Audregnies

Audregnies
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Audregnies
Armoiries de l'entité
Administration
Pays Drapeau de Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté française de Belgique Communauté française
Province Drapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
Arrondissement Mons
Commune Quiévrain
Géographie
Coordonnées 50°23′″N 03°43′″E / <span class="geo-dec geo" title="Cartes, vues aériennes et autres données pour Erreur dexpression : opérateur / inattendu. Erreur dexpression : opérateur / inattendu.">Erreur dexpression : opérateur / inattendu., Erreur dexpression : opérateur / inattendu.
Superficie 5,84 km²
Population 852 hab. (date inconnue)
Densité 146,39 hab./km²
Autres informations
Gentilé Audregniens
Code postal 7382
Zone téléphonique 065

Audregnies est une section de la commune belge de Quiévrain, située en Région wallonne dans la province de Hainaut.

C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. C'est un village qui fait partie du Parc naturel des Hauts-Pays et qui possède la plus grande place verte de Belgique (2 hectares).

Sommaire

Communes fusionnées de l'entité de Quiévrain

Quiévrain, Baisieux et Audregnies.

Étymologie

Des chartes de labbaye de Saint-Ghislain, datant de 975-1200, appellent cette localité Aldrinia, Aldrinioe, Aldrineoe, Audrignies, Audergnies. On y reconnaît le radical Aldr ou Audr qui est presque certainement un nom propre franc Aider ou latin Aldrinus; la désinence egnies ou ignies signifie une propriété, une habitation, ou, comme lon disait dans le haut Moyen Âge, « un manse » (mansio).

Audregnies, cest donc la propriété dAider ou dAldrinus. Auderghem a le même sens.

Histoire

La commune est traversée par la chaussée Brunehaut. On y a retrouvé des antiquités intéressantes, notamment un aqueduc belgo-romain, formé de tuyaux en poterie. Le château dAudregnies, dont il ne reste plus que le souvenir, était une puissante forteresse qui appartint au XIIe siècle, ainsi quau XVe siècle, à la célèbre famille de Ville Strépy-Harchies. Alard de Ville fonda, en 1224, à Audregnies, un monastère de Trinitaires ou Mathurins qui se vouaient au rachat des chrétiens captifs dans les États barbaresques du Nord de lAfrique.

Personnages célèbres

L'Abbaye de la Trinité ou des Trinitaires

« LAbbaye », comme lappellent les habitants, est un long bâtiment de style tournaisien de la fin du XVIIIe siècle, à deux niveaux de 15 travées. Elle se situe au Nord de la grand-place sur laquelle elle souvre par une jolie porte de pierre bleue datée de 1763 et frappée décus représentant, à gauche, la croix de lordre de la Trinité et, à droite, trois licornes sur croix pattée. A lEst du bâtiment sélèvent encore la grange et la porte du verger, millésimée de 1705, seuls vestiges de lancien monastère des Trinitaires.

En 1221, Alard de Strépy, seigneur dAudregnies, Harchies et autres lieux, fonde avec sa femme Ide le couvent de la Sainte-Trinité au lieu-dit Fontaine du Maréchal, dans les bois. A cette époque, lordre des Trinitaires était à ses débuts. Il venait dêtre créé par un provençal, saint Jean de Matha, qui mourut en 1213. Le nouvel ordre, en latin Fratres ordinis Sanctae Trinitatis et Redemptionis captivorum, sinscrivait dans les préoccupations du moment. En effet, lors des croisades ou en mer, tant les Chrétiens que les Musulmans faisaient des prisonniers. LOrdre avait donc pour but le rachat ou léchange de captifs des deux rives méditerranéennes. On a pu chiffrer à 900.000 les prisonniers sauvés par les Trinitaires de 1200 à 1487 ! Très rapidement lOrdre sest développé et notamment dans le Nord de la France et en Belgique actuelle sans quon sache exactement pourquoi. Audregnies et Lens-sur-Dendre, près de Ath, sont les deux principaux monastères de nos régions. On connaît ainsi à Audregnies le nom dun ministre (supérieur) du monastère, le Père François Gomelin, qui fit un voyage de rédemption en Afrique du Nord en 1700 en compagnie du Père Philémon de la Motte. Ils délivrèrent 69 prisonniers, furent reçus au retour solennellement à la Cour de France puis à Audregnies qui leur fit un triomphe. Peu de temps après, ils repartent et rachètent trente autres esclaves chrétiens dont M. Jean Martin possède encore la liste.

