Saint Géraud

Saint Géraud

Géraud d'Aurillac

Saint Géraud (né en 855 au château Saint-Étienne d' Aurillac - mort en 918 à Pousthomy dans le Rouergue ou à Saint-Cirgues dans le Quercy), était le fils de Géraud, d'origine mérovingienne, seigneurs d'Aurillac, et d'Adeltrude, d'origine carolingienne, qui fut également canonisée. Saint Arède était un de ses ancêtres.

Fondateur de l'abbaye d'Aurillac, modèle de celle de Cluny, sa vie a été relatée par Odon de Cluny qui en a fait le modèle chevaleresque du seigneur chrétien qui met sa force et ses richesses au service de la Justice et des humbles.

Saint Géraud

Sommaire

Vie

Géraud, ou aussi Guiral en ancien dialecte, qui portait comme son père le titre de comte (bien qu'Aurillac ne fût pas un comté), était destiné à mener une vie de seigneur conforme à son rang. On lui apprit donc le métier des armes, la chevauchée et l'art de la chasse au faucon. Grand, agile et de belle apparence, il était de santé fragile et on lui enseigna aussi le chant, la grammaire et les Saintes Écritures. Il étonnait les clercs qui paraissaient à la table de ses parents par l'importance de ses connaissances. Il connaissait aussi le droit romain.

A la mort de ses parents, il se retrouva à la tête d'un domaine considérable qui s'étendait dans le Rouergue, et exerça toutes les fonctions d'un seigneur : il tenait son plaid, refusait de déléguer complètement sa justice à des officiers, ayant fait savoir à tous qu'on pourvait lui adresser directement des plaintes et des requêtes. Il assurait sa protection aux habitants en prenant lui-même la tête des équipées militaires destinées réprimer les bandes armées venus des pays voisins. S'appliquant à vivre selon les Évangiles, il affranchissait les serfs en leur donnant la propriété de leur terre, accueillait les pauvres à sa table et s'efforçait de limiter la violence des guerres en s'en remettant au jugement de Dieu. C'est ainsi qu'on le vit avant un combat, dire à ses hommes de charger comme lui en tenant leurs armes le manche en avant, et tous les ennemis être pris de panique devant une telle assurance.

Il ne voulut jamais se marier[1], et dissimulait sa tonsure sous une coiffure qui indiquait sa qualité et qu'il ne quittait jamais ; en effet les seigneurs avaient gardé l'usage de porter les cheveux longs et les cheveux tondus étaient une marque de servitude. Un soir de chevauchée dans la Châtaigneraie, il avait reçu l'hospitalité d'un modeste paysan et fut saisi par la beauté de sa fille qu'il vit assise à la lumière de la cheminée. Le chroniqueur de sa vie dit qu'il fut tenté et ne succomba pas, mais rapporte qu'il revint plusieurs mois après pour demander le pardon à son père et doter sa fille.

Fondations

Géraud fonda vers 885 l'abbaye d'Aurillac à laquelle il donna, par un testament et un codicile en 898, tout son domaine. Il lui avait choisi la règle de saint Benoît, réformée à cette époque par saint Benoît d'Aniane.

Ayant repoussé les offres de son parent le duc d’Aquitaine Guillaume Ier le Pieux qui lui proposait de placer sa fondation sous sa protection, et qui fondera Cluny sur le même modèle qu'Aurillac, Géraud avait tenu à rendre sa fondation autonome des hiérarchies féodales et ecclésiastiques en la mettant sous la protection directe du pape et du roi qui lui accordèrent chacun un diplôme d'immunité. C'est pour cette raison que l'abbé d'Aurillac était mitré et crossé, et portait le titre de comte.

À la fin de sa vie, Géraud d'Aurillac devint aveugle. Il souffrait de constater que la construction des bâtiment n'allait pas assez vite (la nouvelle église avait été mal construite et avait dû être reconstruite) et que le zèle des moines qu'il avait fait venir de Vabres faiblissait.

Vénération

Géraud fut déclaré saint par la voix populaire. C'est un des premiers exemples de saint à avoir été canonisé sans avoir subi le martyre ou être entré dans les ordres.

Sa vie fut écrite à la demande de l'évêque de Limoges, Turpin, par saint Odon, qui fut d'abord abbé d'Aurillac. Il fait de Géraud le portrait de l'homme riche et puissant qui, sans renoncer à ses fonctions, met la force et la richesse au service des faibles et des pauvres. C'est sans doute le premier modèle du chevalier chrétien.

C'est dans l'abbaye fondée par Géraud que le jeune Gerbert d'Aurillac, sera instruit et s'initiera à la vie monastique. Extrêmement savant, il deviendra pape à l'époque de l'An Mil sous le nom de Sylvestre II

En effet, l'abbaye d'Aurillac était dotée d'un scriptorium, où l'on enseignait les disciplines du trivium, (surtout la grammaire et la rhétorique) et le quadrivium. Elle était constamment restée en contact avec la Catalogne, foyer intellectuel de premier plan où étaient conservées de nombreuses copies d'œuvres antiques comme celles d'Isidore de Séville ou de Boèce.

Saint Géraud est célébré le 13 octobre.

Sources et références

Bibliographie

  • Edition latine : Odon de Cluny [+930], Vita de sancto Geraldo comite Auriliacensis (AA SS 13 octobre) BHL 3411.
  • Manuscrit latin : Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 5301 (Odon de Cluny).
  • Manuscrit latin : Bibliothèque de Clermont-Ferrand, ms. 149, f. 48-162, Vies de saints (Martial, Gall, Martin, Sidoine, Ursin, Benoît, Turian, Germain d'Auxerre, Taurin, Avit, Gilles, Loup, Augustin, Nicolas, Nectaire, Silvestre, Géraud, Mayeul), XIIe ou XIIIe s.
  • Traduction française (imprécise, susceptible de déformer la portée historique du texte original et de ses nuances): Odon, abbé de Cluny, Vie de Géraud d'Aurillac, traduction du Père G. de Venzac, Revue de la Haute-Auvergne, t. 43, 74e année, juillet-décembre 1972, p. 220-322; accès en ligne: [1] ou (seulement le livre II): [2].
  • Géraud Vigier (Père Dominique de Jésus, supérieur des Carmes de Clermont), Histoire parénétique de trois Saints protecteurs de la Haute-Auvergne : saint Flour, saint Marius (saint Mary), saint Géraud, 1635.
  • Dom Branche (prieur de Pébrac), Vie des Saints et Saintes d'Auvergne, 1652.
  • Christian Settipani, La noblesse du Midi Carolingien III Les vicomtes du Limousin, a) La famille de Géraud d'Aurillac.

Notes

  1. Selon Odon de Cluny, il refusa de se marier avec la soeur de son suzerain le duc d'Aquitaine, Guillaume le Pieux

Articles connexes

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