Sopurando

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Soapland

Un soapland (ソープランド, sōpurando?) est, au Japon, une sorte de lupanar à l'intérieur duquel les clients peuvent se livrer à des activités sexuelles avec des prostituées appelées « companions » (de l'anglais companion qui signifie petite amie). Ces établissements sont officiellement répertoriés comme des bains réservés au membres d'un club. Plus rare, l'équivalent féminin des soapland existe néanmoins[1].

Il existe plusieurs sortes de soapland au sein de complexes qui en abritent un nombre varié. Les complexes les plus réputés sont situés dans le quartier de Susukino à Sapporo ainsi qu'à Tōkyō dans les quartiers de Yoshiwara et Kabukicho[2], à Kawasaki, à Gifu, à Ogoto (Shiga) et à Fukuhara (quartier de Kobe) mais il existe une quantité d'autres emplacements répartis sur le territoire du Japon, en particulier dans les stations thermales (onsen). Le prix d'une séance de sōpurando varie selon l'emplacement, l'heure et le temps que dure la séance.

Sommaire

Origine

Les soapland ont vu le jour lorsque la prostitution sur la voie publique est devenue illégale au Japon (loi anti-prostitution du 1er avril 1957) obligeant les lupanars qui peuplaient le quartier de Yoshiwara à se reconvertir hypocritement en maisons de bains. Il s'agissait initialement de sortes de bains publics, connus sous le nom de toruko-buro (littéralement « bain turc » ou encore « hammam »). En 1984, un dignitaire turc, attiré par les enseigne rutilantes, pénètre dans ce qu'il pensait être un bain turc. Le mot « turc », associé à de la prostitution, ne manqua pas de créer des tensions diplomatiques entre le Japon et la Turquie. A la suite d'une campagne menée par l'écrivain Nusret Sancakli pour dénoncer l'usage de ce terme s'appliquant à un lupanar[3], une consultation nationale est lancée et le nom de soapland adopté le 19 décembre 1984[3].

Rituel

Le « client » et la prostituée (companion) se déshabillent. Le client s'assoit sur un petit tabouret en plastique nommé sukebe-isu (éthymologiquement « siège pervers » ou, plus simplement isu. Ce tabouret est fendu en son milieu pour donner accès aux zones érogènes du client. La prostituée lave entièrement le corps du client y compris ses organes génitaux. Officiellement, le client paye le prix du savonnage (nyoyoku ryu). Après ce premier rituel, le client est réchauffé dans une baignoire puis s'allonge sur un matelas gonflable en matière plastique (afin qu'il ne soit pas tâché lors de l'étape suivante dénommée le mato play).

La « companion » enduit généreusement son corps ainsi que celui de son client d'une lotion lubrifiante[4] puis s'allonge sur le corps du client. Elle entame alors des mouvements de va et vient longitudinaux en faisant glisser la totalité de son corps sur celui de l'homme. Ce rituel est appelé awa odori (泡踊り? littéralement « danse bulleuse »). Le client peut alors choisir une fellation ou un rapport sexuel à même le matelas. Le plus souvent, une fois le rituel du matelas terminé, le client et la prostituée se rincent et s'installent sur un lit pour le rapport sexuel s'ils le désirent.

Les japonais disent du soapland qu'il est le roi des fuzoku pour la variété et le raffinement sensuel des techniques utilisées par les awa-hime (reines).

Les soaplands sont actuellement en perte de vitesse en raison de la concurrence que leur font les Deribarii herusu qui proposent des soaplands à domicile sous le nom de delivery soap.

Bibliographie

  • (fr) Agnès Giard, L'imaginaire érotique au Japon (ISBN 978-2-226-16676-0) ;
  • (en) Bornoff, Nicholas, Pink Samurai: Love, Marriage, and Sex in Contemporary Japan (ISBN 0671742655) 
  • (en) Constantine, Peter, Japan's Sex Trade: A Journey Through Japan's Erotic Subcultures (ISBN 4900737003)  récit d'une apprentie-geisha d'oribine américaine dans le cadre de sa thèse de doctorat en sociologie.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Notes

  1. Boye Lafayette De Mente, Sex and the Japanese: The Sensual Side of Japan, (Rutland, Vermont: Tuttle Publishing, 2006), p.58.
  2. Le quartier de Kabukicho est considéré comme la capitale du sexe au Japon.
  3. a  et b Peter Constantine, Japan's Sex Trade: A Journey Through Japan's Erotic Subcultures, (Tokyo: Yenbooks, 1993), 37-8.
  4. La lotion lubrifiante était initialement une composition huileuse. Pour des raisons de commodité, elle a été remplacée par une solution aqueuse de méthylcellulose qui se rince facilement à l'eau claire.




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