- Suzette Guillaud
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Suzette Guillaud est une femme de lettres, pionnière du théâtre à Lyon. Elle est née dans cette ville le 16 janvier 1894 et y décédée le 23 juin 1990 à l'âge de 96 ans.
Jeunesse
Elle était la fille d'un employé d'une maison soierie. Sa mère de tempérament artiste, peignait de très jolis tableaux pour le cercle familial. Elle a vécu une enfance sans histoire, passant ses vacances dans une maison de campagne à Yzeron dans les monts du Lyonnais. Son père voyageait beaucoup pour les affaires, grâce à lui, elle avait une belle collection de cartes postales.
Sa vocation théâtrale s'éveilla très tôt. Elle manifestait une grande admiration pour Sarah Bernhardt. Son amour pour la comédie la conduisit à l'Université des Heures dirigées par Mme Grignon-Faintrenie, elle était une élève sensible et appliquée, déjà très douée.
Elle monta à Paris pour suivre les cours de Julia Bartet. Admise sans difficulté à la comédie Française, Suzette préféra revenir à Lyon pour rester près de ses parents.
Spectacles d'Art libre
La presse Lyonnaise annonce la création de cette troupe de théâtre dans les termes suivants : « Mlle Suzette Guillaud animatrice d'un petit groupe de jeunes gens et jeunes filles qu'elle a formé par ses leçons, façonnées à son idéal, stimuler de sa foi ardente et qu'elle a amené à communier entièrement avec elle-même, dans le culte des belle-œuvres ». Sous le patronage bienveillant du maire de Lyon, Édouard Herriot. Les spectacles se donnaient au conservatoire salle Molière. La programmation ne fait l'objet d'aucun parti pris et comme l'écrit Suzette elle visait seulement à « traduire dans leur simple et naturelle vérité, quelques-unes des productions les plus originales du théâtre contemporain » .
En 1924, la troupe connaît de sérieuses difficultés financières. La municipalité est plutôt avare de subventions. Édouard Herriot, président du cartel des gauches passe beaucoup de temps à Paris. Elle reçoit alors l'appui d'un prêtre, l'abbé Charavay. Ce prêtre était aumônier du lycée de jeunes filles, Edgar Quinet, aujourd'hui lycée Édouard Herriot. Il mit à sa disposition, au fin fond de la Guillotière une salle paroissiale, la salle François Coppée. À part Suzette les autres comédiens étaient tous des amateurs. Mais leur travail très sérieux, était d'une qualité suffisante pour que des grands acteurs ou actrices acceptent de venir jouer à leur côté pour le rendre hommage en particulier Fernand Ledoux, Marie Bell et Madeleine Renaud. La programmation comprenait les grandes pièces classiques, le Misanthrope, Tartuffe, Le Malade imaginaire mais aussi des pièces contemporaines : « l'annonce faite à Marie » de Paul Claudel, l'Électre (Giraudoux)....
La guerre de 1939 interrompt son activité du théâtre, mais dès 1941 la troupe reprit son activité. À la mort de l'abbé Charavay en 1956, la salle François Coppée ferma définitivement ses portes. Suzette Guillaud continua à donner des cours de diction dans son bel appartement de la bourse. Parmi ses élèves, on peut citer André Falcon et Roger Planchon. En 1980 pour les soixante ans des « Spectacles d'art libre » Francisque Collomb maire de Lyon lui remit la médaille de la ville en citant le vers de Claudel : « Faire de la lumière, bonnes gens, est plus difficile que faire de l'or »
Elle alla se retirer dans une maison de retraite à Fourvière et s'y laissa oublier. Elle meurt le 23 juin 1990. Elle est enterrée à Yzeron dans le caveau familial.
Bibliographie
- Robert de Fragny, 50 ans de vie culturelle à Lyon, Édition Résonances, 1982
- Jean Butin, Ces lyonnaises qui ont marqué leur temps, Éditions lyonnaises d'art et d'histoire, 1999 (ISBN 2-84147-092-X)
Catégories :- Metteur en scène français
- Directeur de théâtre français
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