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Robert d'Eu
Robert d’Eu (1022-1089), comte d'Eu, fut un baron anglo-normand.
Sommaire
Biographie
Il est le fils aîné et successeur de Guillaume d’Eu, comte d'Eu. Il ne prend aucune part à la rébellion de son frère, et rentre en possession du château d'Eu.[réf. nécessaire]
Il sert Guillaume le Conquérant dans ses différentes expéditions.[réf. nécessaire] Le duc épouse Mathilde de Flandre, fille de Baudouin V, comte de Flandre, dans le château de Robert d’Eu à Eu[1].
Le roi Henri Ier de France, étant entré en Normandie en 1054 à la tête d'une grande armée, le duc Guillaume partage son armée, dont il envoie une partie contre le frère du roi sous la conduite de Robert d’Eu et de Gautier (I) Giffard. Il fait partie des commandants normands qui taillent en pièces l'armée française commandée par Eudes, le frère du roi de France.[réf. nécessaire]
C'est encore au château d'Eu que Guillaume fait alliance, en 1065, avec Harold, comte de Kent, qu'il va vaincre l'année suivante à la bataille d'Hastings.[réf. nécessaire]
Il participe pour 60 navires à la flotte qui permet le débarquement en Angleterre et la conquête normande de l'Angleterre[2]. Vers 1068-1070, Guillaume le Conquérant confie à Robert d'Eu, le rape d'Hastings avec le château et les territoires qui en dépendent, soit le cinquième du Sussex, après que Onfroy du Tilleul, le neveu d'Hugues de Grandmesnil, soit rentré précipitamment en Normandie[3]. Son fils Guillaume II d'Eu est l'un des rares soldats dont on sait avec certitude la présence à la célèbre bataille d'Hastings. Le père et le fils sont, si on additionne leurs possessions séparées, propriétaires de domaines produisant un revenu d'environ 690 livres sterling annuellement à la rédaction du Domesday Book (1086)[4].
En échange du château, de la ville de Hastings et de toutes ses terres, le comte d'Eu doit fournir soixante chevaliers pour servir la couronne.[réf. nécessaire]
En 1069, il est chargé par le roi avec Robert de Mortain de surveiller les Danois dont la flotte mouille dans l'embouchure de l'Humber, pendant que celui-ci va réprimer la révolte initiée par Eadric le Sauvage dans l'ouest[5]. Quand les Danois sortent de leur lieu de retraite pour piller le voisinage, les deux hommes et leur armée leur tombent dessus à l'improviste et les écrasent, les forçant à s'enfuir par la mer[6].
Après la mort de Guillaume le Conquérant, le comte d'Eu suit quelque temps le parti du duc Robert Courteheuse. Mais rebuté de sa mollesse et de ses débauches, il se tourne, ainsi que plusieurs autres seigneurs normands, du côté de Guillaume le Roux, dont il reçoit les garnisons dans ses châteaux.[réf. nécessaire]
Très pieux, il fait des dons toute sa vie à l'Eglise, notamment de terres à l'abbaye de la Sainte-Trinité de Rouen (1051) et est témoin d’une charte datée de 1053. Veuf, il se remarie avec Mathilde de Hauteville (1062-1094), fille de Roger Ier, comte de Sicile, et de Judith d'Evreux. Mais il la répudie et elle se remarie en 1080 avec Raymond IV de Saint-Gilles († 1105), comte de Toulouse et marquis de Provence.
Le comte Robert meurt en 1089 et est inhumé dans l’abbaye Saint-Michel du Tréport. Le comte fonde cette abbaye du Tréport, près de la ville d'Eu, entre 1057 et 1066, à la prière de sa première femme et par le conseil du duc Guillaume et de Maurille, archevêque de Rouen.
Famille et descendance
Il a de sa première femme Béatrix de Falaise[7], peut-être sœur d’Arlette de Falaise :
- Raoul, mort avant lui, cité en 1036, dans une charte.
- Robert
- Condoha ou Condor, fille du comte d'Eu, mariée en 1058 Foulques d’Angoulême (en) mère de Guillaume V d'Angoulême et grand-mère de Vulgrin II d’Angoulême.
- Guillaume II d’Eu, succède à Robert d’Eu en tant que comte d'Eu en 1089, lord d’Hastings.
Voir aussi
Notes et références
- ↑ Souvenirs historiques des résidences royales de France, Par Jean Vatout, Publié par Firmin-Didot, 1839, p. 25.
- ↑ C. Warren Hollister, « The Greater Domesday Tenants-in-Chief », Domesday Studies, Éd. J.C. Holt (Woodbridge), 1987, p. 244.
- ↑ Eleanor M. Seale, « The Abbey of the Conquerors », Proceedings of the Battle Conference on Anglo-Norman Studies II, 1979: Proceedings of the Battle Conference 1979, Par Reginald Allen Brown, Publié par Boydell & Brewer, 1980, p. 157. (ISBN 0851151264)
- ↑ C. Warren Hollister, « The Greater Domesday Tenants-in-Chief », Domesday Studies, Éd. J.C. Holt (Woodbridge), 1987, p. 226-227.
- ↑ Frank Stenton, Anglo-Saxon England, Oxford University Press, 3e édition, 1971, p. 604.
- ↑ Brian Golding, « Robert of Mortain », Anglo-Normans Studies : XIII. Proceedings of the Battle Conference, édité par Marjorie Chibnall, Boydell & Brewer Ltd, 1990, p. 120 et Orderic Vital, Histoire de Normandie, Éd. Guizot, 1826, tome 2, livre IV, p. 186.
- ↑ Tudor Place Jorge H. Castelli et Cokayne, George Edward, The Complete Peerage of England, Scotland, Ireland, Great Britain and the United Kingdom, Extant, Extinct, or Dormant (London: St. Catherine Press, 1910.), 5:153, Los Angeles Public Library, 929.721 C682.
Sources
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- Portail de la Normandie
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