

Dans une optique conspirationiste, l'événement prouverait que Oswald aurait, dès fin septembre, envisagé lassassinat de Kennedy et aurait obtenu laide de Cubains qui étaient soit des anti-castristes, soit des personnes se faisant passer pour des anti-castristes [1]

Des cubains anti-castristes auraient pu vouloir créer un lien entre Oswald et Kennedy, et donc mouiller les pro-castristes ou le gouvernement Castro. Dans cette optique, le voyage de Oswald au Mexique sanalyserait comme un morceau du puzzle qui consisterait à bien établir Oswald comme un castriste. Des agents castristes par contre auraient pu vouloir compromettre la mouvance anti-castriste en lassociant avec le futur assassin.

Quelle que soit l'origine des castristes, lincident pourrait également être un épisode de la guerre interne qui agitait la communauté cubaine, entre anti- et pro-castristes, et entre divers mouvement anti-castristes (lidée de mouiller la JURE, mouvement de gauche opposé à Castro, pouvant naître dans lesprit de beaucoup danti-castristes plutôt situés à droite), mais il pourrait également s'agir d'une tentative dOswald dinfiltrer les milieux anti-castristes, comme lorsqu'il tentait de se faire passer pour un anti-castriste et anticommuniste auprès de Carlos Bringuier, en août 1963.

Enfin, des agents utilisés par des comploteurs auraient pu chercher à faire d'Oswald un agent communiste, en contact avec les services de renseignements cubains et soviétiques, Oswald étant le complice, peut-être involontaire, dune manipulation visant à mouiller le monde communiste et de lui attribuer le futur attentat qui se produira à Dallas, sachant qu'Oswald doit être le « pigeon » à sacrifier.

Quoi qu'il en soit, si complot il y a, la question de l'origine du complot dépend de l'identité des deux hommes qui accompagnaient Oswald, point qui n'a jamais été éclairci, et la nature du complot est à mettre en parallèle avec le fait que ce n'est que le 26 septembre, lendemain de cette visite, que le voyage de Kennedy au Texas a été annoncé, et encore cette annonce ne donnait-elle aucune date ni aucune ville.

Voir aussi

Notes

  1. On note à cet égard un mémorandum interne à la Commission Warren, non daté, rendu public seulement en 1975 : «les éléments en notre possession pourrait nous mener à une participation déléments anti-castristes dans lassassinat selon le scénario suivant : Oswald a pu se faire connaître des cubains comme violemment pro-Castro. Il ne faisait aucun secret de ses sympathies, et les cubains anti-castristes on du réaliser que les forces de lordre devaient connaître ces sentiments et que sil venait à avoir des ennuis, le public lapprendrait aussi. Ces anti-Castristes auraient même pu croire à la fiction à laquelle Oswald avait tenté de faire croire, à savoir quil y avait un important groupe de pro-castristes à la Nouvelle-Orléans. Quelquun dans cette mouvance anti-castriste aurait pu déceler en Oswald un penchant pour la violence. Ce serait le cas si Oswald sétait moqué des cubains en disant quil aurait été aisé de tuer Kennedy après la Baie des Cochons. Sur base de ces faits, il serait possible quun forme de manipulation soit utilisée pour pousser Oswald à tuer Kennedy lors de sa venue à Dallas. Peut-être des agents doubles pourraient convaincre Oswald que des cubains castristes laideraient pour organiser lassassinat ou senfui après. Le motif de cette action serait qu' après lassassinat, une fois Oswald arrêté, ses sympathies pro castristes auraient pour conséquence que lassassinat serait attribué au gouvernement Castro, et une nouvelle invasion de Cuba sensuivrait.». Le mémorandum précise : «ce qui précède est une pure spéculation (wild speculation).»

Sources


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Sylvia Odio de Wikipédia en français (auteurs)

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