- Salvia columbariae
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Salvia columbariae
Salvia columbariaeSalvia columbariae Classification classique Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Asteridae Ordre Lamiales Famille Lamiaceae Genre Salvia Nom binominal Salvia columbariae
Benth., 1833Retrouvez ce taxon sur Wikispecies
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sont disponibles sur CommonsParcourez la biologie sur Wikipédia : Salvia columbariae est une plante herbacée annuelle de la famille des Lamiaceae, originaire du sud-ouest des Etats-Unis. Elle fait partie du genre Salvia, dont les membres sont communément appelés "sauges". Ses fruits ont largement été utilisés par les populations amérindiennes comme source de nourriture et comme plante médicinale.
Sommaire
Description morphologique
Cette plante mesure 10 à 50 cm de hauteur[1],[2], mais sa taille peut varier entre 4 et 60 cm selon les conditions de croissance[3].
De la base de la plante partent des tiges de section quadrangulaire. Les feuilles sont essentiellement regroupées à la base de ces tiges ; les plus basses ont de 10 à 15 cm de longueur et plus elles sont haut sur la tige, plus elles sont petites (elles peuvent ne faire que 2 cm de longueur). Ces feuilles, grandes ou petites, ont une forme globale oblongue mais sont profondément découpées en lobes irréguliers et d'aspect fripé. Leur face supérieure est couverte de quelques soies courtes et grises[1],[2],[3].
Reproduction
Les inflorescences
Les inflorescences forment des glomérules (cymes axillaires condensées) de fleurs, placés en verticilles denses en forme de boule autour des tiges florales (1 à 2 groupes par tige le plus souvent, mais parfois jusqu'à quatre). Les bractées ont une couleur violacée et portent une épine au bout. Elles mesurent environ 1 cm[1],[2].
Les fleurs sont petites, bleues, et mesurent 1,3 cm de longueur en moyenne (de 0,6 à 1,6 cm)[1],[3].
Le calice est constitué de sépales verts au bout violacé, de 8 à 10 mm de longueur, soudés (fleur gamosépale), mais présentant deux lèvres libres ; la lèvre supérieure n'est pas lobée mais possède 2 ou 3 barbes très courtes[2].
La corolle, irrégulière, est constituée de pétales bleus, de 6 à 8 mm de long, soudés (fleur gamopétale), mais présentant deux lèvres libres ; la lèvre du bas est deux fois plus grande que celle du haut et présente souvent des marques blanches[2],[3].
Deux étamines et le style, qui se termine par un stigmate bifide, dépassent de la corolle[2].Chaque fleur produit en moyenne 13 fruits, qui sont des akènes de 1,5 à 2 mm de long, légèrement aplatis, lisses, de couleur marron léger à gris[2],[3].
De la floraison à la fructification
La floraison survient de mars à juin.
La pollinisation se fait généralement par le truchement des insectes butineurs, mais cette espèce est capable d'autofécondation[4].
Salvia columbariae peut s'hybrider avec d'autres espèces du genre Salvia, même avec des espèces buissonnantes et perennes, comme Salvia mellifera[5].
En mûrissant et en séchant, l'inflorescence, d'abord bleue, devient dorée. Les akènes sont alors libérés lorsque la plante est secouée (vent, animaux...)[3].
Répartition et habitat
Répartition
L'aire de répartition de cette espèce nord-américaine s'étend, à l'ouest, du sud de la Californie (Etats-Unis) jusqu'à la Basse-Californie au Mexique, et à l'est, du sud de l'Utah au Nouveau-Mexique (Etats-Unis)[1].
Habitat
Salvia columbariae est une espèce de plein soleil qui pousse en zone dégagée, sur sol bien drainé. Elle tolère les sols infertiles et ne supporte pas les apports d'eau trop fréquents. Cette plante recolonise les zones dégradées par les incendies : il a été démontré qu'un ajout de restes végétaux brûlés sur le sol augmentait l'abondance de cette plante et son taux de germination[6],[7].
On la trouve dans les chaparrals à Artemisia tridentata, les déserts à Larrea tridentata, les plaines arides caillouteuses[1],[3],[8].
Cette espèce pousse en général en dessous de 1200 m, mais peut atteindre 2100 m par endroit[2],[3].
Cette espèce reste commune sur son aire de répartition, bien que certains auteurs mentionnent le fait qu'elle était bien plus commune autrefois, et qu'elle a décliné sous le double effet du surpâturage et de l'urbanisation[6].
Rôle écologique
Cette sauge est une plante mellifère ; elle est butinée par plusieurs espèces d'abeilles et de papillons. Ses akènes sont consommés par des oiseaux, des rongeurs et des insectes (notamment des fourmis)[3].
Systématique
Cette espèce a aussi été dénommée Pycnosphace columbariae Rydb. 1917[8],[9].
Selon ITIS, il n'existerait que deux variétés de Salvia columbariae[10]:
- Salvia columbariae var. columbariae Benth.
- Salvia columbariae var. ziegleri Munz
Selon l'USDA, il existerait trois variétés de cette espèce[11]:
- Salvia columbariae var. argillacea S.L. Welsh & N.D. Atwood
- Salvia columbariae var. columbariae Benth.
