Sixieme circonscription du Haut-Rhin

Sixieme circonscription du Haut-Rhin

Sixième circonscription du Haut-Rhin

Sommaire

Description géographique et sociologique

La 6e circonscription du Haut-Rhin est constituée de trois cantons :

La circonscription est composée de communes très majoritairement catholiques, particulièrement dans le canton d'Illzach mais aussi à Wittenheim et Kingersheim. La ville d'Illzach constitue une exception, étant historiquement majoritairement protestante réformée. La circonscription recoupe par ailleurs partiellement les quartiers du nord de la ville de Mulhouse, historiquement réformée, mais aujourd'hui majoritairement catholique.

Région historiquement germanophone, bien que la compréhension du Français y ait toujours été plus développée que dans le reste de l'Alsace. La pratique du dialecte reste assez développée dans ces cantons périurbains, plus cependant à Illzach et Wittenheim qu'à Mulhouse-nord. Le niveau de pratique reste par ailleurs inférieur à la moyenne alsacienne, mais une majorité de la population déclare comprendre et parler le dialecte.

Description politique

Création nouvelle issue de la réforme de la carte électorale opérée en 1986, la circonscription d'Illzach-Wittenheim ne dispose donc pas d'une histoire électorale ancienne. Elle est la conséquence des mouvements de populations à l'intérieur du département, favorisant l'agglomération mulhousienne. Le canton d'Illzach n'a été crée qu'en 1982, séparé alors du canton d'Habsheim. Le canton de Wittenheim avait été crée au cours des années 1960. Quant au canton de Mulhouse-nord, bien plus ancien, il était partie intégrante de la circonscription de Mulhouse-ville, là où le canton d'Illzach et celui de Wittenheim se rattachaient à celle de Mulhouse-campagne.

Circonscription politique hybride, très hétérogène entre les quartiers "populaires" de Mulhouse-nord, les environs urbains du canton de Wittenheim et le canton plus rural d'Illzach, la 6e circonscription a longtemps présenté un paradoxe électoral certain. Au vu des résultats électoraux de la période 1981-1986, le découpage permettait en effet de penser que la gauche pouvait emporter le siège ici mis en jeu. En fait, depuis 1988, la circonscription a connu un ancrage à droite d'autant plus remarquable que la circonscription restait jusqu'en 1995 l'une des rares d'Alsace à privilégier la gauche lors de l’élection présidentielle. Le candidat UDF JJ. Weber, maire de Sausheim et conseiller général d'Illzach, a été facilement élu en 1988 (52,8%), réélu en 1993 contre le FN (69%), réélu en triangulaire en 1997 (41%) et réélu lors d'une élection partielle successive à l'annulation de l'élection de 1997, en 1998. Il a depuis du cédé son siège à F. Hillmeyer (UDF) à la suite de sa condamnation pour corruption. F. Hillmeyer a cependant été élu largement en partielle en 2000, et réélu contre le FN en 2002 (74%).

La 6e circonscription peut donc être considérée comme plutôt orientée à droite avec une présence importante du FN, qui réalise des scores très importants lors des élections présidentielles, et fut par ailleurs présent au 2e tour de chaque élection depuis 1993. Il s'appuie notamment sur des scores parfois supérieurs à 30% dans le canton de Mulhouse-nord (J.M Le Pen y réalise ses plus forts résultats alsaciens), mais dépasse aussi 20% à Illzach et Wittenheim. Le PS dispose d'une bonne implantation à Wittenheim, et réalise des scores honorables à Mulhouse-nord. Le fief de la droite reste le canton d'Illzach, mais on constate qu'elle a progressé dans l'ensemble des cantons à l'occasion des élections de 1998,2000 et 2002.

Lors de l’élections présidentielle de 1988 la circonscription s'était nettement prononcée pour F. Mitterrand (56%). On constate depuis 1995 un fort progrès du FN au détriment du PS, et par ailleurs une orientation à droite nettement plus prononcée. En 1995 J.M Le Pen arrivait nettement en tête (28,5%) devant L. Jospin (19,7%), E. Balladur (19,3%) et J. Chirac (15,5%). Au 2e tour la circonscription choisissait J. Chirac (52,2%). En 2002 J.M Le Pen se plaçait à nouveau en tête (25,5%) devant J. Chirac (15,9%) et L. Jospin (13%).

