- Siège de Mézières
-
Pour les articles homonymes, voir Mézières.
Siège de Mézières
Statue du chevalier Bayard, gouverneur militaire de Mézières et héros du siège de 1521Informations générales Date 1521 Lieu Mézières (Ardennes) Issue Victoire française Belligérants France Saint Empire Commandants Pierre Terrail de Bayard
Anne de MontmorencyHenri III de Nassau-Breda Forces en présence 1 000 hommes 35 000 hommes, plusieurs pièces d'artillerie Sixième guerre d'Italie Batailles Pampelune — Noain — Mézières — Tournai — La Bicoque — Gênes — Sesia — Marseille — Pavie modifier Le siège de Mézières eut lieu en 1521, au cours de la sixième guerre d'Italie. La ville (qui fait aujourd'hui partie de Charleville-Mézières) a été assiégée par une armée du Saint-Empire romain germanique. Mézières était défendue par des troupes françaises sous le commandement de Pierre Terrail de Bayard et d'Anne de Montmorency.
Le siège fut un échec, et la résistance déterminée des Français donna davantage de temps à François Ier pour rassembler ses forces contre Charles Quint.
Sommaire
Contexte
L'offensive française en territoire espagnol, à l'été 1521, vient de se solder par un échec ; le soulèvement de Royaume de Navarre, territoire frontalier passé récemment sous contrôle hispanique (1506, confirmé en 1512), a contraint le général de Foix à faire retraite pour éviter d'être coupé de ses lignes de ravitaillement, puis le 30 juin 1521 les Français ont été battus à la bataille de Noain[1] : cette défaite sanctionne le contrôle définitif des rois de Castille sur la Navarre[2].
D'autre part, dans la paix fragile qui avait suivi l'élection de Charles Quint, les Anglais devaient jouer le rôle d'arbitre entre les princes Valois et Habsbourg. Après l'échec du Camp du Drap d'Or, le roi Henri VIII et son ministre Thomas Wolsey avaient fait alliance avec le jeune empereur. Pourtant, en juin 1521, François Ier acceptait la médiation des Anglais dans l’espoir d’arracher une trêve susceptible de lui permettre de se rétablir[3] : menacé sur plusieurs fronts, la crise financière qui frappait la France interdisait en effet la levée rapide d'une armée[4].
Le duc de Bouillon effectuait depuis plusieurs semaines des incursions dans les Flandres lorsque le 20 août, Charles Quint ordonna l’invasion du nord de la France[4]. Les troupes impériales commandées par le comte Franz de Nassau-Sickingen[5] se portèrent sur Mouzon.
Le siège : un stratagème de Bayard
Les villageois se réfugièrent alors dans la citadelle de Mézières. Bientôt cette place-forte, défendue par Bayard avec seulement un millier d'hommes, se trouva assiégée par près de 35 000 soldats de Nassau[6]. Les lignes des Impériaux passaient au sud-est de Manicourt[5].
Le siège dura six semaines[4],[6], dont trois semaines de bombardements intensifs[4] ; Bayard soutenait là un siège désespéré[6] puisque le roi, faute d'argent, n'était pas en mesure d'intervenir. Tandis que Mézières résistait, les villages voisins de Champeau et Manicourt (où campaient les troupes impériales) furent incendiés[5].
Pierre Terrail, seigneur de Bayard, fut le héros de cette confrontation. Il écrivit à François Ier de fausses lettres, qu'il pensait bien finir interceptées par l’ennemi :
- « Dans ses lettres, Bayard informait le roi que la ville était parfaitement approvisionnée et bien défendue, qu'elle pouvait soutenir même un long siège, et il déclinait l’envoi de secours. Trompés par ces nouvelles, les envahisseurs, découragés, finirent par abandonner leur conquête[7]. »
Le comte de Nassau-Sickingen, poursuivant sa stratégie, ravagea l'est de la Picardie en passant la Meuse, pillant et détruisant les villages le long de la Sormonne dans les Ardennes[5], puis il s’en retourna en Hainaut[4].
Conséquences
Le cardinal Wolsey proposa enfin une trêve à la France, qui fut repoussée[3] : le roi François Ier avait gagné assez de temps pour rassembler une armée près de Reims et ainsi empêcher de nouvelles incursions sur son territoire. Cette victoire fut bientôt suivie par d'autres, avec la reprise de Parme par Lautrec et la conquête de la place stratégique de Fontarrabie par Bonnivet.
Notes et références
- Francis Hackett, François Ier . Garden City, New York, Doubleday, Doran & Co., 1937, p. 226 ; et Charles Oman, A History of the Art of War in the Sixteenth Century, Londres, Methuen & Co., 1937, p. 173 -174. Cf.
- Pedro Esarte, Navarra, 1512-1530, Pampelune : Pamiela, 2001 (ISBN 84-7681-340-6) D'après
- Robert Knecht, Valois - Kings of France 1328-1589, Continuum International Publishing Group, 2007 isbn= 1852855223 D'après en
- Jean Robert KNECHT, The Rise and Fall of Renaissance France 1483-1610, Blackwell Publishing, 2001 (ISBN 0631227296)
- Marcel Dorigny, Quatre villages à travers les siècles, ALICIA, 1951, « La disparition des villages de Manicourt et de Champeau ». D'après
- Encyclopædia Britannica, 1910-11 (réimpr. 11e édition) [lire en ligne], « Pierre Terrail ». D'après
- D'après le Nouveau Larousse Illustré (Paris, 1898), article Bayard.
Bibliographie
- Blockmans, Wim. Emperor Charles V, 1500–1558. Traduit par Isola van den Hoven-Vardon. New York: Oxford University Press, 2002. ISBN 0340731109.
- Hackett, Francis. Francis the First. Garden City, NY: Doubleday, Doran & Co., 1937.
- "Les Gestes du très-illustre Anne de Montmorency, grand maistre et connestable de France", BN Mss. Dupuy 80
Voir aussi
Catégories :- Siège
- Histoire des Ardennes
- Bataille des guerres d'Italie
- Bataille de 1521
Wikimedia Foundation. 2010.