- Salvia columbariae var. ziegleri Munz
Salvia columbariae et l'homme
Salvia columbariae a été utilisée par de nombreuses tribus amérindiennes comme source de nourriture ou comme plante médicinale. Selon la mythologie des Amérindiens Kawaiisus, cette plante a été une des premières obtenues par les hommes[3].
Les gerbes mûres étaient battues ; les akènes récoltés étaient alors placés dans un panier et vannés. Ils étaient par la suite conservés sous terre pour un usage à l'état cru, ou torréfiés[3].
Usage alimentaire
Cet usage est attesté depuis au moins 600 ans, grâce à la datation au carbone 14 d'akènes trouvés sur un site archéologique Chumash, sur l'île Santa Rosa située au sud de la Californie[12].
- Les akènes torréfiés étaient broyés dans des mortiers en pierre afin d'obtenir une farine. Celle-ci était utilisée dans la confection de biscuits, de gateaux, et d'une bouillie ou soupe épaisse appelée "piñole". Après l'arrivée de la farine de blé, apportée par les Européens, les Amérindiens ont continué à ajouter à cette dernière de la farine de ces akènes afin de lui conférer davantage d'arômes[3].
- Les akènes crus écrasés contiennent beaucoup de mucilage. Ils étaient utilisés pour la confection d'une boisson épaisse, un peu mentholée, très désaltérante. Les akènes crus étaient supposés rendre potable l'eau alcaline du désert[3],[13].
Usage médicinal
Ce sont les akènes crus qui étaient utilisés pour cet usage. La boisson mentionnée précédemment était utilisée comme fébrifuge par les Costanoans[14]. Les Cahuillas utilisaient un cataplasme d'akènes broyés contre les plaies[13]. Ces deux usages furent un temps repris par les pères missionnaires basés en Californie[15].
Un akène était placé dans l'oeil pour déloger les corps étrangers et réduire l'inflammation subséquente. Cet usage était courant chez les Cahuillas, les Ohlones, et les Kawaiisus[16],[14],[13].
Voir aussi
Autres médias
- Galerie de photos sur le site Calphotos de l'University of California, Berkeley
Liens externes
- Référence Catalogue of Life : Salvia columbariae Benth. (en)
- Référence ITIS : Salvia columbariae Benth. (fr) ( (en))
- Référence NCBI : Salvia columbariae (en)
- Référence GRIN : espèce Salvia columbariae Benth. (en)
Notes et références
- ↑ a , b , c , d , e et f MacMahon J.A. (1997) Deserts, National Audubon Society Nature Guides p 368, Knopf A.A. Inc, ISBN 0-394-73139-5
- ↑ a , b , c , d , e , f , g et h Jepson Flora Project, « S. columbariae Benth. CHIA » sur ucjeps.berkeley.edu, Regents of the University of California. Consulté le 24 juin 2009
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l et m Immel D.L., « CHIA, Salvia columbariae Benth. » sur plants.usda.gov, United States Department of Agriculture (USDA), National Plant Data Center, Environmental Horticulture Department, University of California, Davis, California. Mis en ligne le 29 janvier 2003, consulté le 24 juin 2009
- ↑ Visco F.J. et Capon B. (1970) Pollination mechanisms in three species of Salvia native to Southern California, Aliso Vol. 7, No. 2., p 231 à 242
- ↑ Clebsch B. (1997) A book of Salvias: Sages for every garden, Timber Press, Portland Oregon
- ↑ a et b Timbrook J., Johnson J.R. et Earle D.D. (1982) Vegetation burning by the Chumash, Journal of California and Great Basin Anthropology Vol.4 n° 2, p 163-186.
- ↑ Emery D.E. (1988) Seed propagation of native California plants, Santa Barbara Botanic Gardens, Santa Barbara Californie.
- ↑ a et b The Calflora database, Berkeley Californie, « Salvia columbariae Benth. » sur www.calflora.org. Consulté le 27 juin 2009
- ↑ International Plant Names Index (IPNI), « Lamiaceae Pycnosphace columbariae Rydb. » sur www.ipni.org. Consulté le 27 juin 2009
- ↑ Integrated Taxonomic Information System (ITIS), « Salvia columbariae Benth. » sur www.itis.gov, National Museum of Natural History Washington, D.C.. Consulté le 24 juin 2009
- ↑ Natural Resources Conservation Service, « Salvia columbariae Benth., chia » sur plants.usda.gov, The PLANTS Database, United States Department of Agriculture (USDA). Consulté le 24 juin 2009
- ↑ Clebsch B. (1997) A book of Salvias: Sages for every garden, Timber Press, Portland Oregon.
- ↑ a , b et c Bean L.J. et Saubel K.S. (1972) Temalpakh (From the Earth); Cahuilla Indian Knowledge and Usage of Plants, Banning CA. Malki Museum Press, p. 136
- ↑ a et b Bocek B.R. (1984) Ethnobotany of Costanoan Indians, California, Based on Collections by John P. Harrington, Economic Botany 38(2):240-255 (p. 16)
- ↑ Jepson W.L. (1911) A flora of western middle California, Cunningham, Curtiss & Welch, San Francisco Californie.
- ↑ Zigmond M.L. (1981) Kawaiisu Ethnobotany, Salt Lake City, University of Utah Press (p. 62)
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