Saint Nicolas de Flüe

Saint Nicolas de Flüe

Nicolas de Flue

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Nicolas de Flüe
Statue à Flüeli-Ranft

Saint Nicolas de Flue, né à Flüeli en 1417 et mort en 1487, est un ermite suisse.

Biographie

Nicolas de Flue est né dans une famille paysanne de bonne fortune du canton d'Obwald. Il mène une vie de modestie, pieusement identique à celle des paysans de sa région[1]. Comme bien d’autres habitants, il se marie avec une des jeunes paysannes de sa cité, Dorothée Wyss, avec laquelle il a cinq fils et cinq filles, qu’il entretient avec aisance, grâce à son travail acharné[2]. Bien qu’il soit illettré, on le voit comme une personne dotée d'une grande sagesse, qui lui permet d’accéder à des rôles de juge et de conseiller de qualité[3]. Le gouvernement de son village lui propose de le rejoindre, et bien qu’il refuse[4], il est toujours présent quand il s’agit de défendre ses terres face aux envahissements confédérés (par exemple en 1460).

À la fin de l'année 1467, il laisse derrière lui toute sa famille et ses terres, afin de se consacrer complètement à la foi à l’écart de toute civilisation, non loin de Flüeli, à Ranft, dans un ravin.

Pour mieux se concentrer sur son pèlerinage, il prend la décision de vivre dans l’abstinence, en se rapprochant presque de l'inanition, afin d'obtenir un statut divin. Il continue de vivre ainsi jusqu'à la fin de ses jours dans une cabane qu'il construit de ses mains.

Peu de temps après, des gens de la même patrie que celle de Nicolas construisent spontanément une chapelle et établissent un ermitage à Ranft. La rumeur de son prodigieux jeûne se répercute jusqu'aux oreilles de l'État qui décide de vérifier si l'écho est bien juste, mais en vain car les autorités cèdent après un mois d'observation. Les faits se rapportant à son alimentation ne sont que peu fiables. En effet, les seules sources que nous ayons là-dessus sont des témoignages, qui s'expriment en ces termes : « Dieu seul le sait ». Ce genre de réponses à notre époque sous-entend bien évidemment un mensonge puisque nous savons pertinemment que l'on ne peut pas survivre sans nourriture ou presque.[5]

« Mon Seigneur et mon Dieu

Prends-moi à moi

Et donne-moi tout entier à Toi
Mon Seigneur et mon Dieu Prends-moi tout
Ce qui me sépare de Toi

Mon Seigneur et mon Dieu Donne moi tout

Ce qui m'attire à toi »[6]

Un bref résumé des pensées de Nicolas par le biais d'une prière préservée dans un manuscrit de la fin XVe siècle.[7]

Nicolas intervient au cours de la diète de Stans en 1481 qui résulte des guerres de Bourgogne et où des conflits apparaissent, notamment concernant l'admission de Fribourg et de Soleure dans la Confédération, entrées redoutées par les cantons ruraux.

Un des témoins du Convenant, Heini am Grund, va chercher au près de Nicolas de Flue un message dont le contenu exact demeure inconnu mais qui établit les bases d'un compromis juridique qui règle la situation. Son culte prend un nouvel essor lors des deux conflits mondiaux qui, au XXe siècle, épargnent la Suisse. La ferveur populaire, qui ne se limite pas aux seuls catholiques, trouve un écho lors de la canonisation de l'ermite en 1947, quand bien même la gauche reproche à Nicolas de Flue d'avoir favorisé la classe dominante.

Les principales caractéristiques de la pensée de Nicolas de Flue – esprit de paix, non-intervention dans les affaires étrangères, modération - ont aujourd'hui encore des répercussions sur la manière dont certains Suisses perçoivent leur pays et entendent faire de la politique.

Nicolas de Flue est aussi le premier Landaman de Suisse[réf. nécessaire]. Plus exactement, le peuple lui proposa de devenir landaman, ce qu'il refusa. Le premier landaman est donc Louis d'Affry.

Nicolas de Flue a été canonisé le 15 mai 1947. Saint-patron mondial de la paix depuis cette date. Il est également, de même que Saint Martin et Saint Sébastien, le saint-patron de la Garde Suisse Pontificale au Vatican.

Il est fêté le 25 septembre et non pas le 21 mars, jour de sa mort [8].

La prière quotidienne de Saint Nicolas de Flue, Mein Herr und Mein Gott[9] [10], est encore activement utilisée aujourd'hui.

En sa mémoire, un musée a été fondé dans le village de la commune de Sachseln (OW) [11], où se trouve également l'église de pèlerinage de ce saint.

Références

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  1. R. Pernoud, Les Saints au Moyen Age, Plon, 1984  ch. XI « Mystique et Politique » p.231-236
  2. idem que la note 1
  3. idem que la note 1
  4. idem que la note 1
  5. idem que la note 1
  6. idem que la note 1 ou encore Gebet von Bruder Klaus - Mein Herr und mein Gott
  7. idem que la note 1
  8. Wer ist Bruder Klaus (Biografie)
  9. Gebet von Bruder Klaus - Mein Herr und mein Gott
  10. pour des versions antérieures de cette prière en allemand et en français : Prière quotidienne
  11. Lieux saints

Sources


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