- Siège de Rhodes
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Le siège de Rhodes (305 avant J.-C.) est un épisode des guerres des diadoques où s'est illustré Démétrios Poliorcète. Ce siège qui dure plus d'un an est l'un des plus célèbres de l'Antiquité.
Contexte historique
Si Rhodes adopte dans ses relations avec les diadoques une stricte neutralité, ses intérêts économiques orientent sa préférence vers une alliance avec l'Égypte ptolémaïque. De plus, les nombreux conflits et le développement de la piraterie accordent à la ville un rôle de gardien des mers qui lui valent un grand prestige. Cependant, si Antigone le Borgne souhaite s'emparer de la ville, c'est avant tout pour son importance géostratégique. Il dirige Chypre depuis la victoire de Salamine de Chypre sur Ptolémée ; mettre la main sur Rhodes, c'est contrôler l'ensemble des communications en Méditerranée orientale et en Égée. Démétrios avait ainsi tenté en vain d'entraîner Rhodes contre Ptolémée après sa victoire au large de Chypre. En outre Antigone vient d'échouer personnellement dans une attaque contre l'Égypte (305), il est donc nécessaire d'empêcher la naissance de cette thalassocratie que Ptolémée a failli établir en 308. La liberté des Grecs, dont Antigone se proclame le champion depuis la proclamation de Tyr en 315, ne pèse plus très lourd quand son intérêt l'exige.
Déroulement du siège
Démétrios est donc chargé de s'emparer de la ville. Il commande une flotte de 200 navires de combat et 150 navires auxiliaires ; il bénéficie aussi de l'aide de nombreuses flottes de pirates ; enfin plus de 1 000 navires de commerce l'ont suivi en prévision de ce que le pillage apporterait. Il utilise de gigantesques machines de siège, dont les hélépoles, auxquels les Rhodiens opposent une farouche résistance.
Démétrios y gagne son surnom de Poliorcète (« Preneur de ville ») bien qu'il ne s'empare pas complétement de la cité. Ptolémée, Cassandre et Lysimaque ravitaillent la cité qui est cependant sur le point de céder en 305. Ptolémée conseille alors lui-même aux Rhodiens de traiter avec Démétrios. Grâce à l'entremise des Étoliens, un accord est signé. Rhodes s'engage à devenir l'alliée d'Antigone, sauf contre Ptolémée, et doit livrer cent otages.
Sources
- Diodore de Sicile, Bibliothèque historique [détail des éditions] [lire en ligne], XX ; 81-88 ; 91-100
- Plutarque, Vies parallèles [détail des éditions] [lire en ligne], Vie de Démétrios, 21-22.
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