Center Les premiers seigneurs de la maison d'Audregnies-Strépy-Ville portaient :"de gueules à cinq cotices d'or"

Après la mort dAlard de Strépy, « lAbbaye » se développa. En 1389, par exemple, Guillaume de Harchies, Grand Bailli de Hainaut, augmenta la fondation monastique il finira par reposer avec sa femme Jeanne de Jausse. On pense quen 1507, le couvent déménagea, quittant les bois pour le flanc nord de la place, alors « grand trieu » ou « waressaix » dont la population érigée en commune et le seigneur dAudregnies se disputaient lusage. Au XVIIIe siècle, François Gomelin administra remarquablement le monastère, le rénovant sans doute. Une pierre frappée à ses initiales en témoigne encore. On possède deux représentations de ce nouveau couvent : lune est une gouache faite à la demande du Duc de Charles de Croÿ par un peintre valenciennois, Adrien de Montigny, vers 1690; lautre est une carte militaire dAudregnies exécutée pour le Comte de Ferraris en 1771-1778. Ces deux documents, complétés de la Règle, nous permettent de nous faire une idée de ce que fut la Trinité sous lAncien Régime.

Les bâtiments sont simples; lespace monastique est clos de murs. Il est divisé en trois parties : lune à lEst regroupe la cour, la grange et les écuries qui subsistent encore. Elle souvre sur la place, cest la partie plus séculière. A lOuest, une petite entrée aujourdhui disparue permet daccéder à la clôture : le bâtiment principal sur trois étages, dont le dortoir, puis plus loin le cloître au toit dardoise et la chapelle, sans transept. Derrière se trouve un verger. Notons sans doute lexistence dune infirmerie dans la partie Est. On sait par ailleurs quil existait des caves-prisons, les seules de la région, et un souterrain qui reliait très probablement le monastère au château seigneurial.

Au long des siècles, la « Trinité » eut bien évidemment une influence sur le village. Certes, on le voit sur un plan actuel, lAbbaye na pas polarisé le village autour delle. Elle a en revanche fourni du travail à des habitants, secouru et aidé les villageois, dispensé les sacrements dans sa petite église et surtout introduit et développé le culte de saint Roch à Audregnies, culte qui donna lieu à de nombreuses festivités et processions jusquaux années 1980. En effet, lépoque était aux pestes et Roch, pestiféré lui-même, était réputé guérir et protéger de la maladie. En 1636, les Trinitaires de Douai font don du « chef vénérable » du Saint à leurs frères dAudregnies. Deux os du crâne sont ainsi scellés dans un reliquaire en bois aujourdhui conservé dans léglise paroissiale. Il était porté en procession par les moines à travers les rues depuis la chapelle conventuelle et ce, jusquen 1783.

En 1783, Joseph II, empereur dAutriche et souverain de nos régions, décréta la suppression dune série de maisons religieuses. Il posa alors la question de lutilité des couvents des Trinitaires en Belgique. On lui répondit quen Barbarie, il y avait peu de captifs flamands et que, quand on les rachetait, on navait pas toujours recours aux Trinitaires. Cette réponse hâta leur suppression. Le greffier Patte fut chargé de la liquidation de la maison dAudregnies ne vivaient dailleurs plus que 7 pères. Cest ainsi que les images et ornements déglise furent donnés aux paroisses du diocèse, dont deux tableaux à léglise de Baisieux (Belgique), et le reste fut vendu. Léglise et les communs furent détruits. On éleva à la place la longue bâtisse actuelle, une ferme qui intégra lancienne grange épargnée. Elle est aujourdhui propriété de Monsieur et Madame Jean Martin-Bériot.

(Cette partie est un résumé extrait de : Jean-Bernard LENS, Fondation et avatars dune institution médiévale : la Trinité à Audregnies, U.C.L., Hist 12, 1988-1989. On trouvera plus de renseignements dans Daniel DERECK, Le couvent des Trinitaires d'Audregnies, dans les Annales du Cercle d'Histoire et d'Archéologie de Saint-Ghislain, VII, 1995.)

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