- Règlement 17
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Le règlement 17 est un règlement du ministère de l'éducation de l'Ontario, adopté en 1912 par le gouvernement conservateur du premier ministre sir James P. Whitney[1]. Le règlement limite l'usage du français « comme langue d'enseignement et de communication » dans les écoles bilingues des réseaux publics et séparés.
Sommaire
Histoire
La mesure est vivement combattue par les Canadiens français, où qu'ils habitent au Canada ou aux États-Unis. Le journaliste québécois Henri Bourassa dénonce les visées de ceux qu'il appelle « les Prussiens de l'Ontario ».
En 1910, les Franco-Ontariens, devenus alors plus nombreux, fondent l'Association canadienne-française d'éducation de l'Ontario afin de promouvoir les intérêts du français. Ils se heurtent à l'opposition de l'ORDRE D'ORANGE qui réclame l'enseignement « en anglais seulement », et à celle des catholiques irlandais dirigés par l'évêque FALLON de London. L'évêque FALLON est le chef des Irlandais catholiques de l'Ontario qui s'efforcent de remettre les Franco-Ontariens « à leur place », c'est-à-dire d'empêcher l'autorisation de l'éducation bilingue.
L'institution scolaire pontissoise, gérée majoritairement par des commissaires irlandais, refuse d'offrir un enseignement français à la hauteur du poids démographique des francophones, allant même jusqu'à appliquer dans ses écoles le règlement 17 ontarien dans le Pontiac Québécois.
Les Franco-Ontariens se sont vigoureusement opposés à cette initiative, particulièrement dans la capitale fédérale Ottawa où l'École Guigues était au centre d'une controverse. En 1915, le gouvernement provincial de Sir William Hearst a remplacé la commission scolaire d'Ottawa par une commission nommée par le gouvernement. Après plusieurs années de résistance, la directive n'avait jamais pu être totalement appliquée.
Le règlement a par la suite été abrogé en 1927 par le gouvernement de Howard Ferguson. Ferguson était lui-même un opposant au bilinguisme, mais a abrogé cette loi parce qu'il avait besoin de former une alliance avec le premier ministre du Québec de l'époque, Louis-Alexandre Taschereau, contre le gouvernement fédéral. Le gouvernement conservateur a, à contre-cœur, reconnu les écoles bilingues mais cette loi a détérioré les relations entre l'Ontario et le Québec pendant de nombreuses années et le règlement 17 est toujours un événement sombre dans la mémoire collective des Franco-Ontariens d'aujourd'hui.
Notes
- La question des écoles de l'Ontario », dans L'Encyclopédie canadienne, 2008, consulté le 8 février 2009 Marilyn Barber. «
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- Marilyn Barber. « La question des écoles de l'Ontario », dans L'Encyclopédie canadienne, 2008
- Jacques Leclerc. « Règlement 17 de l'Ontario », dans L'aménagement linguistique dans le monde, 13 octobre, 2008
- Jacques Leclerc. « Circular of Instructions No. 18 », dans L'aménagement linguistique dans le monde, 13 octobre, 2008
- Gaétan Gervais, « Le règlement XVII (1912-1927) », dans Revue du Nouvel Ontario, no 18, 1996, p. 123-192 [texte intégral [PDF]].
- Robert Choquette, La foi, gardienne de la langue en Ontario 1900-1950, Bellarmin, 282 p..
- Luc Bouvier, "Les sacrifiés de la bonne entente. Histoire des francophones du Pontiac", L'Action nationale Éditeur, 2002, 172 pages.
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