- Saint-Gilles (Liège)
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Saint-Gilles est un quartier de la ville de Liège, sur la rive gauche de la Meuse, à l'ouest du centre-ville.
Sommaire
Un mont sauvage
Jadis couvert de forêts épaisses, ce lieu qui offrait un abri idéal aux carnassiers et brigands était réputé extrêmement dangereux. Les vents eux-mêmes, provenant du mont Saint-Gilles étaient si impétueux que les Liégeois qualifiaient les hauteurs de leurs origines de "trô dèl plêve"[1], "trô dès grands vints"[2], "lî mâva trô"[3].
Il était en plus très fréquent qu'au cours d'orages, des torrents violents se précipitent dans la vallée.
L'abbaye
Bâtie en ces lieux inhospitaliers, beaucoup de légendes et d'incohérences entourent l'histoire du prieuré dédié à Saint Gilles mais un moine de Saint-Jacques relate l'élévation d'un autel vers 1056 pour y déposer une précieuse relique afin de la laisser quelque temps à la vénération populaire.
Fondé par Goderan ou Gerric, c'est en 1124 que le prince-évêque Albéron plaça à la maison religieuse de Saint-Gilles, un corps de chanoines de l'ordre de Saint-Augustin et transforma le prieuré en abbaye[4] et lui fit don de divers biens fonciers dont une prébende en la collégiale Saint-Denis.
Article détaillé : Église Saint-Gilles de Liège.Lieu d'exécution
Pour ajouter à sa sinistre réputation, le mont Saint-Gilles ou plus précisément les Grands-Champs de Saint-Gilles étaient dès le XVe siècle[5] le lieu d'exécution "réservé" aux étrangers, les bourgeois de la cité subissaient quant à eux la peine capitale place du Marché, en face de Neuvice.
Outre la pendaison, les deux piliers du gibet étaient encore visibles en 1874, certains condamnés y furent brûlés ou y subirent le supplice de la roue.
Les condamnés étaient conduits par la ruelle des Patients[6], un détour qui évitait soigneusement les territoires claustraux où le risque de les voir jouir du droit d'asile était grand.
La chaussée de Saint-Gilles ouverte en 1699 mit fin à ce long et pénible calvaire. Après l'exécution, on transportait leur dépouille au cimetière par le sentier des suppliciés. Les exécutions prirent fin aux Grands Champs de Saint-Gilles à la fin du XVIIIe siècle.
Une expression en est demeurée dans le langage liégeois pour éconduire quelqu'un: "Vas ti fé pinde à Sint-Djîle!"[7]
Le quartier contemporain
Après des siècles d’exploitations houillères, les hauteurs de Saint-Gilles ont abrité un important dépôt de tramway et de bus.
Aujourd'hui dévolu au commerce à l'habitat, y est organisée tous les samedis depuis 1984 une importante brocante, "Les Petites Puces de Saint-Gilles".
Voir aussi
Bibliographie
- Théodore Gobert, Liège à travers les âges, Les Rues de Liège, 12 vol.Bxl, Culture & civilisation, 1975-1978.
- M.Franco, L'église Saint-Gilles à Liège, in La Vie Liégeoise Vol. 10 et 11, Échevinai du Commerce et du Tourisme, Liège, 1973
Article connexe
Lien externe
Notes et références
- trou de la pluie
- trou des grands vents
- le mauvais trou
- M.Franco, L'église Saint-Gilles à Liège, in La Vie Liégeoise Vol. 10, Échevinat du Commerce et du Tourisme, Liège, 1973
- Jean de Stavelot
- malfaiteurs
- Va te faire pendre à Saint Gilles
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