Dans cette circonscription où le FN et la gauche réalisait de meilleurs performances que dans le reste du Haut-Rhin, la droite a confirmé et amplifié fortement son avance lors des élections présidentielle et législatives de 2007, ancrant solidement la circonscription à droite. Lors du premier tour, N. Sarkozy arrivait nettement en tête avec 33,1%, faisant plus que doubler le résultat de J. Chirac en 2002. Il dépassait 30% dans chacun des trois cantons, et obtenait plus de 35% à Illzach, et 34% à Wittenheim. S. Royal arrivait en seconde position, avec 22,5%, elle améliorait le score de L. Jospin en 1995, arrivant d'une courte tête devant N. Sarkozy à Mulhouse-nord, mais étant nettement devancée à Illzach et Wittenheim. Le candidat UDF, F. Bayrou, arrivait troisième avec 17,5% - sa plus mauvaise performance alsacienne -, en dépit du soutien du député F. Hillmeyer. Il progressait certes nettement par rapport à 2002, mais ne dépassait 20% dans aucun canton de la circonscription, son meilleur score étant de 18.6% à Illzach. Enfin, J-M Le Pen, qui avait frôlé les 30% en 1995 et avait encore dépassé 25% en 2002, subissait une chute vertigineuse, perdant plus de 10 points par rapport à 2002 et près de 15 points par rapport au total Le Pen+Mégret, en n'atteignant que 14,8%. Il dépassait 15% à Wittenheim et Mulhouse-nord; cantons où le FN avait fréquemment dépassé les 30% auparavant. Cette chute bénéficiait très largement à N. Sarkozy, et, dans une moindre mesure, à F. Bayrou. Le second tour amplifia la domination de N. Sarkozy, celui-ci réalisait en effet le meilleur score d'un candidat de droite dans la circonscription depuis 1974, en obtenant 60,5% des voix. Il dépassait 64% à Illzach, l'emportant avec 60% dans le chef-lieu, et 62,5% à Wittenheim, dépassant 57% à Wittenheim et 62% à Kingersheim, toutes deux gérées par le PS. Il était par contre battu d'une très courte tête (49,5%) à Mulhouse-nord. Le succès du candidat UMP s'expliquait par le très bon report, ici comme dans le reste de la région, des voix UDF, le député Hillmeyer s'étant prononcé très rapidement pour lui au second tour, et FN. Les consignes de J-M Le Pen, comme de F. Bayrou, n'avait largement pas été suivies. À l'inverse, S. Royal, malgré une bonne performance à Mulhouse-nord, perdait du terrain par rapport au score de L. Jospin en 1995, ceci étant particulièrement visible à Wittenheim et Illzach.

Les élections législatives de juin devaient encore amplifiées cet ancrage à droite, en permettant la réélection dès le premier tour du député sortant F. Hillmeyer, une première dans une circonscription autrefois assez disputée. Ayant choisi de ne pas suivre F. Bayrou et le Modem, F. Hillmeyer s'était rallié au Nouveau Centre, obtenant ainsi le soutien dès le premier tour de l'UMP. Il réalisa 50,36% des suffrages le 10 juin, dépassant la majorité absolue à Illzach et Wittenheim, et dépassant 40% à Mulhouse-nord. Son principal adversaire, le maire PS de Wittenheim, A. Homé, obtenait 23,1% des voix, dépassant le résultat obtenu par la candidate verte en 2002, mais ne réussissant pas à mettre le député sortant en ballottage. Il ne dépassait pas 20% à Illzach, mais s'approchait des 25% à Wittenheim et les dépassait à Mulhouse-nord. Il restait cependant devancé aussi bien dans sa commune qu'à Kingersheim, autre mairie socialiste, ainsi qu'à Mulhouse-nord. La candidate FN, M. Binder, conseillère régionale, n'obtenait plus que 8,5% des voix, en net retrait par rapport à 2002 et même par rapport au résultat de J-M Le Pen en 2007, elle ne dépassait 10% dans aucun canton, réalisant son meilleur score à Mulhouse-nord. Enfin, la candidate Modem, désignée à la suite du ralliement à la majorité présidentielle de F. Hillmeyer, n'obtenait que 6,3% des voix, en net retrait du score de F. Bayrou, une large partie des électeurs ayant suivi la position du député sortant.

