- Autonomie (biologie)
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L'autonomie par rapport au milieu est ce qui différencie les êtres vivants des objets inanimés et des machines. Les êtres vivants, du fait de leur dynamique interne d’ordre physico-chimique, sont dotés d'une activité autonome, c'est-à-dire qu'ils se gouvernent selon leurs propres déterminations (ce qui est la définition de l'autonomie) en rapport avec les éléments du milieu.
Discussion
Les objets inanimés sont le jouet des circonstances, leurs mouvements et leurs transformations sont le strict produit du déterminisme. Un cristal de glace, par exemple, est le produit d'une dynamique qui lui est extérieure. Tous les phénomènes que l'on désigne sous le terme d'auto-organisation, bien qu'ils montrent des propriétés fort intéressantes de la matière pour la biologie, sont le produit d'une dynamique qui leur est extérieure. Les cellules de Bénard, exemple emblématique des l'auto-organisation de la matière, sont le produit d'un gradient : elles dissipent ce gradient, mais ne le produisent pas. Au contraire, un être vivant est d’abord le produit de son propre métabolisme, de sa dynamique interne d’ordre physico-chimique en rapport avec le milieu qui est à la source de son activité autonome.
Une machine n'a aucune autonomie. C'est abusivement que l'on utilise ce terme pour désigner en réalité sa capacité à "se suffire à elle-même" (ce qui est la définition de l'autarcie) pendant un certain temps sans avoir besoin d'être réapprovisionnée en énergie. (Discuter plus en détail l'exemple de l'automobile)
Si l'être vivant est dépendant du milieu pour sa nourriture essentiellement, une fois qu'il a constitué des réserves, il en devient indépendant ; c'est en ce rapport contradictoire que consiste son autonomie.
Bibliographie
- Gérard Nissim Amzallag, L'homme végétal, pour une autonomie du vivant, éd. Albin Michel, 2003.
- Louis Bounoure, L'autonomie de l'être vivant, essai sur les formes organiques et psychologique de l'activité vitale, éd. P.U.F., 1949.
- Hans Jonas, Évolution et liberté, éd. Rivages, 1999.
- André Pichot, Éléments pour une théorie de la biologie, éd. Maloine, 1980.
- Pierre Vendryès (1908-1989) ; physiologiste français.
- Vie et probabilité, éd. Albin Michel, 1942.
- L’acquisition de la science, éd. Albin Michel, 1946.
- Déterminisme et autonomie, éd. Armand Colin, 1956.
- Vers la théorie de l'homme, éd. PUF, coll. Sup, 1973.
- L’autonomie du vivant, éd. Maloine, 1981.
Liens externes
- Bertrand Louart, L'autonomie du vivant, 2008.
- André Pichot, L'intériorité en biologie, 2004.
- Bernd Rosslenbroich:
- The Notion of Progress in Evolutionary Biology – The Unresolved Problem and an Empirical Suggestion, Biology and Philosophy, 2006, Volume 21, Number 1, Pages 41-70.
- The evolution of multicellularity in animals as a shift in biological autonomy, Theory in Biosciences, 2004, Volume 123, Number 3, Pages 243-262.
- The theory of increasing autonomy in evolution: a proposal for understanding macroevolutionary innovations, Biology and Philosophy, 2009, Volume 24, Number 5, Pages 623-644.
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