- Sextus Propertius
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Properce
Properce (en latin Sextus Propertius[1]) est un poète latin né aux alentours de 47 av. J.-C. en Ombrie, sans doute à proximité de la ville actuelle d'Assise.
Sommaire
Biographie
Properce nait dans une famille plébéienne, mais aisée. Son père, près d'accéder à la classe équestre, meurt assez jeune, probablement vers 43 ou 42 av. J.-C. Au moment de la redistribution des terres aux vétérans, en 41 av. J.-C., les domaines de la famille de Properce sont confisqués. Cela ne l'empêche pas de faire de solides études de droit à Rome, mais il renonce bien vite au barreau pour la poésie avec l'appui non négligeable de Mécène[2], près duquel il habite sur l'Esquilin.
Il fréquente les hommes de lettres de son temps, dont Ovide, et chante sa passion pour Cynthia (« Cynthie »), apparentée, selon Apulée, à Hostia, petite-fille du poète Hostius ou, selon de récentes études, à Roscia, petite-fille de l'acteur Quintus Roscius Gallus. Elle fut, en tout cas, une jeune fille d'un milieu cultivé.
Sa poésie évolue vers une inspiration plus religieuse et plus centrée sur Rome, lorsqu'il meurt assez brutalement à l'âge de 32/33 ans vers 16/15 av. J.-C.
Œuvre
Il est l'auteur de quatre livres d'élégies dont il est raisonnable de penser que seul le premier a été publié de son vivant. Les trois autres sont posthumes.
Le premier livre (intitulé Cynthia Monobiblos dans les manuscrits) utilise le procédé grec de « l'épître aux amis ». Les amis du poète sont tantôt bienveillants, tantôt jaloux de la passion qui se développe avec Cynthie jusqu'à la rupture provisoire (le discidium), qui durera près d'un an.
Dans le deuxième livre, le poète s'applique à mieux représenter les aspects divers (artistiques et psychologiques) de cet amour.
Le livre III est le moins inspiré et les paragraphes consacrés à Cynthie ne concernent qu'un peu moins de la moitié du livre, le reste est constitué de lamentations funèbres et d'éloges (à Ælia Galla, Mécène et Auguste).
Dans le livre IV dominent les élégies sur des légendes latines ou romaines. Sans doute faut-il y voir l'influence de Mécène qui le pousse vers la grande poésie nationale. Il s'en approche avec précaution bien que l'on sente chez lui un désir d'émulation avec Virgile. La 6e pièce de ce livre IV est consacrée à la victoire d'Actium, les autres élégies transportant le lecteur aux premiers temps de Rome, où le poète n'hésite pas à donner vie à des dieux bizarres et parfois oubliés (Vertumne, Jupiter Férétrien) ou à des épisodes peu connus, mais toujours empreints de romanesque (Hercule et Bona Dea). Il ouvre ainsi une voie dans laquelle Ovide s'engagera plus franchement avec ses Fastes.
Ce quatrième livre, enfin, s'inspire plus nettement encore du style des poètes alexandrins, dont Properce s'est souvent fait l'émule.
Notes
- ↑ On a souvent lu, à tort, Sextus Aurelius Propertius.
- ↑ Cf. recitationes
Bibliographie
- Frédéric Plessis, Etudes critiques sur Properce et ses Elégies, Paris, 1884
- Jean Bayet, Littérature latine, Armand Colin-collection U, 1965
- Properce, Élégies (texte, traduction et commentaires Daniel Paganelli), C.U.F., Paris, 1995
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