L'orientation politique de la circonscription sort donc renforcée par ces consultations. L'ancrage à droite du canton d'Illzach s'est vu nettement confirmé et renforcé par les performances de N. Sarkozy (près de 65%) et F. Hillmeyer (près de 55%), la droite retrouvant ici son niveau de 1974. C'est surtout la progression très importante des candidats de droite classique à Wittenheim et même Mulhouse-nord qui a marqué ces élections. En dominant largement S. Royal dans des communes autrefois assez nettement à gauche, comme Wittenheim ou Kingersheim, N. Sarkozy, et par la suite F. Hillmeyer, ont confirmé la progression de la droite dans ce canton très industriel, autrefois marqué par un fort vote FN. La progression de la droite est moins forte, mais tout aussi visible, dans le canton de Mulhouse-nord, qui reste cependant marqué à gauche, où N. Sarkozy a retrouvé le score de V. Giscard d'Estaing en 1981, et où F. Hillmeyer a nettement devancé le candidat PS le 10 juin. A l'inverse, la gauche sort affaiblie dans cette circonscription par les résultats de 2007, particulièrement à Wittenheim, elle conserve de solides points d'appuis à Mulhouse-nord, mais son avance s'est réduite, et est particulièrement faible à Illzach et Wittenheim. Ici comme ailleurs en Alsace, la dynamique du vote Bayrou était nettement ancrée au centre-droit, et a été considérablement affaiblie par la position "ni droite, ni gauche" de ce dernier au second tour, ainsi que par le soutien ouvert de F. Hillmeyer à N. Sarkozy au lendemain du premier tour. Enfin, le FN a très largement diminué au profit de la droite traditionnelle, permettant à celle-ci de progresser considérablement dans des cantons plus industriels, ceci étant visible à Wittenheim et Mulhouse-nord.

Historique des résultats

  • De 1988 à 1997 : Jean-Jacques Weber - UDF, maire de Sausheim, président du conseil général.
  • Du 01/06/1997 au 06/05/2000 : Jean-Jacques Weber - UDF, maire de Sausheim, président du conseil général.
    • Annulation des élections le 24/10/1997
    • Réélection de Jean-Jacques Weber le 14/12/1997
    • Déchéance de Jean-Jacques Weber le 05/05/2000 sur décision du Conseil constitutionnel (condamné en 1998 à un an de prison avec sursis et à deux années d'inéligibilité pour abus de confiance)
    • Remplacé par Francis Hillmeyer, élu le 21/05/2000
  • Du 26/06/2000 au 18/06/2002 : Francis Hillmeyer - UDF, maire de Pfastatt.
  • Depuis le 16/06/2002 : Francis Hillmeyer - UDF, maire de Pfastatt.

Résultat des législatives du 10 juin 2007

Francis Hillmeyer (Nouveau Centre) est réélu dès le 1er tour avec 50.36 % des votants exprimés.

  • Nombre d'inscrits : 74 758
  • Votants : 39 220 (abstentions : 47.54%)
  • Exprimés : 38 409 (blanc et nuls : 2.06%)
Nom Parti Voix Pourcentage
Francis Hillmeyer Nouveau Centre 19 341 50.36%
Antoine Homé PS 8 848 23.04%
Martine Binder FN 3 348 8.72%
Raphaëlle Vagignay MoDem 2 520 6.56%
Cléo Pascale Schweitzer Les Verts 1 399 3.64%
Henri Metzger GA 824 2.15%
Jean Bitterlin MEI 622 1.62%
Andréa Mele MPF 612 1.59%
Camille Bailly LO 563 1.47%
Gilles Bastos 313 0.81%
Hélène Jacobi MNR 19 0.05%
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