Sergueï Efron

Sergueï Yakovlevitch Efron, surnommé Sérioja, (en russe Сергей Яковлевич Эфрон), né le 26 septembre 1893 à Moscou, mort fusillé le 16 août 1941 à Oriol en URSS, était un poète russe, époux de Marina Tsvetaïeva.

Biographie

Sergueï Efron naquit dans une famille d'intellectuels de gauche faisant partie du mouvement de la Volonté du Peuple. Sa mère, née Élisabeth Petrovna Dournovo (1855-1910), était issue d'une famille de la petite noblesse terrienne et était proche des idées des Narodniki. Son père, Yakov Constantinovitch Efron (1854-1909) (anciennement Kalmanovitch), était quant à lui issu d'une famille juive et s'était converti au christianisme orthodoxe.

Sergueï Efron étudia à l'université de Moscou, écrivit des nouvelles et des poèmes. Il s'essaya aussi au théâtre avec Alexandre Taïrov, publia un journal littéraire. Il cherchait en fait à se faire une place dans le bouillonnement intellectuel de la Russie prérévolutionnaire.

Il rencontra sa femme Marina Tsvetaïeva, alors qu'élève officier, il était en vacances en Crimée à Koktebel chez Maximilian Volochine. Il était jeune, romantique et beau. Ils se marièrent rapidement en 1912. Elle avait dix-neuf ans et lui dix-huit...

Pendant la première guerre mondiale, il était infirmier dans un train militaire. Il termina en 1917 l'Académie militaire et fut enrôlé. Il fut démobilisé à Nijny-Novgorod. À la Révolution d'octobre, il combattit du côté des Bolchéviks, puis passa du côté des Blancs et termina en Crimée.

Émigration

À l'automne 1920, son régiment fut évacué à Gallipoli. Il se rendit à Constantinople puis à Berlin, où sa femme le rejoignit, et enfin Prague, où de 1922 à 1925, il fut étudiant à la faculté de philosophie. Il fréquenta avec sa femme le cercle des émigrés russes, et des intellectuels en exil. Il avait cependant la nostalgie de son pays et était de plus en plus déçu par ce qu'il considérait comme l'étroitesse de vue des émigrés blancs.

Il organisa un union démocratique des étudiants russes de Prague et devint le rédacteur principal de leur journal. Il fit partie aussi du Mouvement eurasiatique qui était considéré au sein de l'émigration russe de gauche comme une alternative au communisme international. Cependant le mouvement était divisé en plusieurs tendances, dont l'aile gauche était attirée par l'URSS.

En 1926, la famille partit pour Paris. Il collabora à un journal du Mouvement eurasiatique, Versty. Le couple vivait dans une semi-misère et Efron était atteint d'un début de tuberculose. Il tourna dans le film La Madonne des Sleepings, entra dans une loge maçonnique, s'essaya à divers travaux...

À partir des années 1930, il collabora à l'Union du retour dans la patrie qui était noyautée par l'ambassade d'URSS et qui faisait de la propagande parmi les émigrés pour leur retour « au paradis socialiste » de Joseph Staline.

Finalement, il se compromit avec les services secrets de l'ambassade à Paris. En 1935, le couple habitait à Vanves, près de Paris, avec leurs deux enfants. La situation matérielle d'Efron était précaire et son talent d'écrivain, limité à un public restreint, tandis que Marina s'épuisait à maintenir son inspiration littéraire.

En URSS

En 1937, accusé sans preuve d'avoir trempé dans l'affaire de l'enlèvement du général Miller, il se décida à partir retrouver sa fille Ariadna, partie quelque temps plus tôt en URSS, et prit un bateau au Havre pour Leningrad.

Ils furent consignés à demeure dans les environs de Moscou. Ariadna fut arrêtée la première. Sergueï Efron fut arrêté par le NKVD, le 10 octobre 1939 et fusillé en 1941. Ariadna passa de longues années en rélégation dans le grand nord et ne fut réhabilitée qu'en 1955.

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